Compte rendu du débat FVR-PCF sur le stand de la Haute Saône, 13 septembre 2009
Ceci est un compte rendu personnel qui n’a pas l’ambition de rappeler tout ce qui a été dit, mais simplement de rapporter ce dont je me souviens et qui m’a paru important (en cas d'oubli on peut poster un commentaire sous cet article).
Le débat proposé par le réseau « Faire vivre et renforcer le PCF » sur les 4 pages distribuées dans les allées de la fête de l’Humanité s’est déroulé dimanche 13 septembre au stand de la fédération de Haute Saône. Il a réuni une cinquantaine de participants, et consisté en un échange de points de vue informel qui a duré environ deux heures, qui n’a pas débouché sur des décisions concrètes, mais où l’ambiance était détendue et optimiste.
Le débat a été ouvert par Frédéric Bernabé, le secrétaire fédéral de Haute Saône et membre du CN, qui s’est félicité du rapport de force national dans le parti qu’il situe à 50/50, qui a ironisé sur la « ligne nationale locale aux régionales» qui allait sortir des débats du CN, et mis en garde contre le risque de détournement électoraliste par la préparation des régionales dans le contexte des luttes qui se multiplient pour défendre l’emploi dans l’industrie. Il a aussi évoqué le passage d’Alain Bocquet sur le stand pour présenter son livre. Pierre Martin (PCF 94) est intervenu alors pour indiquer la nécessité de proposer une réponse à la « taxe carbone » et d’avoir un discours pertinent sur les questions écologiques. Charles Hoareau (syndicaliste CGT connu par les luttes à Marseille) a rappelé la longue histoire de la résistance à la mutation, depuis l’appel « prenons nos responsabilités », à laquelle il a pris part avant de quitter le parti, et regretté les difficultés pour coopérer entre communistes dans ou hors du parti, depuis l’appel de Vénissieux de 2007.
Pierre Olivier Poyard, syndicaliste étudiant, a évoqué avec gravité et émotion les difficultés des camarades proches du réseau lorsqu’ils sont isolés dans les sections et les fédérations, et se retrouvent parfois évincés des responsabilités ou carrément du parti, et a demandé de la part du réseau un appui plus concret. Il voudrait qu’il y ait une démarche claire de reconquête, faute de quoi beaucoup de camarades épuisés vont renoncer à la lutte interne. Dominique Negri (Saint Martin d'Hères, 38, CN du PCF) considère que le développement des organisations de base est le vrai remède à l’électoralisme, et Laurent Santoire (La Courneuve, conseiller municipal, coordination nationale du réseau), répondant à Charles Hoareau rappelé le chemin parcouru depuis Vénissieux, l’acquis que constitue l’existence du réseau. II a proposé que le réseau appuie partout les communistes favorables à des listes communes élargies. En évoquant le passage d’Alain Bocquet sur le stand, il a indiqué la nécessité de resserrer les liens avec les communistes du Nord-Pas de Calais, centre de gravité des soutiens au texte 3, et sans lesquels le réseau n’aurait aucun représentant au CN.
Gilles Gourlot (Paris 20, CD fédération de Paris), répondant à P.O. Poyard a rappelé qu’il y a beaucoup plus de communistes « dehors que dedans » et que le réseau doit garder le contact avec eux. Floriane Benoit (Fontaines, 38, CN du PCF), se félicite de la présence de Charles Hoareau, et pour elle il faut continuer à rassembler. Le badge est très populaire parmi les jeunes. Il est possible de créer partout des cellules sur la base de nos idées.
Pierre Alain Millet (Vénissieux) : on bute sur les mêmes difficultés depuis 15 ans que l’on lutte contre la liquidation, mais on est en train de contourner l’obstacle, les éléments d’unité sont plus forts. Il faut maintenant passer aux questions concrètes, avoir des outils pour procéder à l’élargissement, et organiser des formations ouvertes comme à Saint Chinian. Les communistes doivent accepter leur diversité. Il ne faut pas sous-estimer le piège du Front de Gauche, qui risque de passer pour un recours meilleur que l’alliance socialiste pour beaucoup de camarades pourtant sur nos bases. Il faudrait que le réseau travaille à une position commune sur les régionales, fasse mieux connaitre sa position critique de l’Europe et de l’Otan, et recherche aussi des outils sur les questions d’environnement, qu’il fasse vivre la coordination des 21 désignée à Malakoff, et développe un organe d’expression commune.
Marie Christine Burricand (Vénissieux, conseiller général, CN du PCF): La question du parti, du renforcement du parti, est posée avec force dans les allées de la fête, le badge fait de l’effet. Il faudra prendre un moment de réflexion théorique pour interroger les limites d’une stratégie purement électorale de prise du pourvoir. Sur les élus, ils ont été une force du parti, il ne faut pas basculer dans un discours anti-élus, aujourd’hui les élus sont livrés à eux-mêmes, et dérivent vers une gestion au jour le jour, faute de ligne claire du parti. Les élections sont un moment indispensable d’évaluation de l’influence des idées révolutionnaires dans le pays. Répondant à Charles Hoareau, la difficulté vient de ce que les communistes « intérieurs » sont occupés par l’agenda interne (congrès, etc.) ce qui n’intéresse plus du tout ceux que se retrouvent à l’extérieur, et qui provoque décalage et malentendus.
