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Réveil Communiste

A propos des armes atomiques et de la stratégie des États-Unis les concernant

3 Mars 2022 , Rédigé par Réveil Communiste Publié dans #Impérialisme, #Théorie immédiate, #États-Unis, #Russie, #Ukraine

A propos des armes atomiques et de la stratégie des États-Unis les concernant

Bulletin Comaguer n° 463

02 Mars 2022

 

A Propos des armes atomiques

L’article dont suit la traduction française a été publié le 17 Février 2022 par l’agence de presse PRESSENZA  sous le titre “Le Bulletin des savants atomistes appelle à l’escalade aggressive  des Etats-Unis contre la Russie”

 

 Roger Harris, son auteur, est membre du conseil d'administration de la Task Force on the Americas, une organisation anti-impérialiste de défense des droits de l'homme vieille de 32 ans.

Cet article est important non seulement parce qu’il rappelle que les Etats-Unis ont lancé la course à l’armement atomique d’abord en l’utilisant eux-mêmes et ensuite en en menaçant l’URSS qui a survécu 45 ans à cette menace en parvenant dans une course épuisante à maintenir la parité nucléaire avec les Etats-Unis ce qui sans empêcher les Etats-Unis de guerroyer partout et de brandir souvent la menace de l’anéantissement nucléaire  leur a au moins interdit tout nouvel emploi de l’arme atomique.

 

Sur l’histoire détaillée de l’arme atomique voir le livre de Manlio Dinucci “Guerre nucléaire, le jour d’avant”   Editions Delga

 

Mais il l’est d’autant plus que l’outil de pédagogie politique pacifiste anti atomique inventé après Hiroshima par les scientifiques les plus compétents : leur Bulletin et la fameuse horloge avançant vers l’heure fatidique a été retourné , dévoyé par l’impérialisme étasunien.

 

L’annonce par le president russe de la mise en alerte du système de dissuasion russe est interprétée par la propagande des gouvernements occidentaux comme la menace par la Russie d’utilisation de l’arme nucléaire. En vérité cette mise en alerte défensive a été rendue nécessaire par le refus des Etats-Unis de négocier avec la Russie un nouveau  traité dont le projet avait été rendu public par Moscou en Décembre 2021 et dont les principaux points sont indiqués en fin d’article.

Ce qui veut dire, si l’on se réfère à la fameuse horloge des atomistes, qu’à l’évidence la proposition russse visant à arrêter son avancée vers le minuit fatidique a été traité par le mépris par Washington où sévissent   toujours les héritiers du Docteur Folamour et où un machiavélisme longtemps  pratiqué vise à faire mener par d’autres les guerres que les Etats-Unis sont incapables de gagner contre les adversaires stratégiques qu’ils ont désigné au nom d’un prétendu droit naturel à la police de la planète: la Chine et la Russie.

Dans les cas afghan, libyen et syrien il s’est agi des djihadistes avec le soutien logistique ici du Pakistan, là de la Turquie et financier ou militaire de tel ou tel emir, dans le cas ukrainien ils ont d’abord utilisé les néonazis locaux insérés dans un gouvernement putschiste anti-russe et maintenant face aux difficultés de ces derniers ils viennent via l’OTAN de mettre en branle l’Allemagne la France, l’Italie la Pologne la Roumanie et quelques autres  qui vont être  les dindons stupides de cette farce sinistre où les peuples européens sont voués par leurs gouvernements et sans aucune consultation populaire à servir ou  de chair à canon  ou à défaut de victimes de plans d’austérité brutaux et de restrictions massives des libertés publiques (l’Italie vient de decider un  prolongement de l’état d’urgence en raison de la “menace de guerre”)  dans une manoeuvre  aussi limpide  que machiavélique dont les seuls bénificiaires seront les Etats-Unis, leurs oligarques (les Gates, Bezos et autres Musk, il y en a plus qu’ailleurs) leurs banques et leurs usines d’armement .

 

Aucun débat politique n’est jamais ni autorisé ni  lancé  sur les armes atomiques car elles servent d’abord  à tétaniser une opinion publique ni assez folle pour approuver des Hiroshima puissance 100 chez autrui  ni assez lucide pour imaginer froidement la riposte ennemie ravageuse et qui en est réduite à des incantations émotionnelles   : la paix .. la paix .. la paix… sans effets sur un  pouvoir qui s’en moque.  De toutes façons il n’y aurait pas assez d’abris pour tout le monde.

