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Réveil Communiste

Le communisme et la morale (banalités, 5)

25 Septembre 2025 , Rédigé par Réveil Communiste Publié dans #GQ, #Mille raisons de regretter l'URSS, #Théorie immédiate, #Qu'est-ce que la "gauche", #Front politique intérieur, #Réseaux communistes, #classe ouvrière

Samantha Smith (1972-1985) en URSS en 1983

Samantha Smith (1972-1985) en URSS en 1983

Le communisme et la morale

La principale force de l’idée communiste est qu’elle réalise les principes de la justice sociale. Elle affronte diamétralement la morale bourgeoise de l'intérêt personnel qui aboutit à l'accumulation toxique de la corruption.

Mais c’est aussi une morale du travail spécifique de la classe ouvrière :  « la terre n’appartient qu’aux hommes, l’oisif ira manger ailleurs » comme le chante l’Internationale. A ne pas prendre trop littéralement, car un grand nombre d’humains ne travaille pas, même et surtout dans une société juste : trop jeunes, trop vieux, étudiants, malades, handicapés, inadaptés psychologiques à la vie sociale, ou même créateurs en avance sur leur époque, les cas ne manquent pas où il est non seulement injuste mais contreproductif d’exiger une contribution matérielle en échange de la subsistance au jour le jour.

Forcer un oisif légitime à travailler ou le soumettre à des conditions trop strictes signifie aussi qu'on va employer toute une cohorte de pseudo-travailleurs à le contrôler et à le gérer, des oisifs dissimulés et pervers. Ce qu’il en est des oisifs, ce n’est pas qu’il faille les éliminer, mais qu’ils ne doivent plus « commander le travail », comme dans le schéma d’Adam Smith...

Mais il reste que le communisme ne peut pas reposer sur l’oisiveté ou un prétendu « droit à la paresse » dans les masses. La lutte des classes est dans une large mesure une lutte pour le temps libre des exploités, mais nullement pour la fin du travail en soi – et ce qui irait avec, outre la misère, la fin de la morale, ou son remplacement par une morale esthétisante, guerrière, individualiste et/ou aristocratique qui méprise le travail manuel.

Il faut aussi bien comprendre que la morale du socialisme réel ne peut pas s’imposer comme une norme idéologique négative, comme un commandement « à ne pas être » raciste, misogyne, conservateur, intolérant, nationaliste, réactionnaire, rétrograde, etc. D’une part parce que le socialisme n’est pas du tout nécessaire pour se conformer à ces exigences, et surtout parce que l’injonction aux bonnes manières est le discours destinés aux inférieurs provenant des maitres qui se gardent bien de les pratiquer. La morale socialiste est plutôt une incitation à participer à la construction collective de la société.

Mais la morale du socialisme est préfigurée malgré tout dans la conduite quotidienne au service du collectif, dans la devise l’Empire socialiste Inca du Pérou, au XVème siècle : « ne ment pas, ne vole pas, ne soit pas paresseux ».

Voilà qui ne plaira pas à l’extrême gauche bourgeoise qui professe exactement le contraire, et c’est très bien ainsi.

Enfin, la morale du communisme est une morale de la paix, qui ne se laisse pas impressionner par les partisans de la guerre perpétuelle, les samouraï narcissiques qui prolifèrent leur portable à la main ... C'est la morale élémentaire et naïve de la petite fille américaine Samantha Smith qui écrivit une lettre à Andropov pour défendre la paix et qui fut en retour invitée officiellement par lui en URSS.

Cette morale n'est pas si loin de celle de Tolstoï, les illusions de la non-violence en moins.

GQ 9 août 2025

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L
Bonjour.<br /> <br /> Ce que vous exprimez là, et le commentaire pleinement complémentaire de Drweski 09/08/2025 09:48, me remplissent d'aise.<br /> <br /> Vous allez vers la 4ème Voie tous les deux.<br /> <br /> Oui, la société s'orientera et sera orientée par une nouvelle morale, une éthique plus exactement, correspondant à l'Homme en tant que tel. Sans fabriquer je ne sais quel Homme nouveau fatalement nihiliste. Cette éthique fera adhérer de manière positive à des valeurs supérieures. C'est précisément la base, le Préambule normatif, de la Constitution que nous proposons. Une somme de principes naturels exprimés par Simone Weil (et Clouscard), notamment dans son petit ouvrage "La personne et le sacré".<br /> <br /> Oui, la société a besoin de sacré, car les Hommes ont besoin de sérénité au quotidien. C'est cela la fonction du Spirituel. En effet, la raison a ses limites et pourtant il nous faut bien "gérer" y compris ce qu'il y a au-delà, comme la mort par exemple. Le sacré, ce sont notamment ces principes fondamentaux que nous avons exprimés de manière positive.<br /> <br /> Alors n'hésitez pas à y jeter un coup d'œil ainsi qu'à la "Proclamation de la 4ème Voie", car c'est sur des constats comme les vôtres qu'elle s'est construite et élaborée au-delà pour embrasser nos 4 dimensions : Politique, Spirituelle mais aussi Sentimentale et Idéologique.<br /> <br /> Au plaisir d'y travailler ensemble.<br /> <br /> Cordialement.<br /> <br /> Luc Laforets<br /> <br /> www.1P6R.org<br /> <br /> www.Via4.net
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D
La société du socialisme réel était de fait beaucoup plus "morale" dans les faits que les sociétés occidentales, car l'esprit de compétition y était beaucoup plus faible que dans les pays où la loi du profit et des faillites était et reste la règle. Cela tous ceux qui l'ont connu le disent, les relations humaines étaient incroyablement plus riches à l'Est qu'à l"Ouest. Ce qui a manqué au socialisme réel c'est une mystique dépassant aux yeux du peuple une ou deux générations, ce qui explique pourquoi la religion y a survécu "sous la glace", malgré la suppression de la grande propriété privée qui était censée être son seul support. Et là, les marxistes ont un champ de réflexion qu'ils n'ont que rarement abordé par méfiance envers tout ce qui était "spirituel", et dès lors réservé au domaine des distributeurs d'opium mental au service des possédants. Alors qu'il s'avère que la problématique est autrement plus profonde, car elle concerne les "tréfonds de l'âme humaine", le sens de la vie, ce que l'on a appelé la transcendance que l'on ne peut balayer d'un revers de main sous prétexte que les possédants de sont emparés des paroles des prophètes pour justifier leur pouvoir égoïste et hypocrite. La révolution iranienne aurait dû servir dans ce contexte d'électrochoc et de rappel pour les adeptes du socialisme scientifique.
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S
Tout marxiste se doit d'étudier la révolution Iranienne et l'expérience socialiste en Afghanistan en effet.