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Réveil Communiste

Intervention en AG du PCF à Paris 19e, le 29 octobre 2008

29 Octobre 2008 , Rédigé par Réveil Communiste Publié dans #Congrès du PCF depuis 2008

Je suis un des 800 signataires, dans plus de 60 fédérations, du texte 3 : "Faire vivre et renforcer le PCF, un exigence de notre temps". Nous partageons le constat que, depuis la Mutation et sa continuation sous Marie-George Buffet, les politiques menées par le PCF ont été des échecs. L' "ouverture" et la dilution, l'abandon des fondamentaux n'ont pas conduit à un renforcement du PCF, mais à son affaiblissement, en nombre de militant, en score électoral, et en idéologie. D'accord ou pas d'accord avec les choix faits, ces faits sont incontestables. Il est impensable de continuer sur la même voie et de donner un satisfecit à la direction en votant son texte, qui doit impérativement rendre compte de son action auprès des militants, et dont le bilan est totalement nul et indéfendable.
Le texte 3 fait le constat de l'actualité de la lutte des classes, ce qui suffit à justifier de l'existence du PCF, et du marxisme comme guide pour l'analyse et pour l'action, loin des discours existentiels visant uniquement à la liquidation du PCF. Nous assumons fièrement notre histoire.
Le texte 3 est co-signés par des personnes qui, au 33e Congrès, avaient signés 3 textes alternatifs différents : il ne s'agit donc pas d'un texte de tendance, mais d'un texte ayant vocation à rassembler les communistes. Le texte propose :
- reconstruire l'organisation du PCF pour le réimplanter dans les classes populaires ;
- développer l'analyse et l'idéologie marxistes ;
- reprendre notre indépendance vis-à-vis du PS ;
- travailler au rassemblement, non pas de la "gauche", mais des travailleurs ;
- dénoncer le carcan de l'Union européenne, et la place du PCF dans le PGE, pour retisser les liens avec les PC du monde entier. Il faut aussi revoir notre interprétation du 29 mai, selon laquelle le "non de gauche" était prépondérant : en réalité, la question de la souveraineté nationale y a joué un rôle très important. Un nouveau traité refondant l'UE, plus sociale, est un leurre car l'UE, demeurée fédérale, dépossédera toujours les nations de leurs prérogatives, et donc de leur émancipation.

En outre, pourquoi faire le choix de voter pour le texte 3 ? Le texte 1, celui de la direction, est long, confus, contradictoire, ce qui le rend très peu amendable ; il fait un éloge insensé de la mondialisation, et prépare à la liquidation lente du PCF. La conservation du PCF qu'il prétend défendre est en fait une reculade de la direction au moment de l'ANE (rappelons que le projet initial de Michel Laurent était de faire participer au vote les invités).
Le texte 2 est long, dogmatique, et ne s'intéresse qu'à la théorie, l'idéologie, le programme : l'analyse n'est philosophiquement pas matérialiste, mais idéaliste. Il ne s'intéresse pas à l'organisation du parti ni à sa stratégie. Mais surtout, il est issu de "la riposte", organisation extérieure au PCF, se revendiquant du trotskysme, et pratiquant l'entrisme dans beaucoup de partis du mouvement ouvrier dans le monde. Leur texte révèle en outre un mépris profond pour toute l'histoire du PCF.
Notre texte, le 3, liste les questions essentielles, il est court et concis, ce qui le rend accessible et amendable. Il permet ainsi le rassemblement des communistes pour construire ensemble.
Les camarades qui souhaitent s'abstenir ne font que le jeu de la direction.

