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Réveil Communiste

Faut-il soutenir politiquement le droit aux migrations? (ça commence à bouger à gauche sur la question!)

28 Septembre 2019 , Rédigé par Réveil Communiste Publié dans #GQ, #Impérialisme, #l'Europe impérialiste et capitaliste, #Syrie, #Grèce, #classe ouvrière, #Syndicalisme en débat, #Economie, #Afrique, #Théorie immédiate

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Sarah Wagenknecht, qui mettait les pieds dans le plat sur le sujet à l'automne 2018 ( qu'est ce quelle devient au fait?)

Republié (28/09/2019) au moment où le tabou de l'immigration chez les militants de gauche commence à sauter (et même au PCF!).

Je demanderais aux lecteurs de bien vouloir faire l'effort de distinguer la pratique humanitaire de la pratique politique, ou s'ils ne le peuvent pas, de s'abstenir de lire la suite !

Depuis maintenant près de dix ans nous croisons dans les rues de nombreux réfugiés et sans-papiers qui se retrouvent en France dans une situation humaine et matérielle très difficile, qui suscite la sympathie des militants associatifs, des actes de solidarité, de soutien, et la mobilisation des associations d’aide. Cette solidarité est nécessaire et louable.

Mais faut-il aller au delà, et passer du soutien particulier à des personnes en difficulté, à un soutien politique, qui approuve et valide leur démarche de rechercher à tout prix et dans l’illégalité l’installation en France ou dans d’autres grands pays capitalistes ?

Il faut être clair : un tel soutien signifie que l’on adhère à une revendication politique, exposée clairement d’ailleurs par certaines organisations d'extrême gauche comme par les organisations patronales : la ligne Besancenot - MEDEF pour une liberté totale de circulation internationale des personnes dans le monde, qui implique du même coup la liberté totale de mouvement de la main d‘œuvre. La satisfaction de cette revendication contribuerait-elle à l'avènement du monde sans frontière que les communistes veulent créer?

Il parait certain que la revendication de la mobilité internationale de la main d’œuvre est une de celle qui est le plus chère au patronat. Il s’agit d’un des piliers du néo-libéralisme. Le but est de mettre en concurrence les travailleurs entre eux, de faire baisser les salaires, et aussi de déstructurer le prolétariat en le divisant en communautés ethnico-religieuses adverses.

Il est douteux, malgré les apparences du fait qu’utilisent abondamment l’extrême droite dans sa propagande que l’immigration cause le chômage (car la présence des travailleurs immigrés ouvre des postes d'encadrement aux autochtones, et comme ils sont aussi des consommateurs, pour produire leur consommation il faut davantage de travail). Mais la concurrence entre travailleurs ouverte par  l'immigration touche principalement les plus pauvres, les moins qualifiés et les plus précarisés. Il est certain que cette perception explique en grande partie la montée électorale de l’extrême droite qui est contemporaine de l’installation durable du chômage de masse dans ce pays, dans les années 1980. Le racisme n'était certainement pas moins répandu en France avant cette date, mais il ne s'exprimait pas par le bulletin de vote.

C'est un fait politique que l'immigration provoque une réaction populaire hostile qui est utile électoralement à l’extrême droite. Les organisations de défense des travailleurs ne peuvent pas aisément faire campagne contre la poursuite de l'immigration, car une telle campagne serait immédiatement présentée par les médias, aux mains des libéraux et de leurs idiots utiles de la gauche morale, comme une forme de racisme et amalgamée à une campagne pour obtenir le départ des immigrés déjà présents. Par contre elles peuvent éviter par leurs prises de positions redondantes avec celles de l'idéologie libérale dominante, de donner à entendre qu'elles seraient favorables à encore davantage d'immigration. On a parfois l'impression que la seule logique des interventions de la gauche et des syndicats sur toutes les questions liées à l'immigration réside dans la terreur d'être amalgamé à l'extrême droite, même par des médias ou des politiciens hostiles et d'une évidente mauvaise foi.

