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Réveil Communiste

Soyons résolument modernes ! A bas ! Foucault, Deleuze et Derrida !

9 Juillet 2014 , Rédigé par Réveil Communiste Publié dans #GQ

(communistes et populistes partie 5 et fin)

Communistes et populistes, partie 5

 

lien à la partie 1 : Qu’est ce qu’on appelle le « populisme » et comment les communistes l’appréhendent-ils?

lien à la partie 2 : Les fascismes colorés : bestiaire

lien à la partie 3 : Insécurité, immigration, assistanat, Roms, école

lien à la partie 4 : Islam, terrorisme, antisémitisme, États-unis, complots

 

4) Mener la guerre idéologique au post-modernisme

 

La solution globale à la plupart des problèmes qui font le miel des organisations populistes de droite est le socialisme, car à la source des ravages qui détériorent les conditions de vie de la majorité dans notre monde et qui menacent de détruire le monde même, il y a l’accaparement des richesses par une bourgeoisie parasitaire.

Cette bourgeoisie développe une idéologie dominante dite « postmoderne » dont l’idée axiale est la négation du progrès, équivalente au concept de « fin de l’histoire ». Cette classe dominante exploiteuse n’est plus nationale mais globale, elle est d’expression anglo-saxonne, liée organiquement au capital financier, et elle stérilise le potentiel libérateur du progrès réel, notamment dans les technologies numériques.

Contre cette superclasse internationale américanophile, le retour au véritable patriotisme anti-impérialiste de résistance est indispensable pour retrouver le chemin de la confiance des peuples. Le capitalisme produit la pauvreté en produisant de la richesse, et produit au niveau quotidien l’envie, la haine, le racisme et la guerre comme la nuée porte l’orage.  

 

Voilà notre monde, voilà les défis réels que nous devons relever. Mais un point important reste à préciser :

 

Le socialisme dont l'aile gauche est devenue le communisme après 1917, et le fascisme baptisé par Mussolini en 1919 mais qui existait auparavant sont originaires de l’Europe de la seconde moitié du XIXème siècle et du début du XXème, et ils partagent effectivement l’idée alors hégémonique d’une supériorité de la civilisation européenne. Il ne s’agit nullement d’une tache morale sur le socialisme. Cette supériorité, au début du XXème siècle, n’était nullement un préjugé narcissique d’occidental  mais un fait matériel que tous les non-occidentaux subissaient durement. Mais socialistes et fascistes divergeaient fondamentalement au niveau de l’explication. Pour les socialistes c’était la supériorité matérielle des moyens de production modernes dont ce continent conservait avec les États-Unis le monopole. Pour les fascistes, c’était une supériorité ontologique, raciale et/ou morale. Les socialistes qui refusent l'adhésion à l'Internationale communiste en 1921, évoluent peu à peu de la première position vers la deuxième sous prétexte de "civiliser" les indigènes (d'où l'implication de la SFIO dans la guerre d'Algérie), tandis que les communistes, se mettant à l'école de pays "en retard" comme le Russie ou la Chine, abandonnent toute ambiguïté paternaliste et suprématiste.

 Socialistes et fascistes croient en l'existence du progrès, mais les socialistes sont « pour » et les fascistes sont « contre ». Le socialisme tel qu'il est expérimenté en URSS veut créer les conditions de la diffusion à toute l’humanité des progrès qui ont débutés, pour des raisons conjoncturelles, en Europe. Les fascistes (mais aussi les colonialistes libéraux et sociaux-démocrates) veulent au contraire conserver indéfiniment cette avance, dussent-il en ruiner les conditions préalable : science, libre débat, laïcité, etc. et détestent le progrès qui peut miner cette suprématie et redistribuer les cartes.

 

Mais le post modernisme, alors?

 

Aujourd’hui, il existe une idéologie diffuse postmoderne qui est produite en partie par la décomposition de l’idéologie du désir soixante-huitarde, dont les diffuseurs les plus célèbres sont Foucault, Derrida et Deleuze, qui nie le progrès, et rejoint à son corps défendant le bouillon identitaire et antirationnel de la philosophie d’Heidegger. Elle a envahi le champ universitaire, où elle concentre une grande quantité d'importance négative, en ce qu’elle dissout dans la tendre cervelle des étudiants de gauche les concepts libérateurs que la modernité avait lentement élaboré depuis la Renaissance, dont celui d’État. Sous prétexte de se libérer des "grands récits", elle n'en veut qu'à celui du progrès. Elle représente un fascisme incolore à la pointe de la mode intellectuelle, greffé de manière subalterne sur d’autres idéologies mieux dotées en capital, mais dont la puissance de conviction n'est que vénale : libéralisme, islamisme, évangélisme, séparatisme, etc.

L’idéologie masochiste de la gauche postmoderne, c'est-à-dire de la classe moyenne (mal)éduquée par cette philosophie est une sorte de socialisme munichois qui capitule par avance devant fascistes verts, bleu et autres. Les communistes doivent s’extraire de cette mauvaise compagnie en réaffirmant haut et fort qu’ils mènent le camp du progrès, y compris dans son acception scientifique et technique. S’il y a un populisme à éviter c’est bien celui des pseudos écologistes qui sèment l’irrationnel et le néo obscurantisme. Et qui est particulièrement bien porté dans le peuple des dupes de la classe moyenne, révolté par le nucléaire civil et indifférent au nucléaire militaire.

 

Le communisme ne doit pas avoir peur d’avancer du « mauvais coté » des choses !

 

Tout cela ne plaira pas à ceux qui veulent un communisme domestiqué et européen. Mais le communisme ne peut exister qu’en ennemi de cette société, et doit faire de la mauvaise réputation qui ne manquera pas d’en suivre une arme dialectique contre le capitalisme la société de classe et les illusions idéologiques qui les défendent. La haine des classes dominantes et de leur domesticité intellectuelle doit redevenir l’agent de publicité des idées communistes dans les couches populaires comme c’était le cas du temps de Lénine et de Staline. Ceux qui craignent cette réputation dévoilent leurs limites, et leur aversion profonde pour la Révolution.

  •  Fin de "communistes et populistes"
  •  
  •  GQ, 31 octobre 2012, légèrement revu le 15 décembre 2012
 
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Commenter cet article
G
<br /> L'idéologie française s'exporte bien; elle réalise le rêve (petit?) bourgeois d'une révolution qui réside dans le symbole uniquement, et qui ne produit dans le réel que de la distinction sociale.<br /> Question de l'été : y-a-il un seul film de Godard à sauver?<br />
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