Bilan démocratique de l'Assemblée extraordinaire : première journée
Il faudra encore que je relise ce texte. Je le ferai lorsque je publierai la "version intégrale".
En attendant, la suite du compte-rendu est disponible dans un autre article :
Bilan démocratique de l'Assemblée extraordinaire : deuxième journée.
Les commentaires sont les bienvenus, en particulier s'ils me permettent de préciser l'un ou l'autre point.
Bonne lecture.
Olivier, le 11 janvier 2008.
I. Qui étaient les délégués ?
Description : Chaque section était invitée à envoyer un ou plusieurs délégués. Les sections de moins de 200 adhérents en ont envoyé un, celles qui ont entre 200 et 400 adhérents en ont envoyé deux, etc. Tous les membres du Conseil National et les secrétaires fédéraux étaient membres de droit de l'assemblée extraordinaire. Les badges étaient de la même couleur (rouge) pour tous ces participants, qu'il était donc possible de distinguer seulement de très près, en lisant ce qui était inscrit sur ces badges. 1179 délégués ont pris part au vote final : c'est la seule indication précise que nous avons sur le nombre de participants. Nous ne savons pas combien il y avait de membres du CN ou de secrétaires fédéraux parmi eux.
Commentaire : La place des dirigeants et des cadres fédéraux était trop importante. Ils composaient plus du quart de l'assemblée. Cela n'a pas permis de prendre en compte suffisamment l'avis des sections.
II. Comment le travail préparatoire des sections a-t-il été pris en compte ?
1. Par écrit.
Description : Chaque section a été invitée à transmettre un mandat à la direction nationale. Nous ne savons pas combien de mandats ont été transmis. Une commission avait été désignée par le Conseil National pour travailler au projet de mandat national à partir de la lecture des mandats de section. Cette commission n'a rendu compte ni par écrit ni par oral au moment de l'assemblée extraordinaire de la teneur des mandats de section. Un membre du Conseil National (Nicolas Marchand) a tenté à titre individuel d'élaborer une synthèse pour essayer de mesurer la proportion de sections qui ont affirmé explicitement leur volonté de continuer à travailler dans le cadre du PCF, sans s'engager pour l'instant dans la construction d'une autre organisation. Cette initiative personnelle lui a valu d'être accusé par certains participants d'avoir déformé le sens des mandats de sections en sortant certains passages de leur contexte. Certains participants ont également dit, à plusieurs reprises, que le nombre de participants aux assemblées de sections (30 000 en tout) était trop faible pour tirer des conclusions des résultats de leurs travaux.
Commentaire : Rien ne prouve que les mandats de section ont été lus. Le mandat national n'a rien d'une synthèse. Il se contente de se féliciter de la richesse des débats. Le travail des sections n'a pas du tout été exploité comme il aurait pu l'être et semble avoir été un travail pour rien.
2. Par oral.
Description : La première séance plénière, le samedi après-midi, permettait aux délégués de prendre la parole dans des interventions d'une durée maximale de trois minutes. La séance a commencé avec plus d'une demi-heure de retard par un rapport d'ouverture. Les interventions des délégués ont été interrompues par des interventions d'invitées, au nombre de trois ou quatre, qui ont parlé entre cinq et dix minutes chacun, et par la lecture d'un texte sur le réchauffement climatique, suivie d'un très court débat portant sur la pertinence du vote proposé à propos de ce texte.
En tout, les délégués ont eu la parole un peu moins de trois heures. Quarante-quatre d'entre eux seulement ont pu s'exprimer. Parmi eux, on peut compter une quinzaine de membre du Conseil National au moins. Par conséquent, seuls une trentaine de délégués mandatés par leur section ont pu avoir la parole. Le choix de ces délégués ne s'est pas fait selon des critères clairs. Pour avoir la parole, il fallait avoir déposé une demande écrite au secrétariat établi pour l'occasion. L'ordre de dépôt des demandes n'a pas eu d'influence. Certaines demandes déposées très tôt sont restées sans effets. D'autres déposées pour tard ont abouti. La tribune avait annoncé vouloir respecter un certain équilibre géographique. Pourtant, trois intervenants d'une même section, celle du dix-neuvième arrondissement de Paris, ont eu la parole. De la même façon, deux intervenants de la section de Nice ont pu parler. En tout, plus de dix délégués parisiens, dont un grand nombre de membres du Conseil national, ont pris la parole. On peut donc en déduire que plus de la moitié des fédérations n'ont pas pris part à ce débat.
