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Réveil Communiste

De la vanité du jeu politique interne au PCF en général, et de ses congrès en particulier (actualisé en novembre 2018)

22 Novembre 2018 , Rédigé par Réveil Communiste Publié dans #GQ, #Réseaux communistes, #Congrès du PCF depuis 2008, #CN du PCF, #élection 17

Notes actualisées de 2014 à 2018.

Les militants du PCF étant absorbés par la préparation de leur congrès, une mise en garde et un rappel s'impose à ceux qui prendraient au sérieux ces enfantillages.

Les militants du PCF ont voté pour un texte de base de discussion de leur 38ème congrès, alternatif à celui présenté par leur direction, à 42% contre 38%, ce qui impressionne favorablement la presse ce week-end. Si on en croit ses articles, les "identitaires" du PCF conduits par André Chassaigne menacent le poste de Pierre Laurent. Cette péripétie ne change pas grand chose aux observations ci-dessous. En effet, Chassaigne n'a absolument rien d'un révolutionnaire, et la coalition de tendances qui l’utilise comme porte-voix et qui unit sociaux-libéraux et bolcheviks de papier n'est soudée que par le rejet intempestif de Mélenchon, largement semé dans le parti par les dirigeants eux-mêmes. (note de GQ, 7 octobre 2018).

Le compromis qui porte Fabien Roussel à la tête du parti sous la surveillance de l'appareil ne modifie en rien la situation générale (22 novembre).

Rappel de la décision du 15/12/2014 :

"Réveil Communiste" ne publiera plus à l'avenir de compte rendu d'intervention au CN du PCF, car il est contreproductif de faire croire que ce lieu est un réel forum de discussion et d'expression démocratique. Les membres du CN représentant l'opposition y sont neutralisés et finissent par servir de faire valoir pseudo-démocratique, tandis que leurs interventions ne sont jamais rapportées ni commentées dans les médias liés au parti.

Commentaire :

Le PCF dans la mesure où il existe encore est maintenant très majoritairement animé par des cadres qui ont été formés à l'image des idées du groupe dirigeant postcommuniste, et dont l'idéologie se situe quelque part dans ce qu'on appelait autrefois le marais, ou le "centre-gauche", avec un vernis bariolé postmoderne et il ne va pas changer de sitôt, s'il change jamais. Le PCF actuel est beaucoup plus à droite que ne l'était la plateforme de Mélenchon pour les présidentielles. Il peut survivre dans cet état encore cent ans, en appoint à qui voudra bien de son soutien opportuniste en échange de places et d'élus, et même survivre au PS, comme l'a fait le Parti radical de Clemenceau qui existe encore.

Comme on dit, on ne peut pas faire boire un âne qui n'a pas soif. Mais on peut aussi décider de cesser de servir de caution. En 2014, certains militants oppositionnels du PCF auraient bien voulu boycotter les européennes, mais ils ne l'ont pas osé pour préserver leur chances d'intervention dans ce cénacle, notamment à l'occasion de la conférence nationale du 8 novembre 2014 que l'Univers attendait avec impatience. On a vu le résultat. C'est à dire que comme d'habitude on n'a rien vu.

Les congrès du PCF sont des impasses politiques. Après plus de dix ans d'expérience de la question, j'en suis venu à penser que la participation aux congrès du PCF aboutit quelque soit le contenu du débat à renforcer la légitimité identitaire d'un groupe dirigeant inamovible, qui est en pratique ultra-droitier, quoi qu'il dise, tout en s'éloignant du débat public pour plonger dans un entre-soi militant où l'on se sent en sécurité à l'abri du regard du prolétariat.

C'est pour les opposants à la ligne capitularde poursuivie depuis Martigues ( en 2000 - et sans doute bien avant !), donner tête baissée dans un piège. Le congrès du printemps 2016 produisit une répétition de la situation de 2013 avec les mêmes groupes oppositionnels marginalisés dans le parti et hostiles entre eux, qui rejouèrent la partie perdue depuis 2003 (dont la mémorable section "historique" du XVème, le groupe trotskyste La Riposte, le groupe plus ou moins marchaisien constitué autour de la section de Vénissieux que j'ai soutenu en 2008 et 2013), qui avaient déjà perdu leurs dirigeants historiques (Grémetz, Gerin, Henri Alleg, etc), et dont la stratégie sembla s'épuiser dans la production de textes dont le contenu était forcément excellent sur le papier, mais sans objet réel. Ces groupes refusaient les tendances au nom du centralisme démocratique, mais constituaient des tendances de fait, parfaitement sclérosées. Le centralisme démocratique devint dans ces conditions un pur fétiche qui servait à justifier les chamailleries, l'inaction et le refus des clarifications et de la prise de risque politique.

Persévérer dans ses idées à contre-courant de l'air du temps pendant de longues années est louable, mais non persévérer à reproduire des tactiques qui ratent à tous les coups ! On pouvait penser que tout ce qui renforcerait un courant révolutionnaire dans le PCF serait bon à prendre, mais si ce révolutionnarisme n'est constitué que de mots creux, lancés pour dévoyer les énergies vers des querelles qui paraitront vues de l'extérieur infantiles et byzantines, ce n'est qu'une nouvelle forme de gauchisme et un opportunisme de gagne-petit.

