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Réveil Communiste

OGM toxiques? c'est à voir ... mais que fait la recherche publique?

23 Septembre 2012 , Rédigé par Réveil Communiste Publié dans #Ce que dit la presse

Remarque pour commencer :

 

Sur les OGM, il faudrait rappeler un fait à mon avis difficile à discuter : un OGM ne peut pas être nocif en tant que tel (en tant que son ADN ait été artificiellement composé d'éléments issus du matériel génétique de diverses espèces). En effet un organisme est toujours consommé mort, réduit en un état où sa capacité reproductrice a disparu par définition, et c'est uniquement par le biais de la reproduction qu'un ADN compsé artificiellement peut interragir avec l'environnement. Bien entendu il est possible de composer des OGM nocifs, si c'est le but, on pourrait par exemple joindre le principe vénéneux de l'anamite phaloïde à une autre plante. Mais en ce cas de manipulation potentiellement criminelle, ce serait l'auteur humain et non la technolohie OGM le coupable.

Les chercheurs de Caen qui ont publié dans le Nouvel Obs à grand renfort de publicité ont sans doute prouvé la nocivité du Roundup, peut être celle du maïs OGM de Monsanto, mais j'ai du mal à voir comment ils auraient pu prouver celle des OGM en général !

D'ailleurs le débat ne porte pas sur la toxicité des OGM, mais sur les risques qu'ils feraient subir à la biodiversité, par leur diffusion vive dans la nature. L'indication "sans OGM" acollée sur les aliments du commerce entretient volontairement l'ambiguité, en faisant croire au public désinformé qu'il prend un risque toxique en les consommant. GQ

 

sur le web: Article d'Indépendance des Chercheurs :


http://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/2012/09/22/ogm-resultats-de-seralini-et-al-interets-prives.html

OGM, résultats de Séralini et al., intérêts privés...

Le 22 septembre 2012, un an après l'annonce par la collaboration OPERA d'un prétendu neutrino supraluminal très médiatisé par la suite mais que des études ultérieures ont démenti, Hervé Kempf interroge dans Le Monde « OGM, qu'a fait l'Etat ? ». C'est de toute évidence la bonne question, après la publication dans la revue d'Elsevier Food and Chemical Toxicology de l'article de Gilles-Eric Séralini et sept autres auteurs Long term toxicity of a Roundup herbicide and a Roundup-tolerant genetically modified maize présentant des effets sur les rats du maïs génétiquement modifié. A propos de l'article de Séralini et al., CinéObs emploie le titre « "Tous cobayes?" : le plaidoyer anti-OGM qui fait mouche », se référant à la parution prochaine d'un film de Jean-Paul Jaud basé sur cette étude scientifique. 20 minutes souligne « Les OGM inquiètent huit Français sur dix, selon un sondage », et L'Express : « Huit Français sur dix inquiets de de la présence d'OGM dans les aliments ». Serait-ce là que le bât blesse ? Alors que le résultat erroné d'OPERA avait été relayé par les médias français avec un incroyable suivisme, les critiques ne manquent pas à l'égard l'article récent de Séralini et al. Le blog Sciences2 de Libération (Sylvestre Huet) va jusqu'à poser en exemple l'annonce d'OPERA d'il y a un an par rapport à la publication récente de Séralini et de ses sept collaborateurs. Quel rapport avec la réalité, si on pense qu'un responsable d'OPERA est devenu le scientifique le plus médiatisé de l'année écoulée sur la base de ce résultat erroné ? Le 22 septembre également, un blog de l'Agence Science-Presse écrit « L'étude anti-OGM : comment s'assurer des médias favorables », reprochant à l'équipe de Gilles-Eric Séralini d'avoir « imposé aux journalistes français et britanniques "choisis" une interdiction de parler à d’autres experts ». Mais les choses sont-elles si simples, si on pense à l'influence des lobbies des OGM, aux crises récentes des expertises, à la prolifération des conflits d'intérêts dans le monde scientifique et à la dépendance croissante de la recherche par rapport aux sponsors privés ? Et quelles sont les garanties d'impartialité des auteurs des critiques adressées à Gilles-Eric Séralini et à ses collaborateurs ? Même le travail de Séralini et al., sur lequel Notre Temps relève « La grande distribution a participé au financement de l'étude sur les OGM », a été financé avec des fonds privés. Malheureusement, lorsque Hervé Kempf soulève la question de savoir « pourquoi, donc, les autorités publiques n'ont pas demandé à des chercheurs publics des études approfondies et neutres sur la nocivité des OGM », ayant en vue des organismes publics comme le Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) ou l'INRA (Institut National de la Recherche Agronomique), la réponse n'est guère compliquée. Depuis trois décennies, et de plus en plus ouvertement après l'accession de Jacques Delors à la présidence européenne en janvier 1985, tous les gouvernements français de « droite » comme de « gauche » ont progressivement poussé les chercheurs à dépendre du secteur privé pour financer leurs recherches. Une tendance qui risque de s'aggraver encore avec les actuelles Assises de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche, où la « territorialisation » de la consultation ne pourra qu'affaiblir le rôle du CNRS, de l'INRA et des autres établissements publics nationaux.

