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Réveil Communiste

Respect ! Mélenchon n'est pas assez bien pour eux !

10 Mai 2017 , Rédigé par Réveil Communiste Publié dans #GQ, #Qu'est-ce que la "gauche", #élection 17, #Réseaux communistes

Un article d'octobre 2016, où on voit qu'ils ont au moins réussi à empêcher Mélenchon d'atteindre le second tour ...

Dans les discussions en ce moment on note que des communistes membres du PCF ou non sont très remontés contre Mélenchon et sa candidature. Cela n’a pas beaucoup d’importance parce qu’à notre grande honte le courant communiste français est d’une insigne faiblesse. Et d’ailleurs les uns finiront toujours par faire ce que la direction leur demande, c'est-à-dire par voter pour le PS, et les autres continueront à « reconstruire le parti » si c’est bien cela qu’ils font.

Je crois que ces réactions tablent sur l’ignorance délibérée ou non du fait que Mélenchon a une certaine chance de qualifier pour le deuxième tour, et donc s'il est opposé à Marine Le Pen de gagner l’élection présidentielle. Gagner, effectivement ce n’est plus trop dans nos habitudes, depuis la mort de Joseph Staline. Ce qui ne résoudrait évidemment pas tous les problèmes, mais apporterait certainement du nouveau.

A la base Mélenchon n’est pas à distinguer des cas politiques de Corbyn, Sanders, Iglesias, Tsipras avant sa trahison. Un politicien social-démocrate parait radical et dans une certaine mesure l’est effectivement dans un monde capitaliste qui rejette avec mépris les propositions sociales-démocrates, dans un ordre politique dirigé par une oligarchie intégrée qui se croit triomphante et qui ne veut plus rien lâcher, qui au contraire veut mettre le monde à sac. Mais l’obstination, la rigidité, la démesure et la bêtise du camp capitaliste et impérialiste, et des intellectuels qui orientent sa stratégie sont telles qu’ils sont bien capables de provoquer une révolution par leurs réactions hystériques et maladroites à la victoire électorale d’un de ces politiciens.

Notre base arrière réside dans les contradictions de nos adversaires.

Fondamentalement ces camarades qui répugnent à voter Mélenchon se trompent, non en ce qu’ils auraient tort de se méfier de lui, mais en ce qu’ils refusent de prendre le moindre risque politique. Il se trouve que Mélenchon peut devenir un Tsipras-bis. Mais il ne le deviendra pas forcément non plus. Il peut aussi devenir un Chavez.

Ces camarades, quand ils sont au PCF, veulent soutenir une candidature communiste. La candidature estampillée communiste, sachant qu’elle ne peut pas venir des rangs clairsemés des militants qui relèvent de l’opposition interne marxiste vaudra-telle mieux que celle de Mélenchon ? Chassaigne voudra-t-il sortir de l’OTAN ? Laurent voudra-t-il suspendre les traités européens ? Pas sûr pas sûr ! Mais au moins, elle offre la garantie de ne pas figurer au deuxième tour !

Quand ils en sont sortis, ils veulent reconstruire le parti. Qu’attendent-ils alors pour le faire ? Et en quoi la candidature Mélenchon les en empêcherait-elle ?

Ce ne sont que faux-fuyants qui servent à justifier l'absence d'action. Mélenchon offre dans le champ électoral une occasion qui est qualitativement meilleure que tout ce qui s'est présenté depuis longtemps, et si le peuple s’en saisit, l’apprenti sorcier devra s’accrocher ferme pour ne pas être dépassé par la situation qu’il aura lui-même contribué à créer. Dans de telles circonstances l’attitude de splendide isolement (celle du KKE grec) est certainement la plus mauvaise de toutes qu’un communiste pourrait choisir. Je veux dire un communiste réellement agissant, et non un identitaire qui ne fait que jouer avec les mots en petit comité.

