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Réveil Communiste

Autocritiquer les Khmers rouges - pions de l'impérialisme, mais pas seulement

20 Avril 2025 , Rédigé par Réveil Communiste Publié dans #Asie, #Front historique, #Impérialisme, #GQ, #L'Internationale, #Viet Nam

Les Khmers Rouges restent une source majeure du discours anticommuniste

Les Khmers Rouges restent une source majeure du discours anticommuniste

 
 
50 ans après la chute de Phnom Pen et le début de ce qu'il est convenu maintenant d'appeler le "génocide cambodgien"
 
Il n'y a pas d'autocritique cohérente à ma connaissance du phénomène KR, à part celles qui reprennent servilement la présentation anticommuniste des faits, ou qui refilent le bébé aux responsabilités de l'impérialisme américain, évidentes mais non pertinentes du point de vue idéologique, et qui présentent le Viet Nam comme le sauveur - ce qui est vrai, mais insuffisant (des communistes qui interrompent un génocide perpétré par d'autres communistes, c'est un argument plutôt faible en faveur du communisme).
 
A cause de la sidération de la gauche anti-impérialiste mondiale devant le "génocide cambodgien" perpétré par ceux qu'elle avait soutenu dans leur guerre contre l'invasion des États-Unis, ces derniers ont pu écraser impunément les mouvements de lutte armée en Amérique latine pendant les années 1980 - 1990. Et cette sidération a également joué un rôle non-négligeable dans le retournement droitier de l'opinion intellectuelle dans les métropoles des années Mitterrand, Thatcher et Reagan.
Reprendre sans critique le bilan qui attribue à la répression Khmer rouge 1700 000 morts, de 1975 à 1979, soit environ 20% de la population cambodgienne de l'époque fait partie de la soumission au discours anticommuniste. En règle presque générale, lorsque des massacres de masse sont imputés dans les médias ou dans les universités occidentales à des forces qualifiées de "communiste", le bilan réel probable est multiplié toujours par dix. 
 
La critique doit venir de notre camp et utiliser nos concepts. Ce n'est pas parce que les KR sont de "mauvais communistes" issus d'une déviation gauchiste, qui ont fini leur carrière comme terroristes pro-américains, que ces dénonciations ne font pas leur effet pour discréditer tous les communistes, dans la ligne ou pas, bons ou mauvais.
 
Il faut donc, comme dans le cas de la lutte armée métropolitaine des années 1970, reprendre la question à nouveau frais, et critiquer rationnellement l'usage de la violence, et de son image à travers la propagande adverse, qui reste nécessaire et inévitable dans les révolutions. La bourgeoisie ne lâche jamais l'affaire.
 
Les KR doivent être contextualisés dans le cadre de la guerre d'invasion de 1970 et des bombardements de l'USAF, mais aussi dans celui de la lutte interne au mouvement communiste réel dans les années 1960. le KR sont pro-chinois, et les derniers maoïstes armés d'Asie du Sud s'en réclament toujours.
 
 
 
GQ, 19 avril 2025
 
 
PS Il ne faut pas prendre pour argent comptant les discours anticommunistes, même sur le Cambodge. Il faut prendre la mesure du tort d'image qu'ils nous ont fait, au plan mondial, et cesser de revêtir le costume du moralisateur pour recourir à l'analyse dialectique. Depuis le rapport Khrouchtchev on s'envoie en guise d'arguments les millions de morts à la figure. Et si au passage on peut en tirer des leçons pour faire des révolutions réelles et moins sanglantes, tant mieux ! Si c'est pour ne plus faire de révolution du tout, non. Et d'ailleurs ça ne marchera pas.
 