La soirée a été l'occasion d'un travail "en ruche", par tables de dix. Commencé avec un peu de retard, ce travail a duré entre une heure trente et une heure quarante-cinq. Sept thèmes avaient été retenus. Une feuille de route proposait à chaque table de travailler une heure et demi sur le thème et une demi-heure sur le mandat. La discussion sur le thème a le plus souvent duré entre une heure et une heure et demi. Chaque table a désigné un rapporteur pour la discussion thématique. Sept groupes de rapporteurs (un par thème) ont élaborés sept synthèses thématiques.
La suite de l'Assemblée, le dimanche, a porté essentiellement sur la rédaction du mandat national, et n'a plus permis aux délégués de rendre compte du travail de leurs sections.
Commentaire : Le bilan est désastreux : seuls trente délégués mandatés par leurs sections, sur un total de mille environ, ont pu parler trois minutes chacun l'après-midi.
Le soir, chacun a eu la parole entre six et neuf minutes en moyenne pour la discussion thématique (60 ou 90 minutes divisées par 10 délégués à chaque table). Comment rendre compte dans ces conditions de plusieurs heures et souvent même de plusieurs demi-journées de travail dans les sections ? Lorsque l'on se dit qu'en plus les textes écrits pas les sections n'ont pas fait l'objet d'une synthèse...
III. Comment le mandat a-t-il été élaboré ?
Description : Une commission des mandats, présidée par Marie-Pierre Vieu et composée de membres du Conseil national, avait travaillé en amont sur un projet de texte. Ce texte avait été amendé par le Conseil national du 4 décembre. Les délégués ont pu le consulter sur internet dès ce jour, et une version imprimée du texte a été remise aux délégués à leur arrivée à l'Assemblée extraordinaire.
La discussion sur le mandat a commencé pendant le travail en ruche. La feuille de route prévoyait une demi-heure seulement pour cette description. Rares sont les tables qui ont pu aller plus loin que des remarques d'ordre général. Le temps a manqué pour réfléchir à des amendements à ce moment-là.
Chaque table devait désigner un rapporteur pour la commission des mandats. Les membres du Conseil national ne pouvaient pas, théoriquement, être choisis comme rapporteurs. La réunion de la commission des mandats était programmée à 23 heures, au siège du PCF, place du colonel Fabien, à trois-quart d'heures de métro de la Défense, où avait lieu l'Assemblée extraordinaire. La plupart des délégués de province n'ont pas pu participer à cette commission pour des raisons matérielles. Par conséquent, toutes les tables n'ont pas pu envoyer de rapporteurs et quelques unes d'entre elles ont choisi, faute de pouvoir choisir quelqu'un d'autre, des membres du Conseil national. Ces membres du CN ont expliqué la raison de leur présence au moment de la commission des mandats. Michel Laurent, sans doute par ignorance, a affirmé le lendemain en séance plénière qu'aucun membre du CN n'avait été choisi comme rapporteur de table.
La réunion de la commission des mandats a commencé vers minuit. Les membres du Conseil national et les délégués parisiens y étaient fortement représentés. La discussion a été très vive et très désorganisée. Patrice Bessac, malade, distribuait la parole, entouré de Marie-Pierre Vieu et, dans un premier temps, d'Olivier Dartigoles. Aucune méthode de travail n'avait été mise au point. Patrice Bessac a proposé d'abord une discussion en deux temps : discussion générale d'abord, avec inscription pour obtenir la parole par écrit, puis discussion paragraphe par paragraphe. Mais la discussion générale a très vite été interrompue par des interventions sur la méthode à adopter. Patrice Cohen-Séat a proposé de s'en tenir à une discussion générale avant de laisser Patrice Bessac et Marie-Pierre Vieu travailler seuls aux amendements. Cette proposition a provoqué les réactions indignées d'une partie des délégués. La confusion qui a suivi n'était plus du tout organisée. Patrice Bessac donnait désormais la parole de façon parfaitement aléatoire, sans inscription, et en privilégiant les membres du Conseil national. Les divisions du Conseil nationale se retrouvaient donc dans la salle, et n'aboutissaient évidemment pas. Finalement, vers une heure et demi, une proposition de compromis assez vague faite par Pierre Laurent permettait à Patrice Bessac de proposer à la commission de le laisser travailler aux amendements de détails avec Marie-Pierre Vieu, ainsi que l'avait proposé Patrice Cohen-Séat une heure plus tôt. Certains délégués qui avaient demandé la parole ne l'avaient pas eue. Une déléguée a demandé l'élection d'une commission pour faire le travail d'amendement. Patrice Bessac n'a pas donné suite à cette demande, et a fait voter "sa proposition", adopté par une majorité de personnes présentes.
