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Réveil Communiste

l'effondrement de la Syrie est un événement d'une gravité exceptionnelle

30 Décembre 2024 , Rédigé par Réveil Communiste Publié dans #Impérialisme, #A gerber !, #Syrie, #Russie, #Asie occidentale, #Front politique intérieur, #GQ

Le fait géopolitique majeur de 2024 - malheureusement

Le fait géopolitique majeur de 2024 - malheureusement

L'effondrement éclair de la Syrie et sa prise de contrôle par les djihadistes est un fait d’une gravité exceptionnelle

Un pays de plus passe aux mains d’un islamisme radical aux caractéristiques fascistes, favorisé par l'Occident pour déstabiliser ses adversaires, radicalement réactionnaire et terroriste, qui va écraser les minorités religieuses et ethniques, les femmes, et les homosexuels.

Il rend de la crédibilité aux stratégies de harcèlement et de sanctions économiques déployées en Occident contre le reste du monde. Ses stratèges peuvent se mette à rêver à nouveau de voir des pays entiers succomber à des campagnes médiatiques dosées de terrorisme, comme des châteaux de cartes, et même la Russie et la Chine, sans que ces provocations ouvertes aboutissent à la guerre nucléaire.

Il signifie que des attaques médiatico-terroristes sont imminentes contre d’autres pays, ou vont recommencer, en Amérique latine, en Afrique, dans la sphère ex-soviétique, etc.

Il isole les Palestiniens encore plus et représente une formidable victoire stratégique pour Israël et pour le courant sioniste dans les pays occidentaux. La gauche "droit-de l'hommiste" qui a participé à la curée contre la Syrie depuis 2011 les a poignardés dans le dos.

En faisant presque disparaître de la carte du monde arabe le nationalisme laïc, il le livre à la désintégration, à l'obscurantisme, à la guerre civile communautariste et à la recolonisation.

Il affaiblit la crédibilité militaire de la Russie, ce qui risque de prolonger la guerre ou même de renverser le rapport de force en Ukraine.

La Syrie et l’Ukraine : on reconnaît le style de Poutine à ce que les guerres où il se voit engagé à reculons par sa volonté de défendre la souveraineté nationale de son pays ne finissent jamais : il semble incapable de mener à leur terme les opérations militaires qu’il a ordonné, et toujours courir après une chimérique réconciliation diplomatique avec l’Occident qui a résolu sa perte et le démembrement de la Russie, et il ne comprend toujours pas pourquoi le capitalisme international a décidé de refuser de laisser une place à la Russie.

Il signifie aussi que des armées ou des essaims de terroristes fanatisés, dotés d’entrainement moderne et d’armes nouvelles, et de l'appui du renseignement occidental, deviennent au delà de leur pouvoir de nuisance bien connu, des forces militaires redoutables capables de renverser des pays entiers, malgré leurs effectifs réduits ; et les nations européennes auraient tort de s'imaginer qu'elles ne sont pas dans le collimateur.

C’est la première fois qu’une organisation terroriste internationale entièrement mercenaire, et sans base populaire réussit à s’emparer d’un État important. La déterritorialisation, et donc la recolonisation globale du monde vient de faire un pas de géant.

Cet évènement coïncide avec la mise au pas des réseaux sociaux : Telegram, Tik Tok, et dans un sens X qui ne se porte pas beaucoup mieux d’être passé sous le contrôle d'Elon Musk.

Plusieurs pays des soi-disant BRICS sont l’objet d’actions d'infiltration et de déstabilisation hybrides : après l'Argentine, Afrique du Sud, Brésil, Bolivie, Venezuela, Cuba; et le double-jeu de la Turquie illustrent les limites de cette forme d’organisation. L'internationale des conservateurs et des sociaux-démocrates de la périphérie ne fera pas le poids, avec ses "valeurs traditionnelles" et ses investissements "gagnant-gagnant" contre les rhizomes protéiformes du fascisme post-moderne.

La Syrie est tombée parce que les pays alliés qui auraient dû dans leur propre intérêt l’aider à gagner la paix, et à s’armer et à contrecarrer l’effet économiques des sanctions ne l’ont pas fait.

Une contre-attaque stratégique des forces objectivement anti-impérialistes aboutissant à une victoire claire doit avoir lieu maintenant quelque part dans le monde pour laver cet échec et tenir en respect l'Occident, sinon il ira aveuglément jusqu'à la guerre nucléaire, pour conserver sa mainmise sur monde.

GQ 8 décembre 2024

PS : bien entendu, cet événement va être utilisé pour légitimer à posteriori les années de mensonges, de manipulations, de terrorisme, et le rôle délétère des médias, et l'interventionnisme occidental dans le monde sous tous les prétextes imaginables, et les retournements de veste immédiats de la gauche droit-de l'hommiste "pro-palestinienne" participent à la fête.