 
 
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J
Les Khmers rouges sont une des seules expériences communistes indéfendable. Pour avoir visité le pays je peux vous dire c'est choquant,tout à été détruit culturellement à part les temples d'Angkor.<br /> idéologiquement c'est une déviation ethno-nationaliste d'un racisme anti-viet imbuvable.
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R
Ceux qui contestent le nombre de morts font totalement fausse route car franchement on s en tape de savoir si il y a eu 100000 morts de plus ou de moins vu le nombre incroyable de victimes de ces fanatiques nombre qui merite de qualifier ces crimes de genocide et le nier c est du negationisme qui ne peut que rendre service a l anticommunisme .le parrallele avec <br /> Le stalinisme est une forfaiture car le genocide perpetre par les kmers rouges est largement prouve car recent et en plus reconnu par ses auteurs alors qu aucune preuve serieuse ne vient etayer que Staline aurait commandite et organise des crimes de masse s apparantant a un genocide ..<br /> Meme en se replacant dans le contexte geopolitique de l epoque meme avec l exploitation ehontee de l imperialisme fauteur de crime nier ce genocide ou lui trouver des excuses ne sert pas la cause du communisme .
R
Qu'il soit clair que je ne cherche pas à défendre qui que ce soit. Mais je reconnais une configuration qui a déjà eu lieu en URSS après la mort de Staline : des arguments de la lutte interne entre communistes qui finissent par s'emballer et à s'offrir tout naturellement à la récupération ennemie sur le mode "si même les communistes le disent c'est que c'est vrai".
L
Bonjour.<br /> <br /> Je n'ai pas trouvé dans vos propos une explication des origines du massacre de masse commis par les Khmers Rouges au Cambodge. Et pour cause, sans la grille de lecture qui aboutit à la notion de Voies, on n'y comprend rien, car il manque une lecture anthropologique, une vision de classe. <br /> <br /> Comme j'ai déjà eu l'occasion de le dire par ailleurs, l'ambition humaine est un fait anthropologique (et même cosmique) majeur.<br /> <br /> Qu'ont essayé de faire les Khmers Rouges ? D'exterminer, de se débarrasser physiquement de l'ensemble de la Bourgeoisie. Ainsi, pensaient-ils, le communisme pourrait s'installer définitivement. C'est ignorer que, dès qu'une position, qu'une place se libère quelque part (qu'une niche écologique si l'on étend le propos), un homme, une femme, y voient nécessairement une opportunité. Alors, il faut massacrer, tuer encore et toujours plus de ces opportunistes.<br /> <br /> L'optique des Khmers Rouges rélève-t-elle d'une vision naïve des classes sociales ? Oui sans doute. Mais n'en va-t-il pas de même dès que l'on croit à la possibilité de la société développée sans classe ? <br /> <br /> Faut-il pour autant abandonner le combat ? Que nenni, car justement une autre espérance réaliste, factuelle, est possible. Encore faut-il accepter de voir la réalité en face et d'en tirer les conséquences. Pour cela, il convient d'abandonner les vieilles lunes, pour enfin envisager un avenir réellement durable pour l'humanité.<br /> <br /> J'affirme même que persister dans une voie, dans une forme de combat, qui a démontré son caractère idéaliste et délétère, c’est agir contre l’émancipation des travailleurs et au-delà de l’humanité.<br /> <br /> Cordialement.<br /> <br /> Luc Laforets<br /> <br /> www.Via4.net
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L
Post Scriptum :<br /> <br /> Pour compléter et étayer l'explication présentée ici je signale 2 témoignages intervenus lors du procès des Khmers rouges :<br /> <br /> Raoul Marc Jennar - https://proceskhmersrouges.net/?p=873<br /> <br /> Duch - ttps://proceskhmersrouges.net/?p=270
D
Les Khmers rouges n'ont pas été monolithiquement alignés derrière k'ethninationalisme de Ook Pot. Beaucoup en ont payé le prix, d'autres ont participé à la libération du pays aux côtés des Vietnamiens. Les Chinois ont pris du temps a prendre le recul nécessaire. Le phénomène mérite une analyse scientifique dégagée des présupposés de la propagande des puissances ayant participé avant 1975 et après 1978 a la destruction du Cambodge et de sa société
