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Réveil Communiste

Conférence de presse des témoins d'Odessa : texte d'introduction

29 Janvier 2015 , Rédigé par Réveil Communiste Publié dans #Ukraine, #Réseaux communistes, #Ce que dit la presse, #GQ

Une cinquantaine de personnes ont assisté à la conférence de presse, dont une quinzaine de journalistes, dont des représentants de l'Humanité dimanche, de TV5, du blog "les Crises", de Initiative Communiste, et d'agences de presse indépendantes, qui ont pu s'entretenir directement avec les invités.

 

Une video de 15 minutes montée à partir de la captation de la conférence de presse est mise en ligne ici http://www.reveilcommuniste.fr/2015/01/conference-de-presse-des-temoins-d-odessa-26-janvier-2015-video.html. Ce texte d'introduction est publié séparément.

 

Nous voulons donner la parole à des témoins du massacre survenu à Odessa en Ukraine, le 2 mai 2014, Irynia et Elena, ici présentes.

Les organisateurs parisiens sont Monika Karbowska (association « Féministes pour une autre europe » , Gueorgui Chepelev (association « collectif citoyen pour la paix en Ukraine ») et moi-même (Gilles Questiaux, membre du PCF et de son réseau « Faire vivre et renforcer le PCF » et animateur du blog Réveil communiste).

La conférence de presse, ainsi que la réunion publique à la librairie Tropiques ce soir fait partie d’une tournée qui passe par sept villes de France, organisée par Danielle Bleitrach (qui anime le blog « histoire et société ») et Marianne Dunlop, membre de la fédération du PCF du Pas de Calais.

Nous disposons de la salle jusqu’à 18 heures, ce qui nous donnera le temps d’une discussion. La conférence est filmée, et sera mise en ligne sur Réveil Communiste. Le public n’apparaîtra pas sur le film. Nous remercions les journalistes qui ont répondu à notre invitation.

Bref rappel des faits :

Le massacre d’Odessa s’est produit quand des opposants de gauche au changement de régime qui a eu lieu en Ukraine en février 2014 ont tenté à leur tour de manifester. De planter à leur tour un campement permanent, en suivant la méthode non violente qui a pour but de susciter l’intérêt et la sympathie de l’opinion internationale. La réaction ne s’est pas faite attendre. Le 2 mai 2014, le campement a été détruit, et les manifestants ont été poursuivis par des nervis armés, encerclés dans la maison des syndicats qui a été incendiée. Ceux qui n’ont pas été brûlés vifs ont été battus à mort lorsqu’ils tentaient d’échapper aux flammes. Le tout sous l’œil de la police. Et filmé en direct sur les réseaux sociaux. Le bilan officiel est de 48 morts, et l’association de solidarité aux victimes a identifié 66 morts et disparus. Il n’y a pas de liste officielle ni d’enquête digne de ce nom.

La révolution du Maidan à l’envers, ou « anti-Maidan » a été ainsi jugulée. Mais au prix fort : aujourd’hui, la guerre civile ravage le pays.

Le but de notre conférence de presse est de contribuer à obtenir justice pour ceux qui ont été assassinés froidement et publiquement, pour servir d’exemple.

Pour le moment les morts et les disparus d’Odessa ne pèsent pas lourd dans les consciences occidentales. Ils n’étaient pas dans le bon camp. Pour le moment, le parti pris de l’opinion, et de ceux qui l’influencent a abouti à une situation inqualifiable et nauséeuse : un massacre politique aussi grave que ceux qui viennent d’avoir lieu à Paris, et comme il ne s’en est pas produit en Europe depuis des dizaines d’années, a été minimisé et occulté.

Le précédent qui me vient à l’esprit est celui du 17 octobre 1961. Comme pour le massacre des Algériens de Paris, le massacre des militants de gauche ukrainiens est bien connu de tout le monde. On ne prétend même pas l’ignorer. Mais on hausse les épaules, on minimise, et on change de sujet.

Il a fallu 30 ans pour que le 17octobre sorte du brouillard. Nous allons essayer de contribuer à la levée du brouillard qui plane sur le massacre d’Odessa, du 2 mai 2014, en donnant la parole aux témoins.

Irynia et Elena appartiennent au collectif qui s’est formé à Odessa pour obtenir justice. Le fils d’Elena, Andrei Brajevski, militant de gauche connu en Ukraine, âgé de 27 ans, figure parmi les victimes du massacre.

 

GQ, 26 janvier 2015

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