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Réveil Communiste

La dissidence en Chine et à Cuba et ses buts (Dépasser la démocratie bourgeoise, 10/12)

2 Novembre 2023 , Rédigé par Réveil Communiste Publié dans #GQ, #Théorie immédiate, #Cuba, #Chine, #Impérialisme

Se méfier des images, on le dira jamais assez !

Se méfier des images, on le dira jamais assez !

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     10 : La dissidence en Chine et à Cuba et ses buts

A propos de négatif, voyons maintenant le cas des opposants soutenus par l’Occident dans des pays socialistes, les dissidents cubains et chinois : ils revendiquent le droit de s’exprimer sans condition, ce qui semble inattaquable mais tout en proposant immédiatement un agenda bien plus précis en petits caractère de contrat d’assurance, à l’intention de leurs protecteurs internationaux : le retour accéléré au capitalisme. Tous comme les dissidents de l’Est européen qui n’ont jamais annoncé franchement le type de société qu’ils voulaient importer, et dont les peuples s’ils l’avaient su n’auraient jamais voulu, à l’instar des métallos des chantiers navals de Gdansk, manipulés par Walesa, et dont le nouveau régime bien ingrat mais bien avisé supprima l’entreprise.

Bref ces candidats boursiers de l’Empire pour la reformation de la bourgeoisie compradore proposent à leurs peuples, sans leur dire franchement, les bidonvilles, le crime, la prostitution, le fanatisme religieux, le racisme, le crétinisme culturel, le hooliganisme, le chômage, la mendicité, et la disparition de la couverture sociale, entre autres bienfaits du capitalisme. Ils ne représentent donc pas le négatif endogène de leur société, mais la tendance annexionniste du capitalisme globalisé. Ils ne sont pas illégitimes parce qu’ils sont une opposition, mais en tant qu’ils usurpent avec l’appui matériel de l’impérialisme la place de toute opposition. Dès la première alternance, les citoyens de ces pays européens ont voulu le retour au socialisme, et ils ont été trahi par le personnel dirigeant des partis postcommunistes, empressés de prendre part au pillage général des privatisations.

En Russie et en Europe de l’Est, beaucoup de gens détestent les communistes, parce qu’ils ont détruit le socialisme et l’URSS pour y amener la pauvreté et la guerre.

A l’expérience, on voit maintenant que si ces élections avaient lieu dans les derniers pays socialistes dans les conditions imposées par l’impérialisme au niveau global, il y a un risque de sortie irréversible du socialisme, et que la partie ne soit pas égale entre les forces extérieures financées à volonté par les services secrets occidentaux et les firmes transnationales, leurs ONG, et leurs églises, et celles défendant la société socialiste, et que dès la deuxième élection la possibilité du retour à la situation antérieure soit abolie. Le rouleau compresseur du « village global » s’abattrait sur ces pays et exercerait sa force de normalisation et de destruction, comme il a fait en Union Soviétique ou en RDA, en commençant par le contrôle financier des médias, puis la subvention massive des partis favorables à la transition réactionnaire, et par l’usage massif de moyens de corruption qui peuvent aller, dans le cas d’un petit pays, jusqu’à l’achat du résultat électoral et la mise en place de politiciens formés en Occident, voire de ressortissants des métropoles fraichement naturalisés qui sont autant de proconsuls. Exiger de ces pays dans ces conditions l’instauration du pluralisme politique est pure hypocrisie.

Dans le cas d’un grand pays, un tel procédé ne fonctionnerait pas, mais cette forme factice de pluralisme deviendrait un moyen facile de l’affaiblir, et le cheval de Troie des troubles intérieurs. Car si le gouvernement des États-Unis veut absorber Cuba pour rendre ses richesses à ceux qu’il considère comme ses légitimes propriétaires, la mafia dépossédée en 1959, (comme le Salvador, sauvé du FLNM en 1992 a été livré aux escadrons de la mort et au capitalisme à visage humain des gangs « mara ») et pour faire cesser le défi qu’il représente dans l’arrière cours de son Empire, pour la Chine il s’agit plutôt de la faire revenir à la faiblesse où elle se trouvait devant les empiètements occidentaux depuis le début des guerres de l’opium en 1840.

Sauf à considérer que leur tâche se complique maintenant du fait que les peuples du socialisme réel ont de quoi méditer sur le sort des Russes ou des Polonais, en matière de transition au capitalisme.

Et ce n’est pas un jeu. Chilien, Argentins, Indonésiens, et bien d’autres s’en souviennent encore. Il n’y a pas de raison d’être « fair play » avec les forces de la restauration du capitalisme car ce sont les forces du terrorisme, direct ou manipulé. Ce sont elles qui ont rempli la fosse de la Macarena. Les dissidents cubains ont eu bien de la chance de ne pas être dissidents en Colombie sous la présidence Uribe.

GQ, 18 juin 2023

Lien à l'article suivant : De la dictature à l'hégémonie (11/12)

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