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Réveil Communiste

Le socialisme, condition nécessaire de tout programme à vocation écologique (contribution au débat sur la question du climat)

9 Octobre 2024 , Rédigé par Réveil Communiste Publié dans #GQ, #Economie, #Théorie immédiate, #Réseaux communistes, #Front historique, #Qu'est-ce que la "gauche"

A la mémoire de Domenico Losurdo

 

La question écologique est une question scientifique et politique réelle, qui reflète le fait impossible à nier que l'Humanité est devenue une force naturelle d'ordre de grandeur géologique pendant ces deux derniers siècles de révolution industrielle, et peut-être même était-ce déjà le cas sans qu'elle n'en ait clairement conscience depuis l'invention de l'agriculture au cours de la révolution néolithique qui commença il y a dix mille ans.

 

En termes matérialistes, l'Humanité et la conscience commune qu'elle développe sont devenues les responsables de la poursuite de l'équilibre physique qui permet à la planète Terre d’abriter la vie, et sont comptables vis à vis d'elles-mêmes du maintien des formes actuelles de la vie non-humaine.

 

Le projet global de l'Humanité depuis qu'elle en a un, c'est à dire depuis l'apparition des grands empires de l'Antiquité, puis de leurs reflets dans le ciel imaginé des religions monothéistes, est plutôt axé sur la création d'une continuité éternelle de l'humanité elle-même, conçue comme séparée du milieu qui a permis son apparition, la cause de son apparition étant d’ailleurs déplacée dans la transcendance d'un Dieu créateur. Pour le monde des monothéismes, la fin est programmée et l'Humanité sera sauvée, après un tri salutaire du bon grain et de l'ivraie, dans un autre monde après la destruction de celui-ci.

 

Il n'est donc pas particulièrement étonnant que la civilisation monothéiste ait abouti à Auschwitz, à Hiroshima et à la fosse à purin des déchets accumulés par la marchandise, où nous allons nous noyer rapidement si rien n'est fait.

 

Descartes, en posant que l'homme devait devenir « maître et possesseur de la Nature » introduisit une aggravation de la contradiction de la conscience humaine sous sa forme religieuse dans la mesure où comme la nature devint le champ réel de l'action humaine, sa modification catastrophique à l'échelle du temps géologique fut impérative : réaliser un paradis sur la Terre signifiait détruire la Terre telle qu'elle était, ce qui est aujourd'hui pratiquement réalisé. Cette contradiction ne fut pas immédiatement perçue, car les moyens techniques de transformer le monde habitable étaient encore très limités vers 1640 au moment de la publication du Discours de la Méthode, et nul ne pouvait prévoir alors que la science allait devenir un moyen de production, et de destruction, de l'ampleur qu'elle est devenue dans le mode de production capitaliste.

 

Hegel termine et couronne la philosophie occidentale (ce qui suit dans la culture sous cette désignation, ce n'est plus de la philosophie, mais de la littérature) en réalisant une synthèse dialectique dont la conclusion est fort inquiétante : l'humanité n'est au fond comme la Terre qu'une sorte de suppôt de l'Esprit dont on peut penser qu'il n'a plus besoin pour se contempler dans la gloire de sa réalisation en soi et pour soi. L'humanité après avoir créé Dieu serait en passe d'être détruite par lui !

 

La culture occidentale qui a conquis la Terre depuis Christophe Colomb contient cependant une autre conception forte de son rapport à la nature et au monde : la pensée rationnelle formalisée dans une première puissante synthèse par le philosophe grec Aristote, au quatrième siècle avant JC, pour lequel le monde est incréé et éternel, et qui offre le cadre de pensée nécessaire pour reconvertir l'humanité en une force susceptible de ne pas s’autodétruire avec le sol sur lequel elle repose.