Ce que devraient faire les communistes dignes de ce nom, c'est un congrès pour fonder un nouveau "parti prolétarien révolutionnaire" (qui ne porterait évidemment pas un tel nom connoté gauchiste si éloigné du langage ordinaire), avec les éléments sains des divers groupes communistes, dont le PCF. Le signifiant "communiste" en tant que tel n'est évidemment pas un critère suffisant pour sélectionner ces éléments. Leur caractère sain ne peut se révéler que par la pratique concrète.

La section de Vénissieux aurait pu engager une dynamique dans cette direction, dans et hors le PCF, mais elle ne l'a pas fait. D'où l'enlisement de tentatives comme le réseau interne "Faire vivre et renforcer le PCF", ou hors parti "les Assises du communisme". Responsabilité partagée il est vrai avec les groupuscules qui ont freiné des quatre fers pour garder un contrôle illusoire sur ce mouvement à peine esquissé.

La fête de l'Huma 2016 a donné un nouvel aperçu de ce vide, où l'on a vu la plupart des militants qui s'expriment dans les médias se laisser tranquillement canaliser vers un vote PS au second tour. Le seul objectif du groupe dirigeant semblait être de chercher à secourir un PS en perdition avec ses maigres forces, tandis que l'opposition s'égosillait à réclamer une "candidature communiste" de confusion, la candidature potentielle Chassaigne, bien plus à droite que celle de Mélenchon, ou même que celle de Marie-George Buffet en 2007.

Lorsque Mélenchon a proposé sa candidature présidentielle avec un accent anti-Otan et anti UE parfaitement audible, les oppositionnels de toujours au PCF qui disaient la même chose que lui, mais qui prêchaient dans le désert depuis le congrès de Martigues (2000) ou depuis plus longtemps encore auraient dû le prendre au mot et dire "banco" comme l'a fait le PRCF, dont ils partagent d'ailleurs presque toutes les positions. Mais l'amour de la vieille maison a été le plus fort et les identitaires du PCF ont concouru tant qu'ils ont pu au sabotage en règle organisé par les deux tendances les plus droitières et opportunistes de la direction : les déçus du "Front de gauche" qui ont fini par trouver Mélenchon affreusement patriotique, carrément fasciste, et les thuriféraires gayssotins sociaux-libéraux de la "gauche plurielle" conservés au frais dans la "cellule "éco" qui le trouvaient affreusement protectionniste, carrément nazi !

L'opposition de gauche au PCF ne se bat en fin de compte que pour maintenir le PCF en vie, tel qu'il est, et par sa force d'inertie contribue à la culture de l'échec qui le caractérise.

En octobre 2018, un texte alternatif soutenu par une bonne partie de cette opposition est arrivé en tête; mais il a fallu s'aligner pour cela sur les droitiers nostalgiques de la gauche plurielle et tous ceux qui ont montré leur véritable inclination politique en travaillant pour le ralliement à Hamon au printemps 2017.

Il est significatif que le premier secrétaire du parti à être mis en minorité par la base du PCF soit aussi le premier à pouvoir lui montrer des succès depuis très longtemps.  Mélenchon a été lancé par l'appareil du PCF en 2012, et quoiqu'on pense de lui, en terme électoral, il a rempli son contrat. Le PCF de la base au sommet aime le confort de la lutte sans enjeu et la défaite sans combat. Une teinte de nostalgie pour l'URSS n'y changerait pas grand chose.

 

GQ, 22 juin 2017, relu le 22 novembre 2018

 

 
PS : Les congressistes du PCF ont une tradition qui confirme inconsciemment la vanité des débats auxquels ils ont participé : à la fin du congrès avant d'aller faire la fête ils réduisent en confetti tous les textes sur lesquels ils se sont laborieusement penchés et dont ils ont disputé chaque virgule, grimpent sur les tables comme des gamins et jettent le tout en l'air.

 

