Népal : lutte intense au Comité Central du PC maoiste
30 Décembre 2011 , Rédigé par Réveil Communiste Publié dans #L'Internationale
La réunion du Comité Central du Parti Communiste Unifié du Népal (maoïste) a finalement commencé le 24 décembre. La lutte est intense entre la faction de Prachanda soutenue par Bhattarai et la faction de Kiran.
Alors que la première veut conclure à tout prix le processus de paix, la deuxième argumente que le gouvernement (dirigé par Bhattarai) et l'Assemblée Constituante n'ont plus lieu d'être et que la tâche du Parti est de mobiliser les masses pour la révolte afin de s'emparer du pouvoir d'Etat.
Les dirigeants du camp de Kiran affirment à tour de rôle que Prachanda a trahi les décisions révolutionnaires prisent lors des dernières réunions importantes du Parti, que Prachanda est un révisionniste, que le PArti est sur la voie de la soumission totale, etc.
L'opinion de la faction de Kiran est que Prachanda aurait dû dans son document passer en revue les erreurs du Parti et commencer ainsi à les corriger. Mais Prachanda n'a fait que trouver des excuses pour justifier les erreurs commises.
Quelques extraits de déclarations récentes :
CP Gajurel 'Gaurav'
"Le document [de Prachanda] a prouvé que notre leadershipse dirige à toute allure vers une ligne politique "opportuniste de droite". Le document a justifié les erreurs commises par les dirigeants politiques. Ainsi, le document a adopté la voie de la capitulation. Nous ne l'acceptons pas. Le vice-président du Parti Kiranji (Mohan Baidya) présentera un autre document de notre part."
"Comment le Parti peut-il s'unifier lorsque les inquiétudes légitimes déjà enregistrées par les dirigeants et cadres du Parti ne sont pas traitées ?"
"Il a affirmé dans son document que l'accord en quatre points, l'accord en sept points, l'intégration de l'armée, l'accord BIPPA, le retour des biens saisis, ont été les décisions prises par le parti. Mais ces décisions ont été prises par Dahal et le Premier Ministre Bhattarai et non par le parti."
Lors d'un meeting organisé pour célébré le 119ème anniversaire de la naissance de Mao Zedong, il a déclaré :
"Comment pouvons-nous accepter une personne qui a trahi la révolution dans les couloirs de Singha Durbar [parlement] en tant que notre président ?"
"Prachanda est juste le président symbolique du Parti. Les cadres ne l'acceptent déjà plus comme président."
"Prachanda a abandonné l'idéologie du Président Mao et est engagé dans des activités religieuses. Il n'est que le directeur d'une ONG concernant Lumbini."
"Prachanda fut le commandant-en-chef de l'Armée Populaire de Libération, mais plus tard la même personne dissolva cette même armée qui avait versé son sang pour la libération nationale."
Ram Bahadur Thapa 'Badal'
"Il ya des règles et des règlements, même pour la régulation d'un front commun, mais notre parti est laissé sans règles. Le parti est déjà divisé, il attend seulement une annonce officielle."
"Si le parti peut être ramené sur la bonne voie, des mesures disciplinaires devront être prises contre le président et le Premier ministre. La direction du parti et du gouvernement est entre les mains des compradores et des éléments de droite."
Lors d'un meeting organisé pour célébré le 119ème anniversaire de la naissance de Mao Zedong, il a déclaré :
"Le gouvernement actuel veut établir un ordre économique favorable à l'Inde et donc il a signé l'accord anti-national BIPPA avec le voisin du Sud. Les activités du gouvernement telles que la limitation des droits des travailleurs et la décision de saisir les terres des paysans sont très déplorables."
Netra Bikram Chanda 'Badal'
"Nous avons été amenés à Katamandou à partir des zones de base avec le rêve de révolution. Mais le président dit que le parti doit être là où il se trouve aujourd'hui."
Il a affirmé qu'une nouvelle "classe bourgeoise" se développait au sein du Parti et a demandé aux dirigeants de remettre toutes leurs propriétés à l'organisation. "Le président devrait tout d'abord remettre sa propriété au Parti et les autres membres du Comité Central devraient en faire de même."
Mohan Baidya 'Kiran'
"Le fait est que notre président n'a jamais pris le chemin de la révolte."
"Nos camarades qui avaient reçu comme rôle de gouverner la nation ont pris de nombreuses décisions irréfléchies et erratiques et se dirigent dans la mauvaise direction. Le gouvernement, au lieu de renforcer la souveraineté nationale, soutient les expansionnistes . Dans la situation qui prévaut le parti devrait démissionner de la structure gouvernementale. La politique du parti devait être d'établir la République Populaire Fédérale Démocratique, pour sauvegarder la souveraineté nationale et assurer la prospérité à la population. Ainsi, le gouvernement actuel devrait être dissous et le chemin de la révolte devrait être ouvert. L'option de la révolte est toujours d'actualité."
"Pour le président Dahal, la paix signifie le désarmement de l'Armée Populaire de Libération , l'écriture de la constitution signifie une constitution parlementaire et la participation au gouvernement signifie l'acceptation du mécanisme de l'ancien État."
"Universellement un accord est un processus de donner et prendre, mais le parti n'a fait que donner sans rien prendre."
"Le document de Dahal embrasse le système parlementaire, ce qui est contre l'esprit de la réunion de Chunbang."
Réveil Communiste :
Réveil Communiste est animé depuis 2010 par Gilles Questiaux (GQ), né en 1958 à Neuilly sur Seine, professeur d'histoire de l'enseignement secondaire en Seine Saint-Denis de 1990 à 2020, membre du PCF et du SNES. Les opinions exprimées dans le blog n'engagent pas ces deux organisations.
Le blog reproduit des documents pertinents, cela ne signifie pas forcément une approbation de leur contenu.
Le blog est communiste, non-repenti, et orthodoxe (comme ils disent). Il défend l'honneur du mouvement ouvrier et communiste issu de la Révolution d'Octobre, historiquement lié à l'URSS quand elle était gouvernée par Lénine et par Staline, mais sans fétichisme ni sectarisme. Sa ligne politique est de travailler à la création et à l'unité du parti du prolétariat moderne, et de lutter contre l'impérialisme (contre le seul qui importe, l'impérialisme occidental, dirigé par les États-Unis).
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