 

Lorsque Marx proclame la fin de la philosophie dans les Thèses sur Feuerbach en 1845, la fin de l'activité qui consiste à interpréter le monde, et son remplacement par celle de la transformation du monde, il parle du monde économique et social, dont le monde des idées n'est qu’une émanation, et il n'envisage encore la terre que comme une source de valeurs d'usages. D'un autre coté, la théorie marxiste, de par la révélation du mode de production capitaliste comme une structure irrationnelle et incontrôlée d'accumulation infinie du capital, dévoile son caractère mortifère et apocalyptique, à très court terme à l'échelle géologique. Pour cette théorie, cette accumulation sans limite provient directement de l'exploitation des travailleurs.

 

Marx conserve l'idée cartésienne de mettre la nature au service de l'humanité, mais démontre la nécessité pour ce faire de briser par une révolution violente l'État qui protège le capital qui est voué à l'accumulation sans limite. Le capital l'a mis à son service, en récupérant le personnel composé des reliquats des anciennes classes dirigeantes de rentiers de la terre, que Marx veut remplacer par une dictature de la conscience dont le prolétariat est devenu le dépositaire. Seule cette conscience débarrassée de la passion du profit peut prendre en charge le futur de l'humanité, et de la Terre, à très long terme.

 

Aujourd'hui la seule tradition théorique existante qui puisse construire un projet rationnel pour sauver l’humanité et la Terre ensemble et sortir du capitalisme qui va sinon les détruire inexorablement - à l'échelle de quelques siècles - est celle qui est issue de Marx. L'ordre des priorités qui ne peut pas être inversé est donc le suivant : instaurer l"hégémonie du socialisme dans le monde, et organiser la gestion de très longue durée consciente et scientifiquement établie de la biosphère. L'idéologie écologiste petite-bourgeoise qui cherche à lancer des campagnes globales dans le cadre capitaliste et impérialiste, en rejetant la responsabilité des nuisances sur des consommateurs complètement captifs, alors que le capitalisme est totalement incapable de planification rationnelle globale apparait comme un simulacre de l'action véritable qui devra être entreprise après l’expropriation des monopoles et des multinationales, et comme une tentative de présenter celles-ci comme des agents de l'intérêt général.

 

Marx remet sur ses pieds la dialectique hégélienne en donnant au prolétariat la mission historique concrète d'en finir avec l’aliénation, et d'ouvrir les portes du paradis à l'humanité réelle, et non à une couche privilégiée ou à un esprit dont le caractère abstrait est indépassable. Mais Marx est resté en contact (comme Spinoza avant lui) avec la vision d'ensemble de la raison aristotélicienne, ils sont restés les pieds sur terre dans le monde infini. Pour Marx, lorsqu'il publie Le Capital en 1867, la richesse a bien deux origines : le travail, et la nature, comme milieu infiniment vaste qui a permis l'éclosion de l'humanité.

 

L'écologisme rationnel, dans la mesure où il parvient à se faire entendre, spécule également sur l'idée d'un monde infini, ou au moins à l'existence extrêmement longue et pour nous assimilable à l'infini ; il s'offre alors à lui un choix. Il peut choisir, ce qui est le cas habituellement, de se complaire du rêve réactionnaire et romantisé de revenir à ce monde infini tel qu'il l'imagine dans le passé et qui a été irréparablement détruit par le capitalisme auquel il assimile abusivement la technique et l'industrie. La littérature heideggerienne passe pour être la philosophie anti-humaniste de ce retour et n'est qu'un rêve de petit bourgeois désemparé par la crue de l'accumulation catastrophique dont les débordements sont les grandes guerres du XXème siècle. Mais si le capitalisme fera beaucoup de mal encore, on peut au moins espérer de lui qu'il ne planifie pas le retour à un âge de pierre qui sans doute serait une piètre caricature de l'original.

