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Réveil Communiste

la casse de Peugeot conséquence directe de l'embargo anti-iranien

4 Août 2012 , Rédigé par Réveil Communiste Publié dans #Journal des luttes

 

  lu sur le blog de Jean Lévy

 

Un problème jamais évoqué par le gouvernement

 

Alors que la compétitivité, le cout du travail et de production, ou encore les conséquences de la prime à la casse sont souvent mis en cause, Mercier met le doigt sur un problème de taille.

L'Iran est le marché le plus important pour PSA après la France. Peugeot a vendu 450.000 voitures complètes en Iran sur un total de 3,5 millions de véhicules.

Mercier explique que, comparé au premier semestre 2011, où PSA a réalisé un record de vente, Peugeot a connu une baisse de 240.000 véhicules au premier semestre 2012. Parmi ces véhicules, il faut compter les 200.000 par semestre que Peugeot aurait du vendre en Iran.

 

 

Le groupe PSA explique sur son site internet:

"Les ventes de véhicules montés s'établissent à 1.476.000 unités (-10,7%). Quant à celles d'éléments détachés, elles s'élèvent à 143.000 unités (-31,1%). Le renforcement des sanctions à l'encontre de l'Iran a induit une impossibilité de financer l'activité de vente d'éléments détachés vers cette destination, ce qui a conduit le Groupe, en conformité avec les réglementations internationales, à suspendre au cours du premier semestre cette activité".

PSA reconnait bien que les sanctions à l'encontre de l'Iran pénalisent l'industrie automobile française et ses emplois. Par conséquent, la décision politique du gouvernement français est à mettre en cause. 

En février, PSA a annoncé l'arrêt de l'envoi de pièces détachées en Iran et a rapatrié la plupart de son personnel. Les difficultés du groupe français sont directement liées aux sanctions américaines et européennes sur les transactions financières avec le système bancaire iranien.

Ces sanctions ne touchent pas uniquement les ventes de voitures, elles touchent également les ventes d'éléments détachées.

Le site de PSA rapporte :

"Les ventes d'éléments détachés atteignent 98.600 unités, en baisse de -8%. Cette évolution reflète principalement la suspension de nos activités de ventes de pièces détachées en Iran depuis le mois de février, suite au renforcement des sanctions internationales et aux difficultés de financement affectant ainsi les paiements".

Les employés de PSA directement touchés par les sanctions contre l'Iran

Par conséquent, la décision politique de la France de sanctionner les transactions bancaires avec l'Iran met directement en péril des emplois en France, puisque l'Iran est le principal partenaire d'exportation de Peugeot dans le monde. Le nombre de Peugeot 206 et 405 est impressionnant en Iran. Iran Khodro Co achetait 1,6 million de voitures en kit à PSA, soit 30% du marché automobile iranien.

En effet, environ une voiture sur trois en Iran est une Peugeot, soit un quota bien plus important qu'en France. Or, il se pourrait bien que cela change rapidement, aux dépens des travailleurs français, puisque l'Iran affiche clairement sa volonté de renouveler son parc automobile.

Les voitures asiatiques vont remplacer progressivement les voitures françaises en Iran, causant ainsi une lourde perte pour l'industrie automobile française au profit des concurrents asiatiques (et français, puisque Renault, pour sa part, continue de travailler en Iran).

De plus, Iran Khodro, qui est le plus grand favbrocant automobile du pays et du Moyen Orient, et qui était en étroite coopération avec PSA, vient d'annoncer sa capacité de produire les pièces détachées de la Peugeot 206. Hossein Najjari, responsable de production, a déclarée selon l'agence Fars que la compagnie Iran khodro était "autonome concernant la production de 90% des pièces détachées" de ce modèle.

Par ailleurs, il semble que le constructeur iranien se développe désormais sans PSA, puisqu'il a conçu plusieurs modèles différents en Iran, comme la Peugeot Pars

 

Pressions des États-Unis?

 

PSA Peugeot Citroën a suspendu ses ventes de kits d'assemblage automobile en Iran en février, soit quelques semaines après que le groupe français ait conclut une alliance avec l'américain General Motors, dont le gouvernement américain possède 26% des parts. Bien qu'il s'en défende, il semble que le groupe PSA ait été pressé par les américains, notamment par un lobby pro-sanction contre l'Iran nommé UANI (United Against Nuclear Iran), concernant sa décision d'interrompre la vente de pièces détachées à l'Iran.

Depuis son élection, François Hollande poursuit la politique de son prédécesseur concernant les sanctions contre l'Iran, et pour le moment, le gouvernement Ayrault se garde bien de commenter la situation de PSA en Iran.

Cependant, et malgré les accords avec les entreprises américaines, l'intérêt de l'emploi en France doit rester une priorité, et les employés des sites PSA attendent des réponses concernant leur avenir.

Jean-Pierre Mercier dit clairement que "pour une raison politique, [PSA] refuse de vendre des véhicules en Iran".

La contre-performance de la branche automobile n'est donc pas seule responsable de la perte nette de 819 millions d'euros du groupe (contre le bénéfice net de 806 millions au premier semestre 2011).

La décision politique de la France de cesser ses activités commerciales avec l'Iran est clairement responsable de la tourmente que subissent les employés de PSA en France -tourmente que les travailleurs iraniens subissent depuis déjà bien longtemps, et ce dans bien d'autres secteurs qui n'ont pas de rapport avec le programme d'enrichissement nucléaire.

 

 

http://www.youtube.com/watch?v=u1-WIByNbyU&feature=player_embedded

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