 

Qui sait que la France a refusé de signer le traité international sur l’interdiction des armes nucléaires en vigueur depuis un an. Quel candidat à  l’élection  présidentielle a inscrit cette signature à son programme ? La Russie et la Chine ont-ils le projet d’envahir la France ? Pour faire quoi ?

Réveillons nous !

BULLETIN OF ATOMIC SCIENTISTS

Le “Bulletin of the Atomic Scientists” est apparu après la Seconde Guerre mondiale comme une voix pour la paix émanant de certains des scientifiques qui ont développé l'arme ultime de destruction massive de l'époque. Aujourd'hui, sa mission a dérivé pour devenir une chambre d'écho du projet impérial américain, incitant le président Biden à prendre des mesures encore plus déstabilisantes contre la Russie.

Larguer les bombes A

Lorsque les scientifiques du très secret projet Manhattan ont mis au point la bombe atomique et que l'armée américaine a mis au point la logistique pour la déployer, la Seconde Guerre mondiale était à toutes fins utiles terminée. Au début du mois de mai 1945, l'Allemagne s'est rendue sans condition, en grande partie grâce aux efforts de l'Armée rouge qui a vaincu la Wehrmacht nazie, mais au prix de 27 millions de vies soviétiques. Les Japonais avaient  eux aussi été vaincus militairement et avaient accepté une "reddition sans condition", à la seule condition que l'empereur Hirohito soit épargné. La puissance hégémonique émergente du monde avait donc un problème. Elle disposait de l'arme ultime pour imposer sa politique de domination mondiale (c'est-à-dire la doctrine officielle de sécurité nationale des États-Unis d'aujourd'hui, à savoir la "domination à spectre complet"). Mais à quoi sert cette arme ultime si elle est secrète ?

 Et, même si elle était connue, le monde croirait-il que les États-Unis aient la volonté de déchaîner une telle force destructrice ? Le président Truman avait la solution : atomiser le Japon. Toutes les cibles militaires du Japon avaient été détruites, mais l'anéantissement des villes civiles d'Hiroshima et de Nagasaki en août 1945 a permis de transmettre un message encore plus fort de la détermination des États-Unis à imposer leur hégémonie impériale. Les Japonais se sont rapidement rendus, offrant la vie de leur empereur. Les États-Unis acceptèrent, mais n'exécutèrent pas l'empereur, qui fut plus utile vivant que mort. En outre, ce geste de clémence renforça le message selon lequel les États-Unis bombarderaient capricieusement selon leur bon vouloir. Même lorsque le président Obama s'est rendu à Hiroshima en 2016, il n'a présenté "aucune excuse" pour la destruction causée par son pays.

L'aube de la guerre froide

La rapide capitulation japonaise en août 1945 avait une autre cause, que de nombreux historiens modernes considèrent comme plus prépondérante que les bombes américaines. Les Soviétiques, engagés sur leur front occidental, étaient restés neutres dans la guerre contre le Japon, mais avaient promis aux Alliés de se joindre à l'effort de guerre contre le Japon une fois les Allemands vaincus. Au moment même où les États-Unis larguaient les bombes, l'URSS déclarait la guerre au Japon, entraînant la capitulation de Tokyo.Le largage des bombes atomiques a été la première salve de la guerre froide, signifiant la fin de l'alliance de circonstance des États-Unis avec l'Union soviétique pendant la guerre. L'empressement de Truman à bombarder le Japon avait le double avantage de faire connaître son "puissance de frappe" au Kremlin ,d'empêcher l'URSS d'avancer vers l'est et d'avoir ssa place dans l'accord de capitulation avec le Japon. Les Soviétiques n'avaient pas développé d'armes atomiques en partant de l'hypothèse - qui s'est avérée essentiellement exacte - que la Seconde Guerre mondiale serait terminée avant qu'elles ne puissent être déployées pour vaincre les puissances de l'Axe. Dans l'immédiat après-guerre, les Soviétiques et leurs alliés étaient existentiellement menacés par l'intention non équivoque des États-Unis et de leurs alliés de les détruire. En guise de mesure défensive, l'Union soviétique n'avait d'autre choix que de développer une force nucléaire dissuasive, en testant sa première bombe atomique en 1949.Bien que les Soviétiques se soient engagés à n'utiliser leur arsenal nucléaire qu'à des fins de défense et aient renoncé à la "première frappe", les États-Unis ne l'ont pas fait. Très vite, la course aux armements de la guerre froide a menacé la planète de destruction. La construction émergente de la MAD (Destruction Mutuelle Assurée) était un arrangement fragile pour l'avenir de l'humanité.