 

Ou alors l'écologisme rationnel rejoint le projet de réaliser un État fédéral socialiste mondial, sous la direction du prolétariat, c'est à dire de la classe qui n'a pas d'intérêt à l'accumulation infinie, qui organisera l’atterrissage en douceur de l'accumulation capitaliste et qui analysera exactement les ressources, les besoins réels des humains et de leur terre, et les dangers réels qui les menacent, qu'ils soient d'origine humaine ou non. Selon Hegel seul l'État peut exprimer la conscience collective et la rendre effective. Marx en prôna le dépérissement en constatant le caractère mystifiant de l'État de la bourgeoisie tel qu'il pouvait en voir la formation en Prusse, dans le courant de sa jeunesse, dans son pays d'origine. Mais ceux qui de Moscou à Pékin, et d'Hanoï à La Havane ont tenté d'appliquer à la réalité les idées de Marx ont bel et bien brisé l'État de classe bourgeois et développé en tâtonnant un nouveau type d'État, l'État prolétarien, et il faut continuer dans cette voie, parce qu'il n'y en pas d'autre.

 

GQ, 2 septembre 2018, relu le 8 octobre 2024

 

PS, 17 février 2019

 

J'ai reçu l'objection que le bilan des États socialistes réellement existants n'a pas été "globalement positif", pour parler comme Georges Marchais, sur le plan écologique. Il faudrait remettre les choses à plat en procédant à des enquêtes objectives comme pour tout ce qui concerne la mauvaise réputation du socialisme dans les médias et la culture. Mais il est bien certain que l'écologie n'a pas été de leurs priorités, pas davantage d'ailleurs que de celles des sociétés capitalistes auxquelles elles se confrontaient.

 

Il faut comprendre qu'un État prolétarien cherche à résoudre les problèmes objectifs qui se posent à lui dans l'ordre où ils se présentent, et jusqu'à présent leur problème principal a été de survivre dans l'environnement capitaliste hostile et agressif. Le bloc socialiste qui a pris forme dans la géographie mondiale à partir de Révolution d'octobre 1917 en Russie a su relever le défi en recréant à partir de presque rien une force militaire, une recherche scientifique et une industrie de base qui ont permis de vaincre l'envahisseur nazi et de tenir tête à l'impérialisme occidental pendant trois générations. Peu de chose dans la tradition socialiste d'avant 1914 (sauf Marx, mais Marx n'a pas vraiment été compris avant 1917, en dehors de Russie), et pas grand chose non plus dans le passé russe ne préfigurait une telle capacité de création et de résistance collective. Je pense donc que confronté à la nécessité le socialisme pourra également faire des miracles dans la question écologique, et je crois même que c'est le seul système économique où les priorités écologiques véritables peuvent être établies. C'est d'ailleurs le sens de l'évolution actuelle du socialisme cubain, et sans préjuger du degré du caractère socialiste de la Chine en 2019, il faut reconnaitre que depuis une dizaine d'années la transition écologique y est prise bien davantage au sérieux qu'en Occident.

 

Le capitalisme "vert", quant à lui, déplace le problème vers les territoires des périphéries, et l'activisme écolo petit-bourgeois à courte vue et de mentalité "pas de ça chez moi" y contribue.. Quant aux territoires de l'ex-URSS, ils sont beaucoup plus dégradés et pollués maintenant qu'aux temps de l'Union soviétique.

 

