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Réveil Communiste

Steve Jobs pire que Bill Gates

17 Décembre 2011 , Rédigé par Réveil Communiste Publié dans #Economie

L’autre Steve Jobs Par Vicenç Navarro

by histoireetsociete

Público repris dans Cubadebate, traduit par danielle bleitrach pour histoireetsociete

Non seulement cet article a le mérite de rétablir la vérité sur l'icone du capitalisme dont l'hommage a donné lieu à des débordements hystériques d'amour planétaire et de montrer qu'il y a derrière un sordide personnage de Dickens, mais il nous aide à nous interroger sur la manière dont l'Occident utilise les conditions de sous développement. Quitte à le reprocher aux pays sous développés, quitte à ignorer les efforts qu'ils font pour changer la situation et la nécessité pour ces pays du tiers-Monde de se soumettre aux conditions extrêmes du capitalisme.  Cet article nous invite selo à nous interroger sur le rôle joué par les grandes entreprises capitalistes occidentales, celles qui fabriquent de coûteux joujous et des biens de consommation à coûts réduits pour nos populations. Ce qui permet non seulement des profits déments mais y compris à travers la plus value relative permet d'accroître leur profit sur les salariés de chez nous. Tandis que la même presse ne cesse de diffuser de la propagande contre la Chine attribuant à celle-ci une surexploitation qu'elle tente de freiner en imposant un code du travail aux dites entreprises étrangères qui ne le respectent pas. L'hypocrisie est vraiment totale et là aussi nous sommes dans l'univers décrit par Dickens, ce qui est réellement insupportable est l'éloge des puissants vertueux et la manière dont on tombe à bras raccourcis sur un pays qui a été détruits et mis à sac par les mêmes et qui tente de s'en sortir dans les pires conditions, le tout en bénéficiant des produits à moindre coûts sans états d'âme. (note de danielle Bleitrach)

la mort de Steve Jobs, fondateur et dirigeant de l'entreprise Apple, a donné lieu au spectacle médiatique patronal le plus théâtral de l'annéeannée. Durant dernières semaines nous avons eu droit à une énorme mobilisation des plus grands médias internationaux d'information, sous la baguette de l'establishment patronal américain (ce qui est appellé aux USA laCorporate Class), pour célébrer la vie de celui qui a été unanimement canonisé par les médias en question.
Certains des plus grands organes d'information du pays ont assuré y compris qu'il avait eu "une vie exemplaire ou extraordinaire", ce qui faisait la démonstration de l'énorme potentialité qu'offrait le capitalisme aux Etats-Unis à un être humain. Cette construction médiatique présentait Steve Jobs comme une personne d'origine humble qui avait réussi à grimper au sommet du monde de l'entreprise par ses seuls mérites personnels, en créant de nouveau produits qui avaient bénéficié à toute l'humanité. Dans cette projection médiatique, Steve jobs était le self-made-man, l'entrepreneur autoproduit par ambition et génie, arrivant aux niveaux de grandeur auxquels peu peuvent prétendre.

Pour ne pas être en reste, les organes d'information qui ont le plus d'influence et la plus grande diffusion en Espagne ont utilisé des siperlatifs poir le décrire. ils l'ont défini comme "exemplaire", "extraordinaire", "inpiré", "magnifique" ou "un homme qui a voulu mettre de l'amour dans son engagement à répondre aux masses", "un pionnier", digne de "l'admiration", "du respect" et "de la reconnaissance", "une source d'inspiration pour ceux qui parmi espagnols veulent entreprendre", un "grand créateur de postes de travail", et  etc.. je pourrais poursuivre encore et encore sur le même mode en égrénant chants et éloges à la figure de l'entrepreneur dont le caractère assure le succès du capitalisme.

Dans cette divinisation (et je ne crois pas exagéré un tel terme pour définir la clameur unanime d'éloges) ont été ignorés quelques faits de sa biographie qui montrent une autre facette du personnage. En réalité, Steve Jobs était très représentatif de l'entrepreneur qui a réalisé une énorme fortune à cause de l'utilisation des autres et à à cause de sa capacité à exploiter pour son propre profit  les biens communs sans lesquels il n'aurait pas atteint le succès. De plus, sa fortune a été basée, en partie, sur une énorme exploitation d'autres êtres humains.