GQ, 22 octobre 2016

PS du 10 mai 2017 : Mélenchon s'est révélé au cours de la campagne un leader populaire, un orateur de très grand talent, et un fin tacticien. Un certain nombre de préventions contre lui qui paraissaient dans cet article sont levées. Il reste un social-démocrate, mais bien trop à gauche pour le PCF tel qu'il est devenu ! Il a atteint un résultat exceptionnel, malgré le sabotage permanent d'une clique d'opportunistes sans envergure. Nombre d'électeurs sous l'influence du PCF (peut être bien les  600 000 qui manquaient pour le second tour) a voté Hamon, ou même carrément comme Hue ou Braouzec pour Macron dès le premier tour. Ce qui lui restait de capital politique a été épuisé dans le front républicain macronisé. Le PCF a fait comme le scorpion, qui se noie pour avoir piqué la grenouille qui le portait sur son dos.

 

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G
En relisant avec trois mois de recul, et au vu de la campagne de Mélenchon j'aurais tendance à lui accorder plus de crédit qu'à l'époque.
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M
N'ayant plus 20 ans depuis longtemps, je ne saurais oublier que J-L Mélenchon a, non seulement été membre du PS mais a également participé au gouvernement ayant soutenu la construction de Cette Europe (simple succursale de l'immondialisation capitaliste) jusqu'à avoir lui-même voté "oui" pour le traité de Maastricht. Je peux donc tout à fait comprendre les doutes qui assaillent certains militants du PC mais, à vrai dire, que sont-ils face aux doutes qu'ils doivent avoir à propos de leur parti et de leurs "dirigeants"? Le problème est que dans un paysage politique dévasté, un PC ayant totalement oublier ce que peut signifier le mot matérialisme (qu'il concerne la dialectique, l'histoire, l'économie, la géopolitique,...)...ce que propose Mélenchon est encore ce que la "gauche" actuelle peut offrir de moins mauvais. Mettant mis à "internauter" je suis finalement assez surpris de constater que pas mal de sites semblent réveiller des réflexions aux résonances marxisantes. Le vieux matérialiste attardé que je suis ne s'en plaindra pas. Je me suis finalement risqué à réaliser un blog où je présente des textes, loin d'être récents, mais qui seront peut-être reçus différemment aujourd'hui. Son titre, "Immondialisation:peuples en solde!", signale déjà la direction...de la pensée.<br /> Méc-créant
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E
Vous vous egarez . En cela vous rejoigner les ignorants qui croient tout savoir mais qui ne savent rien beaucoup de communistes soutiennent jlm . Alors continuons de part et d'autres a nous invectiver ce seont les ennemis du peuple qui aurons gagnes." Une communiste et insoumise."
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T
Je partage beaucoup des arguments et la position de GQ sur Melenchon. Vraiment. Mais pas du tout de rappeler Staline, chaque fois que l'on parle des communistes du PCF, il faut laisser cela à nos vrais ennemis, ce n'est pas la peine de mépriser ses camarades, nous partageons les mêmes visions.
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R
aïe aïe aïe ! pour beaucoup leur communisme n'est PLUS qu'un passe-temps, mais heureusement il y en a aussi pour qui ce n'est PAS qu'un passe-temps, mais ceux-là aucune raison qu'ils se sentent visé.
R
... que le choix le plus judicieux est Mélenchon, bien sûr, avec toutes ses faiblesses. La comparaison de Méluche avec Mitterrand n'est pas pertinente, parce que désolé mais aujourd'hui il n'y a plus rien qu'il puisse détruire au PCF.
R
Pour moi Staline doit être réévalué : il a été calomnié par la bourgeoisie et les communistes doivent cesser d'avoir honte de leur passé. Bien entendu je ne préconise pas une vraie purge pour liquider ceux qui n'ont pas compris que le choix le plus judicieux pour cette élection (dont l'importance ne doit pas non plus être exagérée) mais on ne m’ôtera pas l'idée de la tête que pour beaucoup d'entre eux leur idéologie communiste n'est pas qu'un passe-temps sans conséquence, et crois moi j'en ai vu à l'œuvre. De toute manière ceux qui restent inactifs au moment décisif s'éliminent tout seul.
E
Le problème c'est que le PCF n'a plus que le nom de communiste...
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