[la suite, sur le lien http://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/2012/09/22/ogm-resultats-de-seralini-et-al-interets-prives.html ]

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M
<br /> Audition de SERALINI à l'assemblée<br /> <br /> <br /> Audition de SERALINI à l'assemblée, pour ceux qui subissent les mensonges de la presse financée par les trusts ... et pour tous ceux qui manquent d'informations et d'arguments. L'étude la plus complète jamais réalisée.<br /> <br /> <br /> Un peu long, mais très intéressant ! ! ! ! ! !<br /> <br /> <br /> http://www.assemblee-nationale.tv/chaines.html?media=3452&synchro=1736478&dossier=12<br />
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J
<br /> J'ai oublié de citer Lavallée et évidemment ce qui est en rapport avec cet article sur les OGM :<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> "Que dire aussi d’une étude universitaire surmédiatisée, menée « pendant deux ans dans le plus grand secret » (les enseignants-chercheurs apprécieront ! Et avec quels crédits ?) prouvant que<br /> les OGM sont dangereux pour la santé par un professeur, Gilles-Éric Séralini, qui refuse de communiquer à ses pairs les détails de l’expérience, récuse a priori toute contre-expertise, choisit<br /> lui-même les journalistes habilités à assister à sa conférence de presse et les oblige à une clause de confidentialité pour qu’ils n’aillent pas consulter d’autres scientifiques susceptibles de<br /> donner un avis différent sur l’expérience ? Et puis, dans ce cas précis, quand bien même l’étude serait correctement menée, il s’agirait d’un maïs OGM et non des OGM en général. Là aussi, on a<br /> vite fait de sauter le pas de la rationalité et de passer de un à tous."<br />
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J
<br /> Très bon papier d'Ivan Lavallée dans l'huma des débats de dimanche dernier<br /> <br /> <br /> http://www.humanite.fr/tribunes/la-science-ne-doit-pas-servir-manipuler-l-opinion-505603<br /> <br /> <br /> Un extrait que j'aime bien :<br /> <br /> <br /> "Lorsqu’un incident dû à la manipulation de produit de nettoyage (de l’eau oxygénée en l’occurrence) blesse très légèrement aux mains deux ouvriers d’une centrale nucléaire, François de Rugy<br /> déclare que « ça rappelle à tout le monde, à tous ceux qui croyaient qu’avec le nucléaire il n’y avait pas de problème de sécurité, qu’il y a toujours un danger ». Noël Mamère n’est pas en reste,<br /> bien sûr, qui déclare : « Cet incident est la preuve qu’il faut fermer Fessenheim au plus vite. C’est aussi la preuve qu’il ne faut surtout pas se lancer dans une opération de soins palliatifs<br /> des centrales vieillissantes, comme Fessenheim. » On voit mal comment on peut tirer rationnellement de cet incident ces deux conclusions. Si chaque accident du travail prouvait qu’il faut<br /> fermer une usine, il ne resterait bientôt plus d’usines en France. Que l’incident n’ait strictement rien à voir avec le côté nucléaire ni de près ni de loin, ni bien sûr avec « l’âge »<br /> de la centrale, peu importe, ce qui compte, c’est la manipulation de l’opinion que ça permet."<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Dans la même édition, la réflexion à 3 qui a eu lieu à la fête de l'Huma, utile à lire aussi...<br /> <br /> <br /> http://www.humanite.fr/social-eco/quoi-sert-la-recherche-fondamentale-505611<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br />
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G
<br /> Le socialisme sans la réappropriation de la science par le peuple entier ne se réalisera pas. Ni si la science reste l'apabnge d'une minorité de spécialistes ignortants tout en dehors de leur<br /> domaine, ni le peuple involue vers de nouvelles superstitions, dont le milieu écologiste est fécond. L'écologie oui l'idéologie fumeuse écologistes non! <br />