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G
L'échec du putsch occidental en Géorgie est une bonne nouvelle, mais ça ne suffit pas pour compenser ni réellement ni symboliquement le désastre syrien.
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G
Ce qui est sûr, c'est que l'idée qu'il existe un bloc anti-impérialiste consistant autour des "BRICS" en a pris un coup.
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D
pepe Escobar : https://reseauinternational.net/la-tragedie-de-la-syrie-et-la-nouvelle-omni-guerre/?fbclid=IwY2xjawHE9VtleHRuA2FlbQIxMQABHS1lN860puRuNfx1KxXZmZNujXaRXvdUyH9ZB5C3VMHqw3frBAnLfReAvQ_aem_QmclRFT4CW-fM-0j02j9vg
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D
https://ancommunistes.fr/spip.php?article7204
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D
Selon les dernières nouvelles, Larijani (Iran) a proposé à Assad une intervention militaire complète de l'Iran pour sauver la Syrie, mais il a refusé. Il était à la tête d'une nomenklatura qui préférait négocier un maintien de ses positions avec l'adversaire comme l'a fait la nomenklatura d'Europe orientale et URSS en 1989/91. Réalité de classe oblige ! A Damas, on a un "gouvernement de transition" de la bourgeoisie syrienne avec les ex-post-terroristes otanistes. "L'islamisme" n'est qu'un nuage, l'essentiel est la base de classe de l'islamisme comme du "communisme" (de Staline à Gorbatchev et Roussel), on a un islamisme révolutionnaire (Iran, Yémen) et un islamisme réactionnaire (Saoud, EAU, Turquie et peut-être maintenant Syrie) comme on avait un communisme révolutionnaire et un "communisme" réactionnaire. C'est la base matérielle qui compte, pas l'idée. Si Assad avait été un révolutionnaire, il aurait accepté la proposition iranienne et, au pire, il se serait réfugié dans les montagnes pour mener la guérilla comme l'ont fait les communistes chinois après la transition du Kuomintang.
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L
Voici un autre lien où le soutien est bien plus tiède : https://reseauinternational.net/syrie-liran-se-dit-pret-a-etudier-toute-demande-denvoi-de-troupes/<br /> Ce qui serait d'ailleurs cohérent avec le non-soutien du Hezbollah face à la politique d'éradication par Israël, notamment à l'occasion de l'assassinat de Nasrallah.<br /> Je ne crois pas aux coïncidences...<br /> Corrompus vous dis-je, intellectuellement en premier lieu. D'où l'importance du combat idéologique.
R
Cette info semble complètement fantaisiste et releve de l' habituelle propagande de l' Iran qui parle beaucoup mais agit peu, tout le monde se souvient des représailles qui devaient viser Israël après les meurtres d' officiers iraniens et des responsables du Hezbollah, en vérité la Syrie a été abandonné par tous ses alliés : l' Iran vocifére après coup, la Russie a troqué le maintien de ses bases militaires contre l' absence de soutien militaire à ASSAD, et comme souvent la Chine regarde ailleurs pour viser plus loin pour garantir ses ambitions de première puissance économique mondiale ce qui pour elle implique de ne pas s' engager dans un conflit armé
L
@ drweski<br /> Bonjour.<br /> <br /> A vous lire, on a l'impression que l'idéologie ne compte pas, qu'elle est secondaire.<br /> Or elle est la pointe avancée du combat (de classe, trouvant ses fondements dans la réalité socio-économique). "La politique est en dernière analyse de l'économie concentrée" ; mais en dernière analyse seulement.<br /> C'est elle qui va orienter nos faits et gestes. Et la politique est guidée par la théorie sous-jacente : c'est-à-dire par l'idéologie. C'est-à-dire encore, là le lieu de la recherche des lois gouvernant notre manière de vivre en société.<br /> <br /> Pour le dire autrement, des dirigeants issus d'une même classe, d'une même réalité socio-économique, peuvent agir de manières totalement différentes dans des circonstances similaires. Et ce qui va faire la différence, c'est précisément leur idéologie. Une idéologie dont les croyances, en particulier religieuses, guident les pas.<br /> <br /> Il n'est donc pas étonnant que le capitaliste décadent s'appuie sur les extrémistes de tout poil (islamistes, centristes, libertaristes, écologistes, néo-nazis, antifa et autres) ; car justement, il est décadent et n'est plus en mesure de produire une idéologie véritablement convaincante (wokisme).<br /> <br /> L'islamisme n'est donc pas un nuage, mais une réalité bien concrète dont les Syriens souffrent dans leur chair.<br /> <br /> PS : J'ai de gros doutes sur votre affirmation d'une proposition d'intervention totale de l'Iran dans ce conflit (Cf. le président Pezechkian qui est corrompu, au moins intellectuellement – tiens, tiens, encore un impact de l'idéologie).<br /> <br /> Cordialement.<br /> <br /> Luc Laforets<br /> www.1P6R.org
R
Je ne crois pas que les Iraniens aient vraiment proposé cela : c'était s'exposer inutilement à une défaite stratégique, et leur comportement prudent depuis le début de la guerre de Gaza montre bien qu'ils ne sont pas sûrs d'eux sur le plan militaire.
R
La défaite est orpheline comme on dit