(À suivre...)
En attendant, la suite du compte-rendu est disponible dans un autre article :
Bilan démocratique de l'Assemblée extraordinaire : deuxième journée.
Les commentaires sont les bienvenus, en particulier s'ils me permettent de préciser l'un ou l'autre point.
Bonne lecture.
Olivier, le 11 janvier 2008.
Première journée : samedi 8 décembre 2007
I. Qui étaient les délégués ?
Description : Chaque section était invitée à envoyer un ou plusieurs délégués. Les sections de moins de 200 adhérents en ont envoyé un, celles qui ont entre 200 et 400 adhérents en ont envoyé deux, etc. Tous les membres du Conseil National et les secrétaires fédéraux étaient membres de droit de l'assemblée extraordinaire. Les badges étaient de la même couleur (rouge) pour tous ces participants, qu'il était donc possible de distinguer seulement de très près, en lisant ce qui était inscrit sur ces badges. 1179 délégués ont pris part au vote final : c'est la seule indication précise que nous avons sur le nombre de participants. Nous ne savons pas combien il y avait de membres du CN ou de secrétaires fédéraux parmi eux.
Commentaire : La place des dirigeants et des cadres fédéraux était trop importante. Ils composaient plus du quart de l'assemblée. Cela n'a pas permis de prendre en compte suffisamment l'avis des sections.
II. Comment le travail préparatoire des sections a-t-il été pris en compte ?
1. Par écrit.
Description : Chaque section a été invitée à transmettre un mandat à la direction nationale. Nous ne savons pas combien de mandats ont été transmis. Une commission avait été désignée par le Conseil National pour travailler au projet de mandat national à partir de la lecture des mandats de section. Cette commission n'a rendu compte ni par écrit ni par oral au moment de l'assemblée extraordinaire de la teneur des mandats de section. Un membre du Conseil National (Nicolas Marchand) a tenté à titre individuel d'élaborer une synthèse pour essayer de mesurer la proportion de sections qui ont affirmé explicitement leur volonté de continuer à travailler dans le cadre du PCF, sans s'engager pour l'instant dans la construction d'une autre organisation. Cette initiative personnelle lui a valu d'être accusé par certains participants d'avoir déformé le sens des mandats de sections en sortant certains passages de leur contexte. Certains participants ont également dit, à plusieurs reprises, que le nombre de participants aux assemblées de sections (30 000 en tout) était trop faible pour tirer des conclusions des résultats de leurs travaux.
Commentaire : Rien ne prouve que les mandats de section ont été lus. Le mandat national n'a rien d'une synthèse. Il se contente de se féliciter de la richesse des débats. Le travail des sections n'a pas du tout été exploité comme il aurait pu l'être et semble avoir été un travail pour rien.
2. Par oral.
Description : La première séance plénière, le samedi après-midi, permettait aux délégués de prendre la parole dans des interventions d'une durée maximale de trois minutes. La séance a commencé avec plus d'une demi-heure de retard par un rapport d'ouverture. Les interventions des délégués ont été interrompues par des interventions d'invitées, au nombre de trois ou quatre, qui ont parlé entre cinq et dix minutes chacun, et par la lecture d'un texte sur le réchauffement climatique, suivie d'un très court débat portant sur la pertinence du vote proposé à propos de ce texte.
En tout, les délégués ont eu la parole un peu moins de trois heures. Quarante-quatre d'entre eux seulement ont pu s'exprimer. Parmi eux, on peut compter une quinzaine de membre du Conseil National au moins. Par conséquent, seuls une trentaine de délégués mandatés par leur section ont pu avoir la parole. Le choix de ces délégués ne s'est pas fait selon des critères clairs. Pour avoir la parole, il fallait avoir déposé une demande écrite au secrétariat établi pour l'occasion. L'ordre de dépôt des demandes n'a pas eu d'influence. Certaines demandes déposées très tôt sont restées sans effets. D'autres déposées pour tard ont abouti. La tribune avait annoncé vouloir respecter un certain équilibre géographique. Pourtant, trois intervenants d'une même section, celle du dix-neuvième arrondissement de Paris, ont eu la parole. De la même façon, deux intervenants de la section de Nice ont pu parler. En tout, plus de dix délégués parisiens, dont un grand nombre de membres du Conseil national, ont pris la parole. On peut donc en déduire que plus de la moitié des fédérations n'ont pas pris part à ce débat.