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L
Bonjour, <br /> <br /> Vous souligner justement qu’à la fois les religions monothéistes, notamment chrétiennes, s’inscrivent dans le progressisme ; ainsi que le Marxisme qui prolonge et théorise le progrès via le matérialisme historique. <br /> <br /> Vous pointez ensuite, de nouveau très justement, que l’accumulation ILLIMITEE du capital nous mène inéluctablement à la catastrophe. <br /> <br /> En revanche, et j’ai déjà eu l’occasion de vous le dire, lorsque vous affirmez que le Marxisme est la SEULE alternative pour « sauver l’humanité et la terre », je ne peux pas vous suivre. Tout d’abord car le socialisme et la perspective d’une société sans classe ont montrées leur incapacité historique pratique à exister valablement et durablement. <br /> <br /> Il existe une alternative. Elle n’a pas la même tradition théorique certes. Mais cette 4ème voie existe. Je la crois possible car de nombreuses prémisses, dans le passé comme dans le présent en illustrent le réalisme. <br /> Ce modèle en deux mots conserve 2 classes principales en coopération/opposition permanente : petite et moyenne bourgeoisie et salariat. Il élimine les extrêmes en interdisant l’accumulation illimité du capital (ainsi le capitalisme est mis à bas) mais aussi en empêchant la misère par la garantie des besoins du corps et de l’âme (ainsi le lumpen prolétariat disparaît). <br /> Enfin, ce modèle va dans le sens de l’histoire, car celle-ci (et même au-delà) est mue par « la tendance de la matière et l’énergie à se structurer toujours plus ». Un modèle à 2 classes dirigeantes est donc plus structuré que n’importe société dominée par une seule classe, fusse le prolétariat. <br /> <br /> J’avoue que j'apprécierais de discuter de cela avec vous lors d’une vidéo dans un véritable esprit de débat, sans chercher à convaincre, mais à faire avancer la pensée, l’enrichissement mutuel. Un débat du style de ceux que nous menons au Cercle du Renouvellement Constitutionnel (www.CercleRenouvellementConstitutionnel.org). <br /> <br /> Merci de vos articles. <br /> <br /> Cordialement. <br /> <br /> Luc Laforets <br /> www.1P6R.org
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R
Il n'y a que trois classes sociales "en soi et pour soi" : le prolétariat, la bourgeoisie, et l'aristocratie rentière. La petite bourgeoisie dont la cohésion n'est pas objective et matérielle mais déterminée par la lutte idéologique penche d'un coté ou de l'autre souvent sans même le savoir. Fasciste dans les années 30, gauchiste en partie aujourd'hui, identitaire toujours et toujours aveugle. au service du prolétariat en URSS mais sensible aux sirènes occidentale, base de la trahison historique du PCUS. Les classes sociales ne sont ni des groupes sociaux statistiquement construits dans le sens de la sociologie anglo-saxonne ou bourdieusiennes, ni des forces matérielles assimilables à celles que décrit la physique. Ce sont des groupes humains objectifs déterminés par leur position dans la production de la plus-value et l'exploitation du travail, et en antagonisme historique de longue durée pour le contrôle de l'État, dans chaque pays puis au niveau international. Notre position par rapport au fascisme est la suivante : ouverture aux égarés, non aux cadres et aux théoriciens. Le fascisme (raciste, suprématiste, colonialiste, mais surtout anticommuniste) est pour nous un ennemi secondaire inoffensif pour le moment mais qui peut toujours servir au capital, comme on le voit en Ukraine et dans ce cas il doit être vaincu comme l'URSS l'a fait sous la conduite de Staline.
J
1) Science et gauche <br /> Je regrette qu'à "gauche" il y ait si peu de scientifiques et une pléthore de penseurs issus du monde littéraire, du droit et des sciences humaines. Davantage de science assainirait notre pensée sur des questions comme l'écologie et l'éclairerait avec des données issues de la méthode expérimentale plutôt que de la fonder sur les dogmes que nous offrent gentiment le Système (capitaliste): CO2, déchets, pollution, biodiversité ...<br /> J'ai utilisé le terme de "gauche" (qui ne veut rien dire) car du PRCF au PS en passant par LFI et la CGT, tout le monde communie dans l'obscurantisme et la religion catastrophiste de l'urgence climatique, de la grande extinction, du "continent de plastique" sans se poser la moindre question. Même vous, GQ, évoquez "la fosse à purin des déchets accumulés par la marchandise, où nous allons nous noyer rapidement si rien n'est fait".