Enfin, deux mots sur la commission nationale de la transparence qui n'a en rien joué son rôle : la BC du CN n'a été donné à ses membres que deux jours avant le jour de délibération ; elle a été envoyée deux fois aux adhérents ; pour les textes alternatifs, moins de deux semaines avant le vote, ne permettant pas une lecture approfondie ; on laisse la Riposte jouer son petit jeu d'entrisme dans le PCF (et en plus, elle a eu droit, à la Fédération de Paris, de locaux pour présenter son texte, alors que les signataires du texte 3 n'y ont pas eu droit) ; l'envoi du quatrième texte aux adhérents est antistatutaire : si les conditions sont remplies pour soumettre le texte au vote, il doit l'être, de façon à mesurer ce que pèsent réellement ceux qui veulent la liquidation du PCF, plutôt que de les laisser continuer leur travail de sape interne. Tout ça m'amène à dire que les référence à la démocratie dans la BC du CN sont bien dérisoires et très en décalage avec les actes.
Le vote pour le texte 3 est le seul moyen de pérenniser l'existence du PCF.





J'ai remarqué que beaucoup de camarades, qu'ils le votent ou pas, ont trouvé notre texte intéressant ; s'il n'est pas adopté, pas mal de camarades estiment qu'on y trouvent beaucoup de choses pouvant servir pour amender la BC du CN.
Les cadors se sont montrés sur la défensive, sans argument de fond contre notre texte, sauf les trucs habituels : "archaique", la préface de Raoult au livre de Gérin, etc. Pour un camarade dirigeant national du Parti, la décision du CN relative aux élections européennes est, très simplement, une "pré mise en oeuvre" du texte d'orientation du Congrès. Pour un autre, partisan de la création d'un nouveau parti, aucun des textes n'est intéressant, et il propose "l'abstention politique". Je constate le désarroi de beaucoup de copains qui, habitués à voter les textes de la direction, voient bien que celui proposé est vraiment inconsistant, et que l'abstention risque d'être assez forte, malheureusement. Le système des textes alternatifs est aussi très critiqué, et perçu comme une crispation du débat ; cela conduit certains à l'abstention, d'autres au vote pour la BC du CN (on se demande bien pourquoi).



Jonathan




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P
Si le débat "nuit" à la fraternité, que dire de certaines pratiques de copinage et tricheries qui sont du domaine du secret de polichinelle ? Font-ils de la fraternité, ceux qui magouillent les choix des adhérents?Le mal vient uniquement de là, et du débat démocratique confisqué par les mêmes et qqs.autres.Ajoutez-y les vieux camarades dont la fidélité au Parti en fait des fidèles aux dirigeants, qu'ils considèrent comme seuls porteurs de légitimité.Et il y en a beaucoup, des vieux adhérents, beaucoup plus que des moins de 30 ou 40 ans !!
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E
Expérience personnelle dans l'Eure : le texte national a du mal à passer ! Il est jugé creux ou rappelle les textes des congrès précédents, comme si rien n'avait changé ou comme si rien ne devait changer !Malheureusement, il a été impossible en terme de calendrier d'organiser partout des réunions de section pour discuter entre adhérents des textes proposés. Chacun a donc dû décider de son choix dans son coin.Quant à la notion de "bande de copains", je m'en méfie depuis l'UEC en 1990 quand on nous sortait les violons et les larmes pour nous faire rentrer dans la Ligne ! Nous sommes avant tout des camarades rassemblés dans un parti pour défendre une vision de la société. Le vide intellectuel et théorique des directions de nos organisations a entrainé un glissement de la notion de Fraternité à celle de Copinage. Avec les conséquences que l'on sait sur la promotion dans notre organisation de personnes sur leur degré d'intimité avec les "chefs" et non sur leurs capacités.Je pense que Gilles parlait de "copains" dans le sens fraternel du mot mais cette notion de copinage est une conséquence (et une cause en même temps !) du suivisme de beaucoup de nos camarades. 
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G
Certains camarades pensent qu'il ne devrait pas y avoir de textes alternatifs, au nom du bon vieux temps du centralisme démocratique. mais outre le fait que la direction de ce bon vieux temps làn'était pas irréprochable non plus, au moins elle était, ou se prétendait, marxiste et ouvrière. D'autres considèrent que le débat "crispe" les relations et nuit à la fraternité. Mais qu'y faire? Quand des camarades ressentent chaque critique comme une insulte ou une tentative de leur faire perdre la face? le PCF est peut être une bande de copains, mais pas seulement.
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