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E
<br /> Mon objectif, Michel, n'est pas de défendre Monsanto, mais de dire qu'il faut raison gardée et regarder objectivement les données du problème.<br /> <br /> <br /> Tu donnes d'ailleurs les arguments pour appuyer mes propres propos : ce sont des sociétés privées qui manigancent le contrôle de l'agriculture par le biais des OGM. Le problème vient d'abord de<br /> ce côté-ci : la monopolisation du secteur semencier par des entreprises privées multinationales.<br /> <br /> <br /> Les OGM ne sont qu'un outil à leur service !<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Ne nous trompons donc pas d'adversaire ! L'ennemi, c'est bein le capitalisme qui dévoie tout progrès pour son avantage : le contrôle de la société et l'accroissement des bénéfices.<br /> <br /> <br /> Dans le domaine agricole, les firmes semencières jouent sur plusieurs tableaux : le contrôle de la filière OGM (ce qui est réussie avec l'élimination en France de la recherche<br /> publique, INRA, saccagée par les anti-OGM) : la généralisation des semences hybrides F1 (stériles, donc que les paysans ne peuvent ressemées l'année suivante) et le combat pour<br /> le brevetage du vivant et l'interdiction des semences fermières (pour confisquer aux paysans d'utiliser le matériel génétique qu'ils ont sélectionné gratuitement<br /> pendant des millénaires).<br /> <br /> <br /> Ce qui me ramène à mon propos de base : ne jetons pas la technologie OGM avec l'eau du bain capitaliste ! Testons là avec des services publics réellement sous contrôle de l'intérêt collectif<br /> avant de trancher !<br /> <br /> <br /> Sur la question des mécanismes de correction des mutations, j'ai avancé ce sujet dans un paragraphe sur les mutations "naturelles". Pas sur les OGM en particulier.<br /> <br /> <br /> De même pour les conséquences des mutations et les "molécules diaboliques" : c'est effectivement du pur hasard dans la nature ! C'est bien là que se trouve le mécanisme de l'évolution : le hasard<br /> des mutations peut entrainer des imperceptibles changements chez quelques représentants d'une espèce (végétale ou animale) qui leur confèrent un avantage ou un inconvénient. Ensuite, la sélection<br /> permet ou non de favoriser cette modification génétique.<br /> <br /> <br /> Depuis la première cellule vivante, il y a un milliard d'années, l'évoution a rimé avec mutations. Et l'agriculture, depuis la nuit des temps, s'est appuyée sur la sélection des "meilleurs"<br /> éléments (pour l'Homme) pour arriver aux espéces et variétés aujourd'hui cultivées (dans la nature, il n'y a pas "naturellement" de pommes à cidre et de pommes à couteau, par exemple).<br /> <br /> <br /> La question aujourd'hui est de savoir si l'outil OGM qui permet de jouer "la main de Dieu" dans l'évolution est un danger pour la nature et l'humanité ou un possible bienfait.<br /> <br /> <br /> Et tous les exemples que tu cites sont la preuve qu'une telle technologie laissée entre les mains égoïstes des capitalistes mènent à la catastrophe.<br /> <br /> <br /> N'est-ce pas surprenant de la part du capitalisme ? On le voit autant dans les domaines nucléaire, minier (gaz de schiste,...), économique, énergétique, etc.<br /> <br /> <br /> Reste donc à savoir si des OGM pensés pour le bien commun peuvent être neutre sur le plan environnemental.<br /> <br /> <br /> Et on ne pourra le savoir que par le biais de l'expérimentation à grande échelle et sur un long temps.<br />
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