<br /> Parce que la gauche a divorcé d'avec la science et la raison, la plupart des chercheurs, ingénieurs ou médecins qui osent encore jeter un regard critique sur le réchauffement climatique, la pollution, la transition énergétique ou les médecines douces, se retrouvent à "droite". Si ils n'y sont pas encore, ils y sont rejetés car traités de fascistes. C'est consternant! <br /> <br /> 2) Capitalisme et écologie<br /> La chose qui est claire, c'est que le capitalisme n'existe que pour le profit. Pour ce faire, il exploite l'homme, cherche constamment à baisser le salaire et exploite les ressources naturelles. Mais la relation entre capitalisme et "écologie", quant à elle, est sensiblement plus complexe ("dialectique") que 'capitalisme = pollution'.<br /> Le capitalisme pollue quand ça lui profite. Mais il dépollue aussi quand ça lui profite. Le capitalisme actuel gagne des milliards dans le business de l'écologie ce qui fait qu'il est le moteur du discours écologique actuel et que les écolos ne sont aujourd'hui que les idiots utiles du capitalisme vert.<br /> L'état écologique de la France actuelle est éloquent. Une fois écarté le discours écolo catastrophiste (manipulé par les médias capitalistes), les faits bruts issus des agences publiques (Airparif, agences de l'eau ...) montrent que l'air de Paris est presque aussi pur que celui de la campagne, que les particules fines sont bien moins nombreuses qu'il y a un siècle, que les rivières n'ont jamais été aussi propres, que les ordures sont infiniment mieux traitées, que l'eau potable est de bien meilleure qualité, etc ...<br /> Tout cela parce ça rapporte des milliards aux constructeurs automobiles (normes anti-pollution), à Véolia, la Lyonnaise ou Vinci (qui se permet le luxe de dépenser des millions en ponts autoroutiers pour animaux sauvages ...!)<br /> <br /> Cette donnée est, je crois, à prendre en compte à "gauche" quand on se met à croire que l'écologie est la nouvelle frontière universelle du combat contre le capitalisme, reléguant la lutte des classes au musée et les revendications matérielles populaires au rang de crimes contre la planète. L'écologie n'est pas la mesure étalon permettant de juger un système politique. Le capitalisme peut dépolluer par profit et le socialisme peut polluer si il est dans l'urgence. La satisfaction des besoins populaires exige le développement énergétique, industriel et agricole qui, à son tour, modifie l'environnement. C'est la satisfaction des besoins du peuple plus que le capitalisme qui est en fait la cible de la bourgeoisie écolo.
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A
Quel pays au monde avait à l'époque une préoccupation écologique ? Pas beaucoup de pays capitalistes. Par contre, je peux témoigner qu'en URSS la question écologique était au premier plan des préoccupations : je me souviens d'un voyage en Biélorussie en 1981, au cours duquel lors d'une promenade en bateau sur un lac près de Minsk, la guide nous avait fait tout un discours sur la<br /> nécessité de la protection de l'environnement. Alors que la préoccupation en France était alors marginale, j'avais été très heureux d'entendre sa présentation. Et effectivement ils faisaient attention à cette question. C'est quand le capitalisme a été restauré que les soucis se sont développés car faire du fric est incompatible avec le respect de l'environnement, et ensuite dans les mentalités il y a eu une grave régression des comportements sociaux individuels et collectifs
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J
Contrairement à vos courageuses prises de position (que je partage totalement) sur le"stalinisme" ou sur l'immigration, votre développement philosophique sur l'écologie me laisse sur ma faim.<br /> <br /> Bien sûr, la transition écologique que vous jugez nécessaire ("le projet de réaliser un État fédéral socialiste mondial ...qui organisera l’atterrissage en douceur de l'accumulation capitaliste et qui analysera exactement les ressources, les besoins réels des humains et de leur terre, et les dangers réels qui les menacent") m'agrée tout à fait mais elle est bien abstraite et lointaine. Le problème est que vous éludez ainsi totalement la transition écologique 'réelle', celle dont tout le monde parle en France ici et maintenant, qui est en cours, qui est bruyamment soutenue par la totalité du spectre politique et syndical ... et qui est à l'origine du mouvement des gilets jaunes. <br /> <br /> Cette transition là est bel et bien capitaliste. Elle est initiée par le 'gouvernement mondial' (le système capitaliste mondialisé) sous la forme d'une grande peur climatique étayée par son organe politico-scientifique, le GIEC. Ce catastrophisme est relayé et amplifié par tous les média, les multinationales, la publicité, les gouvernements, l'école, les collectivités locales .... Paradoxe, ses plus actifs militants se trouvent à gauche, parmi ceux-là même qui bouffent du capitalisme à tous les repas. Le fanatisme est de rigueur. Le doute, le débat, l'argumentation rationnelle sont interdits sous peine d'être ostracisé en tant que fasciste, complotiste ou 'sceptique'.