Les migrations font pression à la baisse des salaires et des conditions de travail (sinon il n'y aurait pas de migrations). Certains s'en lavent les mains en remarquant que ces bas salaires et ces mauvaises conditions de travail seront, justement, le lot des immigrés, et que "c'est bien pire dans le pays d'où ils viennent". Mais la condition globale de la classe ouvrière en est affectée. Cette conclusion économique en application de la loi de l’offre et la demande est parfaitement conforme à l’économie marxiste, il suffit de lire le Capital pour s’en rendre compte, car l'immigration est le moyen le plus simple d'augmenter les effectifs de l'armée de réserve du capital qui sert précisément à cela. Soutenir politiquement les migrations va à l'encontre des intérêts de la classe ouvrière considérée comme un tout (y compris et surtout aux ouvriers immigrés déjà installés, et à leurs enfants).

(L'opinion de Marx sur la question, à lire ici)

Le ralentissement de l'immigration est une condition de la bonne intégration sociale et du niveau de vie des travailleurs immigrés déjà présents. Mais ce n'est certainement pas la priorité du patronat qui les exploite sans aucun scrupule.

Les droits de l’homme (dans leur version limitée, bourgeoise, de 1789, sans les droits réels de 1948) sont aujourd’hui détournés pour faire passer en fraude cette exigence, pour maquiller une revendication du patronat en revendication des travailleurs.

Sans-papiers et réfugiés sont des travailleurs et il est donc normal que les organisations de défense des travailleurs les aident. Mais ils ne sont pas à ce stade des travailleurs en lutte organisée, et le but de leur déplacement à travers les frontières du monde capitaliste reste individualiste : leur rêve n’est pas la promotion de leur classe mais leur promotion individuelle. Leur rêve est un "rêve américain", il n’est pas de lutter contre l’exploitation, mais de devenir riche, ou au moins d’être exploité dans des conditions meilleures, pensent-ils, que dans leur pays d’origine. Beaucoup atteignent d'ailleurs leur but et deviennent de fait les nouveaux composants d'une bourgeoisie du Sud délocalisée dans le Nord qui aggrave le lien de dépendance néocolonial de leur pays d'origine.

Les migrations sont devenues aujourd'hui la forme majeure du pillage du Tiers-Monde : le pillage de sa « ressource humaine ». Les sans-papiers et les réfugiés dont il est actuellement question sont loin d’être recrutés parmi les plus pauvres et les plus misérables de leurs compatriotes, ils appartiennent au contraire pour la plupart à une classe moyenne urbaine ou au groupe des diplômés et des travailleurs qualifiés, dont le pouvoir d'achat comparativement élevé par rapport à la moyenne du pays d'origine est effectivement inférieur à celui des ouvriers du Nord.

En ce qui concerne les réfugiés syriens, qui furent la majorité de ceux qui firent l’actualité tragique depuis 2011, il faut savoir qu’ils ne venaient pas directement de Syrie, mais de Turquie, où ils étaient parqués dans des camps de réfugiés, et que leur envoi en Europe était une pression de ce pays pour accélérer une intervention militaire contre leur pays. Et l’organisation par la terreur de masse de l’exode syrien est une arme stratégique pour faire plier l’État Syrien, dans la guerre d’agression que lui mène l’impérialisme, notamment l'impérialisme français, depuis 2011.

Le sentiment d'humanité élémentaire qu'on doit ressentir pour ceux qui se retrouvent à la rue dans le froid hiver européen ne dispense pas de recul critique. Aider les personnes en détresse oui, soutenir l'impérialisme et le pillage du Tiers Monde, non. Certains militants humanitaires ont d'ailleurs acquis sur le terrain cette conscience politique critique et refusent de se laisser manipuler dans le spectacle compassionnel.

Le soutien à la cause des migrants comme telle (c'est-à-dire au principe même de la libre migration universelle) n'est pas seulement une erreur politique. Elle finit par se retourner directement contre la sécurité même des migrants, car elle a pour effet pervers d’encourager le trafic d'êtres humains à grande échelle. L'action des associations humanitaires, et la prégnance du libéralisme moral dans les mouvements sociaux contribuent à faire de la migration illégale une roulette russe où l’on peut gagner : pour un migrant illégal renvoyé au pays d’origine, vingt ou trente installations définitives. Pour un mort sur la route, cent passages réussis.

