Le communisme et la morale (banalités, 5)
25 Septembre 2025 , Rédigé par Réveil Communiste Publié dans #GQ, #Mille raisons de regretter l'URSS, #Théorie immédiate, #Qu'est-ce que la "gauche", #Front politique intérieur, #Réseaux communistes, #classe ouvrière
Le communisme et la morale
La principale force de l’idée communiste est qu’elle réalise les principes de la justice sociale. Elle affronte diamétralement la morale bourgeoise de l'intérêt personnel qui aboutit à l'accumulation toxique de la corruption.
Mais c’est aussi une morale du travail spécifique de la classe ouvrière : « la terre n’appartient qu’aux hommes, l’oisif ira manger ailleurs » comme le chante l’Internationale. A ne pas prendre trop littéralement, car un grand nombre d’humains ne travaille pas, même et surtout dans une société juste : trop jeunes, trop vieux, étudiants, malades, handicapés, inadaptés psychologiques à la vie sociale, ou même créateurs en avance sur leur époque, les cas ne manquent pas où il est non seulement injuste mais contreproductif d’exiger une contribution matérielle en échange de la subsistance au jour le jour.
Forcer un oisif légitime à travailler ou le soumettre à des conditions trop strictes signifie aussi qu'on va employer toute une cohorte de pseudo-travailleurs à le contrôler et à le gérer, des oisifs dissimulés et pervers. Ce qu’il en est des oisifs, ce n’est pas qu’il faille les éliminer, mais qu’ils ne doivent plus « commander le travail », comme dans le schéma d’Adam Smith...
Mais il reste que le communisme ne peut pas reposer sur l’oisiveté ou un prétendu « droit à la paresse » dans les masses. La lutte des classes est dans une large mesure une lutte pour le temps libre des exploités, mais nullement pour la fin du travail en soi – et ce qui irait avec, outre la misère, la fin de la morale, ou son remplacement par une morale esthétisante, guerrière, individualiste et/ou aristocratique qui méprise le travail manuel.
Il faut aussi bien comprendre que la morale du socialisme réel ne peut pas s’imposer comme une norme idéologique négative, comme un commandement « à ne pas être » raciste, misogyne, conservateur, intolérant, nationaliste, réactionnaire, rétrograde, etc. D’une part parce que le socialisme n’est pas du tout nécessaire pour se conformer à ces exigences, et surtout parce que l’injonction aux bonnes manières est le discours destinés aux inférieurs provenant des maitres qui se gardent bien de les pratiquer. La morale socialiste est plutôt une incitation à participer à la construction collective de la société.
Mais la morale du socialisme est préfigurée malgré tout dans la conduite quotidienne au service du collectif, dans la devise l’Empire socialiste Inca du Pérou, au XVème siècle : « ne ment pas, ne vole pas, ne soit pas paresseux ».
Voilà qui ne plaira pas à l’extrême gauche bourgeoise qui professe exactement le contraire, et c’est très bien ainsi.
Enfin, la morale du communisme est une morale de la paix, qui ne se laisse pas impressionner par les partisans de la guerre perpétuelle, les samouraï narcissiques qui prolifèrent leur portable à la main ... C'est la morale élémentaire et naïve de la petite fille américaine Samantha Smith qui écrivit une lettre à Andropov pour défendre la paix et qui fut en retour invitée officiellement par lui en URSS.
Cette morale n'est pas si loin de celle de Tolstoï, les illusions de la non-violence en moins.
GQ 9 août 2025
Réveil Communiste :
Réveil Communiste est animé depuis 2010 par Gilles Questiaux (GQ), né en 1958 à Neuilly sur Seine, professeur d'histoire de l'enseignement secondaire en Seine Saint-Denis de 1990 à 2020, membre du PCF et du SNES. Les opinions exprimées dans le blog n'engagent pas ces deux organisations.
Le blog reproduit des documents pertinents, cela ne signifie pas forcément une approbation de leur contenu.
Le blog est communiste, non-repenti, et orthodoxe (comme ils disent). Il défend l'honneur du mouvement ouvrier et communiste issu de la Révolution d'Octobre, historiquement lié à l'URSS quand elle était gouvernée par Lénine et par Staline, mais sans fétichisme ni sectarisme. Sa ligne politique est de travailler à la création et à l'unité du parti du prolétariat moderne, et de lutter contre l'impérialisme (contre le seul qui importe, l'impérialisme occidental, dirigé par les États-Unis).
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