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Réveil Communiste

Vu de Chine : Quelques réflexions sur le prétexte des armes chimiques en Syrie

30 Août 2013 , Rédigé par Réveil Communiste Publié dans #Chine

( le Quotidien du Peuple en ligne )
28.08.2013 à 15h17

Depuis le 21 août, quand un quartier de la banlieue de Damas, en Syrie, a subi un bombardement au gaz sarin, causant de nombreux morts et blessés par empoisonnement, la communauté internationale a unanimement condamné cet acte odieux. Cependant, même si l'équipe d'enquête de l'ONU n'a pas encore rendu ses conclusions sur l'utilisation de ces armes chimiques, certains pays occidentaux n'ont pas hésité à en rendre d'abord responsable le Gouvernement syrien. Cette argumentation correspond en tous points à celle de l'opposition syrienne. Cela ne peut empêcher chacun de s'interroger et d'avoir des doutes : sont-ils des dieux, capables de connaître l'avenir? Ou y a-t-il une autre idée derrière ? Qui plus est, ces pays se saisissent de cette opportunité pour déclarer vouloir déclencher une guerre contre le gouvernement syrien. De tout cela émerge une épaisse odeur de poudre.

Le Secrétaire à la Défense américain Chuck Hagel a de son côté déclaré que les forces américaines étaient, si elles en recevaient l'ordre, prêtes à intervenir contre le régime syrien.

Quant au Secrétaire au Foreign Office britannique, William Hague, il a affirmé que face à l'impuissance des canaux diplomatiques à résoudre le problème syrien, il n'excluait pas, même en l'absence d'un mandat des Nations Unies, que des mesures soient prises. Le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius a lui déclaré que, s'agissant du problème syrien, aucune option n'était exclue, et que la décision des pays occidentaux sur les rumeurs d'utilisation d'armes chimiques en Syrie serait prise d'ici quelques jours. Pendant ce temps, les Etats-Unis ont envoyé quatre navires de guerre transportant des missiles Tomahawk près des côtes de la Syrie, dans une grande ambiance de cliquetis d'armes.

Cette atmosphère n'est pas sans rappeler les jours qui précédèrent le début de la guerre en Irak en 2003. À l'époque, la Grande-Bretagne et d'autres pays avaient préconisé activement la guerre contre l'Irak. La raison principale en était que Saddam Hussein possédait des armes de destruction massive. Mais jusqu'à la fin de la guerre, les Américains n'ont pas été en mesure de trouver ces armes dont ils parlaient tant. En revanche, plus de 100 000 civils irakiens sont morts dans cette guerre menée illégalement sans l'autorisation de l'ONU. Et l'armée américaine y a perdu 4 500 hommes. Aujourd'hui, le développement économique de l'Irak est toujours freiné, et les attaques terroristes continuent à semer le chaos.

De la « possession d'armes de destruction massive par l'Irak » d'alors à « l'utilisation d'armes chimiques par le Gouvernement syrien » d'aujourd'hui, la similitude est frappante. De toute évidence, l'Occident semble vouloir reproduire la guerre en Irak de cette année-là, perpétrer une agression flagrante contre un État souverain, et à cet effet il se livre à tout un battage.

Le fait de clamer que certains pays ont franchi la « ligne rouge » tolérée par les pays occidentaux n'est en fait pas autre chose qu'un prétexte trouvé par les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et d'autres pays pour entrer en guerre contre d'autres pays. Ce fut le cas alors contre la République fédérale de Yougoslavie, ce fut aussi le cas contre l'Irak, et cela sera aussi la même chose contre la Syrie. Pour eux, savoir qui, en fin de compte, a utilisé des armes chimiques n'est pas important, seul compte le fait de trouver des moyens pour faire tomber le régime syrien légitime. En fait, tout ce qu'ils voulaient était de faire des « armes chimiques » la cape rouge entre les mains du matador pour provoquer le taureau à la « guerre ». Ils semblent penser que le chiffre de 100 000 vies englouties dans la guerre civile en Syrie n'est pas suffisant, et sont prêts à voir encore plus de Syriens être victimes de la boucherie de la guerre. On se souvient que certains pays occidentaux avaient eu pour objectif de transposer la « démocratie » américaine et de faire une « démocratie à l'irakienne ». Il s'est avéré que leur soi-disant « démocratie » a tourné à l'invasion de la démocratie d'un autre pays, et fait d'un État souverain un pays divisé.

Cependant, les temps ont changé. De la guerre en Irak, les Américains ont tiré une leçon et ils savent aujourd'hui combien une guerre injuste ne peut que provoquer une catastrophe dans le pays envahi, mais aussi met la vie de soldats américains en danger. Ainsi, lorsque le gouvernement américain, après avoir mis fin à la guerre en Irak a affiché sa volonté de donner une leçon à la Syrie, le peuple américain a osé dire « Non ! ». Un sondage conduit par Reuters et Ipsos a montré qu'environ 60% des Américains sont opposés à une intervention militaire en Syrie.

Les remarques menaçantes de certains politiciens français face au régime syrien n'ont pas été non plus du goût de certains internautes français. L'un d'entre eux a ainsi dit : « Tout cela n'est pas sans rappeler les mensonges de George W. Bush sur la guerre en Irak et chacun a pu voir les résultats de cette guerre aujourd'hui : l'Irak est devenu un pays très instable ». Il a également souligné qu'une intervention militaire est dangereuse.

En effet, une intervention militaire, c'est dangereux. Si l'intervention militaire n'a pour seul but que de ragaillardir l'opposition syrienne, cela vaudrait à peine de le mentionner, mais si c'est une guerre d'agression destinée à dégager la voie, alors une telle action ne saurait que rencontrer une ferme opposition de tous les gens épris de paix et de justice dans le monde. Parce tout cela n'apportera qu'une plus grande catastrophe en Syrie, et fera plonger toute la région du Moyen-Orient dans la tourmente en cours.


Ren Yaqiu, 27 août 2013

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