Aucun État bourgeois ne peut abandonner sa souveraineté au point de laisser complètement libre le passage de ses frontières, mais il peut accepter le compromis bancal qui consiste à régulariser a posteriori tous ceux qui ont pris le risque de franchir les obstacles qu'il a lui même placé sur leur chemin. Les gauchistes et/ou humanitaires deviennent alors la main gauche de l’État qui accueille les migrants après leur avoir empêché l’entrée sur son territoire de la main droite, par sa police. Selon le fameux principe des "pieds secs, pieds mouillés" qui caractérisait la politique migratoire des États-Unis, à l'encontre de Cuba, depuis 1959 : les États-Unis ne délivraient pas de visa à la Havane aux candidats à l'émigration, mais régularisaient les naufragés, lorsqu'ils arrivaient vivants sur les plages de Floride.

Aujourd'hui, en Europe, une situation intolérable sur le plan social et simplement humain se pérennise, faute d'analyse politique consciente, la place de la conscience étant prise par l'émotion.

Pour terminer un dernier point : le droit de l’homme inaliénable, concernant la liberté de circulation, est celui de pouvoir sortir et revenir dans son propre pays ; ce n’est pas celui de pouvoir entrer dans tous les autres pays. La possibilité de fermer son territoire est une condition de la souveraineté d'un État indépendant, et sans souveraineté, il n'y a pas de droits sociaux, ni d'ailleurs de "droits de l'homme".

La solution à la crise humanitaire ne sera pas l'ouverture des frontières qui n'est pas une option en régime capitaliste : la même opinion que l'on manipule maintenant par sa compassion le sera dans une heure en sens inverse par sa peur du terrorisme, et elle va implorer des frontières partout. La bourgeoisie aime les migrants, à condition qu'ils n'en demandent pas trop, et qu'ils restent des travailleurs clandestins.

Un monde sans frontières est possible, à conditions de dépasser le mode de production capitaliste, et dans les conditions présentes les migrations encouragées par la bourgeoisie mondialisée ont précisément pour but d'empêcher ce dépassement. L'effacement des frontières d'État, dans le contexte capitaliste, aboutit à leur renforcement à l'échelle continentale le long de la ligne de séparation Nord-Sud, et à leur réapparition sous une forme brutale à l'intérieur des villes, entre des quartiers riches clôturés et d'autres transformés en ghettos.

Les frontières d'État ne pourront disparaître dans l'intérêt des peuples qu'avec la fondation d'un mode de production supérieur au capitalisme, à l'issue de l'étape du développement d'économies socialistes, dans des pays différents. En un mot, dans la cité future communiste. Leur disparition prématurée aboutirait à la tyrannie sans limites de l'oligarchie occidentale mondialisée.

GQ, janvier 2016, relu et modifié le 11 mars 2018

PS du 5 juillet 2018 :

Charles Hoareau a publié ce texte sur le site de l'ANC (Association nationale des communistes), ce dont je le remercie. Il l'associe à des réserves dont les principales sont :

- le caractère provocateur du titre, notamment dans la situation actuelle

- le simplisme des motivations prêtées aux migrants

- le préjugé selon lequel des communautés culturelles diverses dans le prolétariat seraient forcément adverses.

Je ne suis pas d'accord avec ces réserves qui ne me paraissent pas refléter ce que j'ai écrit.

Par ailleurs, il prend ses distances avec la position du PCF des années 1980 qui demandait l'arrêt de l'immigration, à laquelle il oppose le mot d'ordre de la CGT d'alors, "français, immigrés, même patron, même combat". Cette mise en opposition est à mon avis injustifiée. Ces deux mots d'ordres sont parfaitement compatibles.

