"Ni soutenir, ni s'opposer", dans les débats dont le front est perpendiculaire à celui de la lutte des classes
9 Septembre 2024 , Rédigé par Réveil Communiste Publié dans #Répression, #lutte contre l'impérialisme, #Ce que dit la presse, #GQ, #classe ouvrière
Ci dessus , le nœud gordien tranché par Alexandre le Grand
L'analyse qui semble faire consensus entre militants communistes et révolutionnaires serait que la bourgeoisie utilise le racisme et le nationalisme pour diviser les travailleurs, comme elle le faisait pendant les années 1930.
C'est exact, sauf que la bourgeoisie au lieu de s'aligner majoritairement sur le fascisme comme elle le faisait à l'époque revêt aujourd'hui le costume de l'antiracisme et de l'universalisme.
Elle crée des situations économiques, sociales, militaires, idéologiques, qui font que les idées xénophobes, racistes, islamophobes, antisémites, surgissent nécessairement dans le prolétariat, et présente ensuite le règne éternel de la bourgeoisie comme celui des droits de l'homme, de la démocratie, de la tolérance, etc., son règne comme la garantie que ces idées condamnées par l'histoire ne prévaudront pas.
Du coup les militants révolutionnaires se retrouvent en porte à faux vis à vis du prolétariat puisqu'ils se mettent à défendre avec des trémolos dans la voix un même discours que le discours officiel de la bourgeoisie: droits de l'homme, droit des minorités et bons sentiments pour tout le monde. Certains se laissent ensuite piéger et finissent par adhérer complètement à l'impérialisme, comme ceux qui appelaient à l'ingérence impérialiste en Syrie, au secours d'une révolution imaginaire (le NPA pour ne pas le nommer), ou ceux qui soutiennent activement le régime néo-nazi ukrainien dans sa lutte contre la Russie (presque toute la gauche).
Peut-être devrait-on se poser la question : pourquoi les prolétaires sont-ils de plus en plus hostiles au discours des droits de l'homme (y compris les prolétaires relevant d'une minorité) ? Ne serait-ce pas parce qu'ils y reconnaissent le langage des Tartuffe de la bourgeoisie? Dont un nombre non négligeable est infiltré dans les rangs multiples et pluriels de la "gauche de la gauche", sempiternelle figurante des élections, des deux cotés de l'Atlantique? Dont le radicalisme verbal parfois hystérique n'est que confort moral, narcissisme, et tentative de "distinction" du vulgaire? ou au mieux opportunisme à un stade juvénile?
Il nous faudrait trouver un style d'intervention qui évite d'entrer dans ces impasses, et se doter de règles simples : sauf si absolument nécessaire pour ne pas disparaitre dans le bruit de fond des trivialités de l'actualité, ne pas communiquer sur des causes morales qui pourraient être assumées par n'importe quelle personne de bonne volonté parmi les représentants de la bourgeoisie. Ne jamais doter de contenu politique les questions culturelles, ou de mœurs, perpendiculaires à la ligne de la lutte des classes. Ne pas défendre, et ne pas non plus attaquer ces "bonnes causes".
S'abstenir de faire redondance avec le spectacle idéologique. Faire preuve de prudence dans l'évaluation des droits des parties engagées dans des conflits religieux, nationaux et ethniques à l'étranger quand on ne connait pas bien la situation, ce qui est le cas général vu l'information non fiable dont on dispose. Éviter le ton de donneur de leçon de démocratie. Éviter d'enfoncer des portes ouvertes, de réclamer des droits qui existent déjà, et dont la défense redondante ne résoudra aucun problème social. Éviter la participation à des événements festifs organisés par des médias au service des adversaires de classe pour défendre des causes consensuelles ou déjà très bien servies.
Éviter d’apparaître dans les médias pour, en définitive, ne rien dire d'autre que ceux qui s'y montrent en permanence.
Sur les revendications "sociétales", la règle à suivre est de "ni soutenir ni s'opposer", pour revenir obstinément sur les terrains de la lutte des classes et de la lutte contre l'impérialisme.
Lorsqu'une cause est abondamment publicisée et valorisée par les médias dominants, éviter de s'y rallier automatiquement. Lorsqu'un personnage public est diabolisé, sans forcément prendre sa défense, se poser la question du pourquoi. Il peut s'agir d'une personnalité qui se met en travers de la marche de l'impérialisme pour ses propres raisons (Poutine), ou d'une fausse opposition dont le but est de discréditer et de marginaliser l'opposition véritable au capitalisme (Marine Le Pen), les deux cas devant être correctement analysés et distingués.
Se poser toujours la question : qui sont ceux que le capitalisme et l'impérialisme combattent vraiment? c'est à dire ceux qui les combattent vraiment ?
GQ 29/7/2016 (première version, relu le 20 août 2024)
Deux réponses : http://www.reveilcommuniste.fr/2016/07/ideologie-et-lutte-des-classes-aujourd-hui-contribution-a-la-discussion.html
Réveil Communiste :
Réveil Communiste est animé depuis 2010 par Gilles Questiaux (GQ), né en 1958 à Neuilly sur Seine, professeur d'histoire de l'enseignement secondaire en Seine Saint-Denis de 1990 à 2020, membre du PCF et du SNES. Les opinions exprimées dans le blog n'engagent pas ces deux organisations.
Le blog reproduit des documents pertinents, cela ne signifie pas forcément une approbation de leur contenu.
Le blog est communiste, non-repenti, et orthodoxe (comme ils disent). Il défend l'honneur du mouvement ouvrier et communiste issu de la Révolution d'Octobre, historiquement lié à l'URSS quand elle était gouvernée par Lénine et par Staline, mais sans fétichisme ni sectarisme. Sa ligne politique est de travailler à la création et à l'unité du parti du prolétariat moderne, et de lutter contre l'impérialisme (contre le seul qui importe, l'impérialisme occidental, dirigé par les États-Unis).
Les textes originaux, écrits par l'animateur seul ou en collaboration et dont il endosse pleine et entière responsabilité sont publiés dans la catégorie GQ, accessible directement dans la barre de menu. Ils sont reproductibles, sans modification, à condition d'en mentionner l'origine.
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