L'émergence du Bulletin des scientifiques pour la paix

Les voix de la paix se sont élevées émanant des inventeurs mêmes de la bombe atomique. Immédiatement après que la puissance destructrice de l'atome se fut abattue sur le Japon et avant même que l'Union soviétique ne développât sa force de dissuasion, Eugene Rabinowitch et Hyman Goldsmith, deux anciens scientifiques du projet Manhattan, ont fondé la Educational Foundation for Nuclear Science, rebaptisée par la suite Bulletin of the Atomic Scientists. Parmi les autres personnalités associées au Bulletin, citons le physicien nucléaire Hans Bethe, le spécialiste soviétique de l'espace Anatoli Blagonravov, l'émigré juif allemand Max Born, concepteur de la mécanique quantique, le physicien "père de la bombe atomique" devenu militant contre la prolifération nucléaire J. Robert Oppenheimer, le mathématicien britannique Bertrand Russell, militant pacifiste, le physicien soviétique Nikolay Semyonov et Albert Einstein. L'horloge de l'apocalypse du Bulletin, dévoilée en 1947, était réglée à minuit moins sept. L'horloge était conçue comme un outil éducatif servant de "symbole vivant de ces périls qui se multiplient, ses aiguilles montrant à quel point nous sommes proches de l'extinction".Les conférences de Pugwash, un effort de paix au début de la guerre froide, sont une émanation du Bulletin dans ses années de formation, dans les années 1950.

Dérive de la mission au Bulletin of the Atomic Scientists

Aujourd'hui, le risque d'anéantissement nucléaire, sans parler du réchauffement climatique et d'autres menaces, n'a jamais été aussi grand, selon l'horloge de l'apocalypse du Bulletin. Mais le Bulletin, qui était un défenseur de la paix et de la lutte contre les autres menaces pesant sur l'humanité, s'est transformé en quelque chose d'autre. D'une organisation dirigée par des scientifiques, le conseil d'administration actuel du Bulletin ne compte pratiquement aucun scientifique. Sa présidente et directrice générale est Rachel Bronson, une politologue issue du monde des ONG de l'establishment sécuritaire américain, notamment du Council on Foreign Relations (le groupe de réflexion de Wall Street) et du Center for Strategic and International Studies (classé premier groupe de réflexion militaire au monde). Son président, David Kuhlman, est un consultant d'entreprise spécialisé dans l'aide aux "clients pour identifier les voies d'une croissance rentable". Son secrétaire, Steve Ramsey, a travaillé pour l'entreprise de défense General Electric. L'ancienne secrétaire d'État et criminelle de guerre présumée Madeleine Albright fait de la promotion pour le Bulletin.

Le Bulletin maintient une façade libérale et publie toujours des articles qui contribuent à la paix et à la défense de l'environnement. En ce sens, son rôle de collusion avec le projet impérial américain est insidieux, car le vernis de la paix est utilisé pour légitimer la dérive de sa mission. Attisant les flammes du sentiment anti-chinois, le Bulletin promeut la théorie de la conspiration selon laquelle les Chinois auraient développé artificiellement le COVID-19, en présentant l'article du journaliste Nicholas Wade intitulé "How COVID-19's origins were obscured, by the East and the West". Cependant, les preuves scientifiques indiquent que le virus a des origines naturelles. Le sentiment anti-russe est encouragé par l'article du journaliste Matt Field intitulé "Les médias russes diffusent des informations erronées sur les armes biologiques américaines alors que les troupes se massent près de l'Ukraine". Où sont les scientifiques qui prônent la paix ?