 

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O
Quelle question stupide ! <br /> Tout ce qui peut être néfaste au bon fonctionnement de nos sociétées doit être rejeté catégoriquement, il n'est absolument pas question de les encourager, s'il est nécessaire de légiférer ce doit être pour les réglementer drastiquement !
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G
Les images de la campagne médiatique en cours contre Trump, accusé de couvrir une politique inhumaine de séparation des familles de migrants arrêtés à la frontière du Mexique doivent être relativisées : d'une part la comparaison souvent explicite avec les pratiques nazies à l'encontre des enfants juifs raflés pour être tués est totalement inexacte historiquement et déplacée moralement. D'autre part les maltraitances et les meurtre dont sont victimes les migrants à cette frontière sont principalement le fait des passeurs et non des forces de police américaines, si peu que celle-ci soient accueillantes. Par contre la question migratoire aux États-Unis met en lumière les contradictions fondamentales de la société américaine qui ne peut pas se passer de travailleurs non-qualifiés dépouillés de leurs droits.
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D
Ce texte est quasi-parfait, et on ne peut que regretter qu'il ne soit pas celui d'un PCF désormais englué dans son soutien à l'Europe supra-nationale, et par conséquence directe à l'OTAN, ses guerres, ses génocides, ses dévastations de par le monde qui interdisent le développement économique des peuples, et constituent souvent de véritables appels aux émigrations/ immigrations de masse.<br /> On notera que ce sont les mêmes incendiaires qui crient au feu, et qui osent se présenter comme des apôtres de la liberté de circulation... et de l'antiracisme.<br /> à cela on peut opposer les politiques internationales de coopération économiques de l'alliance eurasienne, avec notamment l'OCS, un droit respectueux des souverainetés locale, l'antithèse du colonialisme et de l'impérialisme occidental.<br /> Un droit que l'on peut fort bien résumer par cette formule qui vaut tant à l'intérieur de nos frontières - auxquelles je tiens - qu'à l'international : celui de vivre et travailler au pays.<br /> Un droit qui n'est pas antinomique, bien au contraire, avec celui d'une immigration/émigration dûment régulée.
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G
Les familles de réfugiés, présentées à la télé pour faire pleurer dans les chaumières.<br /> … sont en réalité essentiellement (75%) des hommes de 25 à 35 ans ! La propagande de la CIA cherche à culpabiliser les honnêtes gens et à faire croire qu’ils sont les gentils et les communistes les méchants criminels, pour que les gens n’y comprennent plus rien ! Ne pas confondre avec le chao libyen de l’OTAN. Mais il y a effectivement des familles qui ont permis la masse d’immigration d’un million de personnes ces dernières années. Cette immigration de Syrie-Irak a commencé en septembre 2015 lorsque les Russes ont attaqué les terroristes. Les USA d’Obama ont financé massivement l’immigration, et les pays occidentaux comme la France, ont ouvert tout spécialement leurs ambassades et consulats pour les faire immigrer – du jamais vu de mémoire d’immigré qui dhabitude se débrouille comme il peut ; les consulats et ambassade ayant eu ordre de ne pas consulter les numéros de passeports, « cachez ce Daes’hien que je ne saurais voir »… Les terroristes ont pu fuir tranquillement !
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R
La question des réfugiés est une question à part, à ne pas confondre avec la question des migrations dans leur ensemble. Le droit d'asile n'est pas la même chose que le droit aux migrations.
G
18.002 passeports vierges ont été volés dans les préfectures syriennes.<br /> Valls et Macron complices des terroristes.<br /> Les passeports volés sont des documents authentiques qui ne portent pas encore les noms de leurs détenteurs, ce qui en fait des outils de choix pour les faussaires.<br /> Au total, les services de sécurité allemands estiment que 18.002 passeports syriens vierges ont été volés de sites du gouvernement syrien, dont des milliers seraient détenus par des groupes autres que l'EI.<br /> http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2017/09/10/97001-20170910FILWWW00045-l-ei-detient-plus-de-11000-passeports-syriens-vierges.php<br /> UE. Les polices occidentales condamnées à un travail de fourmi, parce que les gouvernements ont refusé de communiquer les listes fournies par Al Assad aux pays de l’UE
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