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Réveil Communiste

Où on reparle du traité sur l’interdiction des essais nucléaires

9 Octobre 2023 , Rédigé par Réveil Communiste Publié dans #lutte contre l'impérialisme, #Russie, #États-Unis

Où on reparle du traité sur l’interdiction des essais nucléaires

 

Bulletin Comaguer 532

09 Octobre 2023

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Où on reparle du traité sur l’interdiction des essais nucléaires

 

La tendance qui s’est affirmée ces dernières années et dont les Etats-Unis ont été les initiateurs a été dans le sens du retrait ou du non renouvellement des traités concernant les armes nucléaires.

Un seul semblait échapper à ce mouvement général : celui sur l’interdiction des essais nucléaires.

Adopté par l’Assemblée générale des Nations Unies en 1996 il marquait l’aboutissement d’un processus entamé par Gorbatchev en 1987 qui avait annoncé la renonciation unilatérale aux essais par l’URSS. Le geste avait été salué publiquement par Reagan.

Bref résumé de la saynète qui en annonçait d’autres : l’un, bonhomme, prononçait : « détente » l’autre, impavide, notait : « capitulation ».

A partir de 1996 la signature était donc ouverte. Ce fut un grand succès. Dans les deux années qui suivirent la très grande majorité des Etats membres de l’ONU l’avait signé. Les ratifications nombreuses prirent un peu plus de temps mais les délais dépendaient plus de circonstances politiques nationales que de critiques de fond sur le document.

Il reste que des signatures importantes manquaient.

D’abord celle de 3 Etats nucléaires non signataires du traité de non-prolifération : Inde, Pakistan, Corée du Nord accompagnés de quelques autres dont l’Arabie Saoudite et la Syrie.

Par contre un petit nombre des signataires initiaux ne le ratifieront pas c’est-à-dire qu’ils ont conservé le droit de réaliser des essais sous quelque forme que ce soit. Parmi eux : la Chine, l’Egypte, l’Iran, Israël et les Etats-Unis.

La Russie signe dès 1996 sous Eltsine et ratifie en 2000 sitôt après l’arrivée de Vladimir Poutine à la Présidence. Se confirme ainsi le souci du nouveau Président russe de ne pas changer brutalement de position sur le sujet nucléaire qui est au cœur de la relation avec les Etats-Unis.

Ceux-ci, de leur côté, toujours attachés à limiter leurs engagements internationaux, ne ratifieront pas et on sait que depuis cette date ils n’ont ni appliqué le traité de non-prolifération rendant impossible sa mise en œuvre par les autres états nucléaires, ni cessé de dénoncer ou de se retirer des accords bilatéraux sur le contrôle des armes nucléaires passés avec l’URSS et la Russie.

Mais voici que ce profile un changement : la Russie se prépare à retirer sa ratification. La raison avancée est simple : la Russie constate que sur le terrain ukrainien elle s’oppose en réalité militairement aux Etats-Unis qui financent, équipent, encadrent et conseillent l’armée de Kiev.

S’il apparaissait que les Etats-Unis expérimentent de nouvelles armes qui pourraient être déployées sur le sol ukrainien (ou balte ou polonais) à sa frontière, la Russie ne voudrait pas avoir les mains liées.

En se donnant le droit de reprendre des essais nucléaires la Russie affirme que son véritable adversaire sur le sol ukrainien ce sont les Etats-Unis et qu’elle considère comme secondaires les petits chiots européens qui hurlent avec le maître de la meute.

Par cette mesure dissuasive d’équilibre des menaces elle anticipe les soubresauts erratiques de l’animal impérial traqué.

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