La soirée a été l'occasion d'un travail "en ruche", par tables de dix. Commencé avec un peu de retard, ce travail a duré entre une heure trente et une heure quarante-cinq. Sept thèmes avaient été retenus. Une feuille de route proposait à chaque table de travailler une heure et demi sur le thème et une demi-heure sur le mandat. La discussion sur le thème a le plus souvent duré entre une heure et une heure et demi. Chaque table a désigné un rapporteur pour la discussion thématique. Sept groupes de rapporteurs (un par thème) ont élaborés sept synthèses thématiques.
La suite de l'Assemblée, le dimanche, a porté essentiellement sur la rédaction du mandat national, et n'a plus permis aux délégués de rendre compte du travail de leurs sections.
Commentaire : Le bilan est désastreux : seuls trente délégués mandatés par leurs sections, sur un total de mille environ, ont pu parler trois minutes chacun l'après-midi.
Le soir, chacun a eu la parole entre six et neuf minutes en moyenne pour la discussion thématique (60 ou 90 minutes divisées par 10 délégués à chaque table). Comment rendre compte dans ces conditions de plusieurs heures et souvent même de plusieurs demi-journées de travail dans les sections ? Lorsque l'on se dit qu'en plus les textes écrits pas les sections n'ont pas fait l'objet d'une synthèse...
III. Comment le mandat a-t-il été élaboré ?
Description : Une commission des mandats, présidée par Marie-Pierre Vieu et composée de membres du Conseil national, avait travaillé en amont sur un projet de texte. Ce texte avait été amendé par le Conseil national du 4 décembre. Les délégués ont pu le consulter sur internet dès ce jour, et une version imprimée du texte a été remise aux délégués à leur arrivée à l'Assemblée extraordinaire.
La discussion sur le mandat a commencé pendant le travail en ruche. La feuille de route prévoyait une demi-heure seulement pour cette description. Rares sont les tables qui ont pu aller plus loin que des remarques d'ordre général. Le temps a manqué pour réfléchir à des amendements à ce moment-là.
Chaque table devait désigner un rapporteur pour la commission des mandats. Les membres du Conseil national ne pouvaient pas, théoriquement, être choisis comme rapporteurs. La réunion de la commission des mandats était programmée à 23 heures, au siège du PCF, place du colonel Fabien, à trois-quart d'heures de métro de la Défense, où avait lieu l'Assemblée extraordinaire. La plupart des délégués de province n'ont pas pu participer à cette commission pour des raisons matérielles. Par conséquent, toutes les tables n'ont pas pu envoyer de rapporteurs et quelques unes d'entre elles ont choisi, faute de pouvoir choisir quelqu'un d'autre, des membres du Conseil national. Ces membres du CN ont expliqué la raison de leur présence au moment de la commission des mandats. Michel Laurent, sans doute par ignorance, a affirmé le lendemain en séance plénière qu'aucun membre du CN n'avait été choisi comme rapporteur de table.
La réunion de la commission des mandats a commencé vers minuit. Les membres du Conseil national et les délégués parisiens y étaient fortement représentés. La discussion a été très vive et très désorganisée. Patrice Bessac, malade, distribuait la parole, entouré de Marie-Pierre Vieu et, dans un premier temps, d'Olivier Dartigoles. Aucune méthode de travail n'avait été mise au point. Patrice Bessac a proposé d'abord une discussion en deux temps : discussion générale d'abord, avec inscription pour obtenir la parole par écrit, puis discussion paragraphe par paragraphe. Mais la discussion générale a très vite été interrompue par des interventions sur la méthode à adopter. Patrice Cohen-Séat a proposé de s'en tenir à une discussion générale avant de laisser Patrice Bessac et Marie-Pierre Vieu travailler seuls aux amendements. Cette proposition a provoqué les réactions indignées d'une partie des délégués. La confusion qui a suivi n'était plus du tout organisée. Patrice Bessac donnait désormais la parole de façon parfaitement aléatoire, sans inscription, et en privilégiant les membres du Conseil national. Les divisions du Conseil nationale se retrouvaient donc dans la salle, et n'aboutissaient évidemment pas. Finalement, vers une heure et demi, une proposition de compromis assez vague faite par Pierre Laurent permettait à Patrice Bessac de proposer à la commission de le laisser travailler aux amendements de détails avec Marie-Pierre Vieu, ainsi que l'avait proposé Patrice Cohen-Séat une heure plus tôt. Certains délégués qui avaient demandé la parole ne l'avaient pas eue. Une déléguée a demandé l'élection d'une commission pour faire le travail d'amendement. Patrice Bessac n'a pas donné suite à cette demande, et a fait voter "sa proposition", adopté par une majorité de personnes présentes.
(À suivre...)
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