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Réveil Communiste

Michel Mélinand analyse la crise mondiale (avec modification de l'auteur)

6 Août 2009 , Rédigé par Réveil Communiste Publié dans #Economie

      La fin ou le commencement de la crise économique ? (version 6 août 2009)
 
De quelle nature est cette crise ? S'agit-il simplement d'un soubresaut permettant au capitalisme mondial de faire son nettoyage dans les désordres financiers des subprimes, la bulle financière, les banques de " Wall Streets " et autres, puis par la récession qui suit cette dépression ! Avec son cortège de liquidations d'entreprises et de délocalisations. ? 
 
Ou bien cette crise est elle plus profonde et atteint le cœur du système capitaliste ? Dans cette période nous observons que La question de la dette publique des Etats-Unis revient sur le tapis mettant en cause le système dollar actuel                                                
 
 
Crise du capitalisme et ère post-dollar
 
Ce système de domination, tant économique que politique, du dollar mis en place à l'occasion de la Première Guerre Mondiale et qui a assuré la suprématie des Etats-Unis est représenté par une masse gigantesque de dettes que l'état U.S. est incapable de solder. Ce déficit astronomique de l'état américain, qui lui a permis de mener sa domination mondiale, à l'abri, les guerres ouvertes ou secrètes du 20ème siècle et d'aujourd'hui, arrive à son point de saturation.  
 
Jusqu'alors financé par des pays étrangers achetant des bons du Trésor U.S. ,sous différentes formes, le système du dollar comme monnaie de référence mondiale est condamné. Les signes de cette condamnation se manifestent depuis de longs mois, dans les milieux financiers jusqu'au G.20. Un sondage chinois, du 24mars 2009, conduisait à demander le passage à une ère post-dollar, en remplaçant cette monnaie par une autre qui serait libre de toute liaison étatique. 
 
Pourquoi les Chinois? Pour la simple raison que c'est la nation qui possède la masse la plus importante de la dette publique américaine, environ 2300 milliards de dollars, soit plus de 50% du PNB chinois. Nous pouvons Peut-être faire un rapprochement entre l'attitude financière du gouvernement chinois et les émeutes qui apparaissent dans différentes régions du pays, la C.I.A. nous a depuis longtemps habitués à son rôle de déstabilisateur expert dans la politique intérieure de nombreux pays. Par ailleurs, bien des membres du G20, mis à part les Etats-Unis et le Royaume- Uni, envisagent sérieusement ce passage à une ère post-dollar.  En outre la Chine pratique une politique d'achat de ce qui est nécessaire à son développement économique, sauf avec les Etats-Unis, en se débarrassant progressivement de son stock de dollars, également en n'achetant plus de bons du trésor Américains.  
 
Déjà des pays a travers le monde, afin d'éviter de recourir au dollar, passent des accords économiques avec la Chine dans leurs monnaies nationales ou en yuan: Corée du sud, Malaisie, Indonésie, Argentine. Des prêts sont consentis aux états africains, à la Russie, aux états du Golfe persique et au Brésil contre des accords pétroliers préférentiels; accompagnés par des prises de participation dans des entreprises européennes ou japonaises. 
 
La situation du Trésor américain, de ce fait, est telle que la planche à billets va devoir fonctionner dès la fin de cette année pour éviter la banqueroute, 1100 à 1600 milliards de dollars seront nécessaires pour combler le déficit d'une administration ruinée par les efforts de guerre et par le soutien extrêmement favorable au capitalisme le plus agressif. Bien entendu d'autres palliatifs vont être mis en chantier tel le recours a l'imposition très lourde sur l'ensemble du peuple également amener d'autres pays de l'orbite des USA à acheter une partie importante de la dette sous forme de ces bons du trésors remboursables à 1 an ou plus. 
 
Il est évident que toutes les solutions possibles auront des répercutions très importantes, tant sur le commerce mondial, que sur le niveau de vie du peuple américain et sur celui des autres peuples du monde. Il s'agit bien alors de faire payer les remous de cette crise par les populations en tassant les salaires, faisant disparaître un à un tous les acquis sociaux etc. 
 
Un camarade nous à dit un jour que le mot " crise " est le décalque d'un mot grec signifiant " tamiser " " trier ". Cette crise du capitalisme, comme toutes les autres, n'est donc qu'une opération de son apurement. Même si cette situation représente un danger pour certains capitalistes, elle n'en représente aucun pour le système lui-même. Toute interrogation sur la " nature " de cette crise n'aboutit qu'à gêner l'accès à la compréhension du système et au démarrage de lutte de classe. Néanmoins bien des schémas d'évolution sont possibles dans cette mue du capital qui ébranle les conditions de vie des travailleurs.  
Tout est bon au capitalisme pour ses mutations nécessaires et ce qui doit les accompagner, y compris le pire. Son extension n'a jamais été limitée par une frontière quelconque, le protectionnisme n'a été qu'une stratégie, le capitalisme a toujours été mondial, dès le commerce du Moyen-âge ainsi ce que l’on nous a appris comme étant les grandes découvertes, ainsi que le début du colonialisme etc. 
 
Dans cette période se met en place progressivement un nouveau système qui succède a l'ordo-libéralisme abandonné par l'Allemagne, Cette nouvelle conception du capitalisme qui dépasse le cadre des Etats, (même l'état impérialiste est remis en cause), au profit du pouvoir économique tout puissant supplantant le politique des nations, c'est bien de cette orientation dont il est question dans le test chinois .                                                                             
 
Face à cette mutation nouvelle du capitalisme, nous pouvons être étonnés de la faiblesse des analyses des dirigeants du P.C.F. (sans parler des autres dirigeants de " gôche "). Comment sérieusement penser surmonter cette crise avec des stratégies d'aménagement du capital, avec des replâtrages du système (et bien plus encore si on le pense uniquement " français "), accompagné de plus par des orientations syndicales d'accompagnement. ? 
 
Nous avons le devoir de favoriser une contre-offensive des masses travailleuses luttant contre les effets de l'appauvrissement généralisé qui se fait sentir et en envisageant une autre organisation de la société qui ne se résolve pas seulement à l'étatisation des moyens de production et d'échange, mais qui s'oriente vers une réelle socialisation de ces moyens. Ceci devrait impliquer dès maintenant, l'exigence à tous les stades du fonctionnement capitaliste, de réels pouvoirs pour les salariés, y compris sur les tabous du droit de regard sur les secrets bancaires et commerciaux.  
 
Il n'existe pas d'autre voie que la lutte de classe contre le capital pour que l'humanité ne soit plus réduite à n'être qu'une force de travail soumise et pour lui permettre de se diriger vers une société de partage des acquis du travail socialisé où , notamment le profit privé obtenu par l'exploitation sera exclu. 
  
Michel Mélinand (aout 2009)
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