Le Bulletin couvre la crise ukrainienne

Un autre exemple de sa dévolution est l'article "Comment mélanger sanctions et diplomatie pour éviter le désastre en Ukraine", publié dans le Bulletin le 1er février. L'article préconise des sanctions qui "dévasteraient gravement et rapidement le puissant secteur des exportations énergétiques de la Russie". Faisant écho aux points de discussion de Washington, l'article présente ses recommandations comme une réponse à l'agression russe, mais ne propose en fait rien pour désamorcer le conflit. Il est plus qu'ironique qu'une organisation qui prétend mettre en garde contre les dangers d'un holocauste nucléaire défende à grands cris une position encore plus agressive de l'une des principales puissances nucléaires du monde. Oui, l'horloge de l'apocalypse du Bulletin of the Atomic Scientist est maintenant à 100 secondes de minuit, et ils essaient de la rapprocher de l'Armageddon. Selon l'article du Bulletin sur l'Ukraine, la crise actuelle est "le fait de Poutine". En revanche, l'article explique que les États-Unis ont diplomatiquement "engagé" des pourparlers avec la Russie. Il n'est pas fait mention du déploiement avancé de troupes américaines ou de l'envoi d'une aide létale à l'Ukraine. Il ne reconnaît pas non plus les actions agressives de l'OTAN telles que le stationnement de systèmes de missiles d'assaut ABM en Roumanie et éventuellement en Pologne. L'allusion au démantèlement du traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire est interdite. Dans l'article susmentionné et dans un autre publié le même jour sur le thème "Comment la disparition d'un traité de contrôle des armements a annoncé l'agression de la Russie contre l'Ukraine", on ne voit pas le coup d'État orchestré par les États-Unis en Ukraine en 2014, qui a installé un régime anti-russe dans ce pays. L'histoire méticuleusement détaillée de la région de ce dernier article note que "Moscou a envahi et annexé le territoire ukrainien de Crimée", mais pas le coup d'État qui l'a précipité.

Des propositions de paix raisonnables

Pas un mot dans ces articles sur la façon dont certaines des initiatives russes pourraient prévenir les hostilités et rendre la région plus sûre en réduisant la probabilité d'une guerre. Et aucune des propositions de paix raisonnables suivantes n’est retenue :

+ La Russie et les États-Unis n'utiliseront pas le territoire d'autres pays pour préparer ou mener des attaques contre l'autre partie.

+ Aucune des parties ne déploiera de missiles à courte ou moyenne portée à l'étranger ou dans des zones où ces armes pourraient atteindre des cibles à l'intérieur du territoire de l'autre partie.

+ Aucune des parties ne doit déployer d'armes nucléaires à l'étranger, et toute arme de ce type déjà déployée doit être restituée.

+ Les deux parties doivent éliminer toute infrastructure permettant de déployer des armes nucléaires en dehors de leur propre territoire.

+ Aucune des parties ne doit effectuer d'exercices militaires avec des scénarios impliquant l'utilisation d'armes nucléaires.

+ Aucune des parties ne formera le personnel militaire ou civil des pays non nucléaires à l'utilisation des armes nucléaires.

 

Les mesures de paix susmentionnées sont celles que la Russie a proposées, mais qui sont considérées par les États-Unis et vraisemblablement par le Bulletin  comme ne méritant pas le débat  . Citant l'Atlantic Council, le groupe de réflexion de l'OTAN basé aux États-Unis, le Bulletin explique que les sanctions qu'il préconise entraîneraient un "chaos significatif" pour l'économie russe. Ces sanctions que le Bulletin préconise sont une forme de guerre tout aussi mortelle que le largage de bombes. Les sanctions tuent ! Au lieu de soutenir des mesures pacifiques visant à réduire les tensions en Ukraine, le Bulletin of the Atomic Scientists s'est fait le porte-voix de Washington.

 

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B
t si je vous en donnait deux ? Lui lança-t-il.<br /> Deux quoi ? Répondit le ministre français, incapable de faire le lien entre la conversation diplomatique, somme toute assez classique qu'il menait à propos de Diên Biên Phu, et cette queston tout à fait saugrenue.<br /> 'Deux bombes atomiques …, précisa le secrétaire d'Etat américain <br /> Eric Vuillard Une sortie honorable
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