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G
Ce qui est surtout critiquable chez Mélenchon, c’est son discours qui a changé sur l’UE. C’est à dire sur Busines Europe qui est le patronat de l’UE ; et qui avec ses 15 à 30.000 lobbies (suivant les sources) impose tous ses désidératas, mais surtout TOUTE sa politique à l’UE. L’UE est le bras armé de Business Europe, l’ennemi de l’Europe. Ceux qui d’un bout à l’autre de l’échiquier politique parlementaire confondent volontairement UE et Europe confondent 2 ennemis irréductibles, exactement comme ceux qui prétendent que la lutte de classes n’existe pas.<br /> Pour ce qui est du vote du PCF, après le vote des communistes, il y a un an, en novembre 2016, pour Mélenchon, les camarades ont attendu le matériel pour se mettre en campagne, mais rien n’est venu, sinon, au bout de longs mois, une resucée des anciennes campagnes de 5 ou 10 ans auparavant. Après, les dirigeants on prétendu que les caisses étaient vides pour la présidentielle, mais ils se sont bien gardés de le dire avant, pour que les militants ne prenne pas d’initiatives ; et puis SI LA BASE AVAIT OBÉI ET VOTÉ COMME PRÉVU POUR CHASSAIGNE ; LÀ, IL Y AURAIT EU DE L’ARGENT !<br /> Puis les camarades ont encore attendu, et finalement, enfin, pour les 4 dernières semaines, un peu de matériel est arrivé au compte goutte. Dont de nombreuses sections n’ont même pas vu la couleur, tellement il y en avait peu ! Il avait fallu 11 semaines pour en arriver là. 11 semaines où la direction est restée l’arme au pied, bloquant ainsi tout le parti, le forçant à attendre et attendre encore ! Le but était, SUR LA BASE DE LA PUBLICATION DE SONDAGES, DONT ON SAVAIT QU’ILS ÉTAIENT FAUX, DE FAIRE DÉSISTER MÉLENCHON POUR HAMON, présenté par cette tricherie et bien d’autres, comme mieux placé ! LA DIRECTION A AUSSI BLOQUÉ LES SIGNATURES DE NOMBREUX ÉLUS, pour faire croire que Mélenchon était l’un des plus mauvais candidats de la campagne électorale, freinant ainsi encore un peu plus l’élan du peuple sur sa candidature. Quel aurait été le résultat si la direction du PCF avait suivi la décision de la base et travaillé, dès novembre, à faire élire Jean-Luc Mélenchon ? !<br /> <br /> Il est regrettable qu’aucun bilan des élections n’ait été fait. Les dirigeants PCF se lamentent sur la défaite de la gauche ! Tout au contraire : que le PS qui a fait une politique scélérate pendant 5 ans et donc soit détruit, passant de 280 PS + 22 DV gauche + 12 Radicaux de Gauche + 17 EELV soit 331 députés à 31, on ne peut que s’en réjouir puisque à l’inverse, s’est créé un nouveau groupe de 17 députés de la France Insoumise, qui vaut largement tous les députés battus.
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O
Mélenchon n'a proposé aucune candidature il c'est auto proclamé en février 2016 <br /> Le mouvement France Insoumise déposant ses statuts de parti politique (pouvant recevoir des fonds financiers ) au JO en plein congres PCF <br /> Rien dans aucun texte de FI ou du député européen Mélenchon ne fait référence à l'article 50 de sortie de l'UE c'est ni audible ni visible ni concret que du vent des mots du pipo cela fait du bruit casse les oreilles mais ne donne aucune musique du TSIPRAS quoi
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R
Et il faudrait pas oublier que Mélenchon après le vote des militants, c'était son candidat au PCF
R
Mélenchon a bien fait de ne pas demander la permission au PCF pour être candidat. Il a finit à 19.6% (1.9% pour MGB en 2007). Quant à l'article 50 et compagnie, le PCF de son coté a proposé encore bien moins.
M
Puis-je, en tant qu'encartée nulle part, et probablement béotienne/ignare quant aux arcanes particulières des congrès du PCF, mentionner combien la lecture de cet article me rapporte tout droit au peu que je sais, de même, des congrès du PS depuis lerche : il me semble que, dans ces congrès PS, ont été au fil du temps proposées avec constance des motions "aile gauche" parfaitement "présentables"quant à leur identification GAUCHE, et qu'elles ont par ailleurs été notamment défendues par un certain Mélenchon, (dont il me souvient un enregistrement d'intervention, par lequel il exhortait les congressistes avec un (approximatif) : "mais enfin camarades, vous n'allez pas dire que vous êtes encore dans la caricature du communiste le couteau entre les dents"). Le Mélenchon en question, après 30 ans d'efforts me semble-t-il constants, a fini par quitter un parti PS - absolument opposé à honorer son label GAUCHE d'un congrès l'autre-, et à rechercher des partenaires moins allergiques audit label. Si je poursuis sur l'erre actuelle, en base de mes "connaissances" très frustres, et toujours bien sûr ignorante des petits détails qui ont sans doute tué là comme ailleurs au fil des temps, un petit paquet de membres, et non des moindres, du PCF, reproche toujours à ce Mélenchon là d'avoir été "traître" au parti PS, je résume. ? J'ai bien compris le déroulé, ou je suis à côté de la plaque, en voyant dans cet historique sommaire une identité prospective d'avec les propositions stratégiques de l'article de G. Questiaux ?
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R
Mélenchon a longtemps joué le rôle de pseudo-gauche du PS, puis il a fini par prendre son rôle au sérieux, à faire campagne de façon très énergique pour le "non" en 2005, puis il a quitté le PS, et il a réussi à ne pas se faire marginaliser, ce qui se passe en général dans ce cas.
L
Bonnes analyses comme souvent avec GC.<br /> Je le comprends car né en 1959,prof du secondaire,j'ai été à la JC et au PCF où je suis encore depuis 1974.........
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G
Les congressistes ont une tradition qui confirme inconsciemment la vanité totale des débats auxquels ils ont participé : à la fin du congrès avant d'aller faire la fête ils réduisent en confetti tous les textes sur lesquels ils se sont laborieusement penché et dont ils ont disputé chaque virgule, grimpent sur les tables et jettent tout ça en l'air
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