Corinne Bécourt (Saint Quentin 02, CN du PCF) : la question « dedans dehors » est tranché depuis la réunion de Malakoff, le réseau n’est pas une tendance, sur les régions il faut voir comment être utile aux gens. Un camarade de la CGT, et de la section de Saint Martin d’Hères, (38) a déclaré qu’il fallait être au contact le plus proche des luttes et des travailleurs, la faucille et le marteau sont perçus positivement par les travailleurs. Il faut continuer les formations qui véhiculent les valeurs communistes, et qui raniment l’esprit révolutionnaire dans le parti. Il faut prendre l'ascendant sur la base d’idées, se réapproprier le parti sur la base des idées de lutte des classes.
Pasquale Noizet (Paris 20, CN du PCF) rappelle que les membres du réseau au CN sont élus sur la liste d’André Gerin : on se bat au niveau du CN, c’est difficile mais on commence à se faire respecter, le réseau est essentiel pour y faire entendre la base qui est en souffrance et qui se tait. Il faut regagner les légitimistes, ceux pour qui le parti est trop mou, et faire adhérer les jeunes sur la base de nos idées et symboles. Le réseau est attractif pour eux, parce que plus radical que la direction actuelle, il permet d’enrayer l’effacement du communisme. Il faut faire avancer l’organisation du réseau, dans le domaine pécuniaire, développer la formation, intervenir aussi dans le débat sur le rôle des syndicats, soutenir les syndicalistes comme Xavier Mathieu dans l’organisation des luttes et montrer notre solidarité avec les travailleurs et les chômeurs !
Aurélien Valeau (92), réagissant à Pierre-Oliver, confirme la nécessité de préparer le congrès pour renforcer le réseau, sinon il risque d’être neutralisé localement avant qu’il ait lieu. Il faut une lutte plus politique, marcher sur deux jambes, et au fond viser non à être une tendance mais à « être le parti ».
Benjamin Landais (Paris 5), le réseau FVR-PCF doit en fait viser à faire ce que devrait faire le parti tout entier, et comme ça se multiplieront les retours, non les retours de militants idéologiques influencés par des groupes extérieurs mais des militants efficaces attirés par l’exemple du parti tel qu’il devrait être.
Emmanuel Dang Tran (Paris 15, CN du PCF) : Le débat interne externe a été tranché à Malakoff, c’est le choix du PCF qui a été fait, malgré la mutation il conserve les restes d’un parti de classe : ainsi nous n‘aurions jamais eu les forces d’organiser avec nos moyens la fête de l’Huma. La seule voie de progrès est le renforcement d’organisations de base qui vivent par la lutte, c’est ainsi que des succès ont été obtenu à l’ANE et au 34ème congrès, et que nous pouvons être présent à la fête dans plusieurs stands. Le rôle (parfois ingrat) du réseau est de déjouer le processus de liquidation dans le FG. Il faut donc Faire vivre et renforcer le PCF dans les orgas, lancer une pétition sur La Poste au lieu du référendum de la direction et s’opposer au niveau IDF à Huchon, social libéral anticommuniste.
Un camarade de Haute Savoie a fait le tableau des nombreuses difficultés qu’il rencontre pour militer dans une fédération gérée de manière autoritaire par une équipe aux pratiques antidémocratiques.
Gilles Questiaux (Paris 20): je suis intervenu pour souligner que la « guéguerre » entre ceux qui ont quitté le parti pour construire à la place un « vrai » parti communiste et ceux qui sont restés dedans pour lutter contre la liquidation est dépassée, il faut les voir en complémentarité et non comme des choix stratégiques opposés et incompatibles, aboutissant à positionner comme ennemis des camarades dont les idées sont les mêmes sur l’essentiel. J’ai souligné aussi que la reconquête du parti devait se faire avec tact, parce que le fait qu’une orga du parti penche du coté du réseau ne signifie pas que tous ses membres sont du coup alignés sur le réseau, il faut respecter ça. J’ai aussi noté avec intérêt que Bocquet intervenait dans le débat interne du PCF, et j’ai rappelé qu’il fallait rendre hommage aux élus qui prenaient le risque de prendre position contre la criminalisation du communisme, de défendre concrètement le travailleurs en lutte, ou d’appuyer le réseau de leur notoriété, comme le fait André Gerin (député de Vénissieux, CN du PCF), qui a animé une séance de la formation de Saint Chinian.
Étaient présents aussi : Jean Claude Korde, membre de la coordination nationale du réseau, de Strasbourg, Caroline Andréani (Aubervillier, CN du PCF, Gauche Communiste), Élise et Jean Baus (secrétaire de la section du Jarnisy, 54), Éric Jalade, secrétaire fédéral du Tarn et CN du PCF, Fabien Marion (13), et de nombreux autres camarades de nombreux départements.
Gilles Questiaux (PCF Paris 20), 16 septembre 2009
PS tous les membres du CN cités comme tels figurent aussi parmi les 21 membres de la coordination nationale FVR-PCF.