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D
Je dois avouer que j'aime bien les "Kmers rouges" ! Je suis un peu plus réservé sur l'attitude des Vietnamiens qui ont, selon moi, un tropisme dominateur. Les morts annoncé par l'impérialisme sont toujours de gros mensonges ! Souvenez vous des "crimes de Staline", plusieurs dizaines de millions de morts ! En fait, tous les morts, civils et militaires de la seconde guerre mondiales, tués par les Allemands et leur amis (bandéristes entre autres) lui sont généreusement attribué ! Croire aux "morts" désigné par l'impérialisme est non seulement ridicule, mais encore relève de la trahison ! Pol Pot et ses proches étaient francophones (et francophiles). Des camarades à moi l'ont rencontré et en garde un excellent souvenir !<br /> Il faut garder en tête que l'ennemi ment, c'est son crédo ! Y croire, même un petit peu, est suspect !
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R
Et quand les kmers rouge, ton idol POl POT en tête reconnaissent leurs crimes c' est aussi de la propagande ?<br /> Nier la réalité rend service à nos adversaires anticommunistes qui ont alors beau jeu de nous accuser de complicité et de s' en servir pour continuer d' agiter l épouvantail communistes = tueurs des libertés... ce qui constitue un repoussoir idéal pour empêcher le communisme d' accéder au pouvoir
G
Il n'y a pas d'autocritique cohérente à ma connaissance du phénomène KR, à part celles qui reprennent servilement la présentation anticommuniste des faits, ou qui refilent le bébé aux responsabilités évidentes mais non pertinentes du point e vue idéologique. A l'ombre du "génocide cambodgien", les États-unis ont pu écraser l'Amérique latine impunément pendant les années 1980.
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R
Il ne faut pas prendre pour argent comptant les discours anticommunistes, même sur le Cambodge. Il faut prendre la mesure du tort d'image qu'ils nous ont fait, au plan mondial, et cesser de revêtir le costume du moralisateur. Depuis le rapport Khrouchtchev on s'envoie les millions de mort à la figure. Et si au passage on peut en tirer des leçons pour faire des révolutions moins sanglantes, tant mieux.
R
Donc pour ne pas alimenter l' anti communisme, il faudrait faire silence sur le génocide des Kmers rouges ? Une telle position peut également nous amener à ne plus dénoncer l' anti stalinisme.... C' est renoncer à la lutte idéologique contre ceux qui assimilent le communisme au nazisme... Je pense qu' au contraire démontrer que les kmers rouges n' ont rien de communisme et l'ont d' ailleurs eux même reconnus lors de leur procès, certains dirigeants qui se proclamaient athées purs et durs et liquidaient tous les croyants se sont même convertis au catholicisme..<br /> Ce n' est pas parce que nous ferons silence sur ce génocide que nos adversaires renonceront à l' utiliser. <br /> Il n' y a pas lieu de parler d' autocritique au sens communiste puisque les kmers rouges n' étaient plus communistes lorsqu ils ont commis le génocide et que pour ce qui nous concerne nous ne portons aucune responsabilité ce qui ne nous exonére pas de nous livrer à une analyse du contexte politique qui a produit ce genocide
R
Reprendre sans critique le bilan de 1700 000 morts, soit environ 20% de la population cambodgienne fait partie de la soumission au discours anticommuniste. En règle presque générale, lorsque des massacres de masse sont imputés dans les médias ou dans les universités occidentales à des forces qualifiées de "communiste", le bilan probable est multiplié toujours par dix. Ce n'est pas parce que les KR sont de "mauvais communistes" qui ont fini leur carrière comme terroristes pro-américains que ces dénonciations ne font pas leur effet pour discréditer tous les communistes, dans la ligne ou pas, bon ou mauvais.