Voyons les faits, en commençant par ses caractéristiques comme entrepreneur employeur. Apple, l'entreprise de Steve Jobs, ne fabrique pas ses produits aux Etats-Unis. Elle le fait à Shenzen, une ville de Chine, connue comme la Silicone valley chinoise, où travaillent 420.000 personnes dans des conditions musérables. Le groupe d'entreprise Foxconn dirige ce conglomérat de manufactures qui produisent des appareils électroniques. Dans ce lieu, où se trouve Apple, la main d'oeuvre est exploitée avec brutalité (il est courant que les travailleurs travaillent six jours par semaine en raison de 16 heures par jour) dans des conditions militaires sur les chaînes de montage. Il y règne une ambiance de terreur bien décrite par le livre de Mike Daisey  (The agony and the ecstasi of Steve Jobs) qui n'est mentionné nulle  dans la bacchanale d'éloges déversés dans les hommages qui lui sont rendus.

Sa fortune personnelle (estimée dans 8.500 millions de dollars) et les énormes bénéfices de son entreprise étaient basés, en partie, sur cette super exploitation d'autres êtres humains. Les nombreux  suicides, conséquence des conditions horribles de travail, ont été dénoncés dans quelques médias internationaux. Selon le journal londonien Daily Mail, depuis les travailleurs des fabriques d'Apple en Chine sont contraints de  signer des contrats dans lequel ils s'engagent, eux et leurs familles, à ne pas dénoncer et à ne pas porter l'affaire devant les tribunaux en cas d' accident, un dommage, une mort ou un suicide. L'insensibilité face aux conditions de travail dans ses entreprises reflétait une attitude très représentative du grand entrepreneur du XXe siècle. Son antagonisme, envers la classe travailleuse, de l' hostilité même était bien connue. Comme Le souligne Eric Alterman dans son article intitulé Steve Jobs. Une honte américaine publié dans The nation 28-11-11)

Steve Jobs avait conseillé au président Obama d'imiter la Chine et de permettre aux entreprises américaines, de faire, non seulement en Chine, mais aussi aux  EU ce qu'elles voulaient sans aucun type de protection ni pour les  travailleurs ni pour l'environnement.

Son obsession était d'accumuler de l'argent, sans aucun frein pour cela. Il était le "parfait entrepreneur" de la Corporate America, qui veut nous le présenter comme le modèle et exemple. On n'a pas connaissance du fait qu'il aurait distribué de l'argent pour les oeuvres sociales, comme les superriches de ce pays ont l'habitude de le faire dans ce pays comme  stratégie de marketing pour améliorer leur image. En réalité, il avait ridiculisé Bill Gates d'avoir créé une fondation qui porte son nom, en attribuant à un supposé retard  technologique des entreprises de Bill Gates (l'hostilité de Steve Jobs envers Bill Gates était bien connue) l' "intérêt excessif de Bill Gates à aider aux pauvres". Steve Jobs était un personnage qui appartenait au monde décrit par Charles Dickens.

Une dernière observation. Les entreprises Apple et la grande majorité des "inventions de l'industrie électronique"  sont basés sur les connaissance de la recherche basique produite dans d'autres institutions, fréquemment des centres académiques financés publiquement par le Gouvernement fédéral des EU, spécialisés dans des sujets militaires ou aérospatiaux. Internet est un  exemple parfait de cette exploitation des travaux des chercheurs du secteur public. Par exemple,Internet  procédait des investissements publics. On semble ignorer que le Gouvernement fédéral des EU a l'une des politiques industrielles les plus développées de l'OCDE, en investissant énormément dans une recherche et développement. L'industrie électronique a exploité les découvertes de cette recherche publique à des fins privées. Sans minimiser l'importance de la recherche appliquée et de sa création intellectuelle, il faut remarquer que ce qui lui a permis d'atteindre un certain niveau  a été construit par les autres, un point aussi omis dans cette biographie d'un personnage représentatif de ce qui signifie le capitalisme

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