<br /> Sa cible est le gaz carbonique c'est à dire le gaz inhérent à la vie et à l'activité humaine. Le rôle moteur de ce gaz dans le climat est contesté par de nombreux scientifiques et les prédictions du GIEC sont démenties depuis 30 ans par les observations réelles. Peu importe. Enfoncée à coup de bottes, la transition entend s'attaquer au développement, aux niveaux de vie, va faire tomber une chape d'austérité sur les classes populaires et va permettre de réaliser des profits colossaux (la banque mondiale estime à 4000 miliards de dollars annuels le coût de la transition énergétique). <br /> Dans le cas particulier de la France, la transition écologique criminalise la voiture ou la chaudière du peuple et à coups de taxes carbone promet une hausse constante des carburants et combustibles au fil des années. Sa composante électrique vise à remplacer une fraction croissante de l'électricité nucléaire (stable, bon marché et qui ne produit pas de CO2) par des sources intermittentes, l'éolien et le solaire. Ces sources ont un rendement faible, produisent une électricité chère et, étant aléatoires, doivent être doublées par des centrales thermiques (qui produisent du CO2). Ce programme prévoit donc logiquement un doublement du prix de l'électricité à court terme et plus ensuite. <br /> En renchérissant l'énergie sous toutes ses formes et en multipliant les normes contraignantes, les produits de base et les conditions de vie de tous seront affectées. Les plus pauvres seront prioritairement touchés.<br /> C'est dire l'énormité de la menace et la nécessité de sonner l'alarme au sein d'une gauche qui prétend défendre le pouvoir d'achat du smicard mais qui soutient allègrement une machine qui va radicalement l'appauvrir et le renvoyer au temps des maisons froides et des autocars bondés.
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R
J'ai l'impression que la transition énergétique-écologique, c'est largement du bluff, sauf peut être et c'est là le paradoxe, en Chine, et à Cuba. Il s'agit de bricoler un discours consensuel et inter-classiste mondial. Mais ce constat ne signifie pas qu'une transformation du mode de production qui tienne compte des ressources de la terre et surtout de sa capacité à assimiler les déchets ne doive pas être envisagée à long terme. Il faut expliquer aux écolos convaincus que le seul cadre politique dans le quel leur préoccupation compréhensible pour l'avenir de la planète et de l'humanité puisse être rationnellement discutée et des solutions trouvées sera le socialisme.
R
Gilles Questiaux : « En termes matérialistes, l'Humanité et la conscience commune qu'elle développe sont devenus les responsables de la poursuite de l'équilibre physique qui permet à la planète Terre d’abriter la vie, et sont comptables également du maintien des formes actuelles de la vie non humaine. »<br /> PR : Fallait-il maintenir en vie le virus de la variole ?
Répondre
R
De toute manière, en dehors de l'économie planifiée du socialisme, il n'y aura de salut pour aucune des trois sortes de biodiversité.
R
Quand on parle de biodiversité, on parle de deux choses : d'une sorte de capital naturel qu'il ne faudrait pas gaspiller, dans un but d'économie durable, et qui concerne une multiplicité d'espèces végétales ou animales de petite taille, voire de bactéries, et de grands animaux sauvages ou des plantes appréciés pour leur beauté et leur rôle dans l'imaginaire culturel, comme le loup, l'éléphant, le tigre, la baleine, ou le crocodile. La stratégie pour la conserver diffère du tout au tout selon le cas. Quant aux animaux "moyens", comme de nombreux oiseaux, rongeurs, reptiles, ceux que le public connaît et apprécie plus ou moins sont en général ou des animaux domestiques, ou des parasites de la société humaine, ou des espèces vivant en relation symbiotique avec nous.
R
Je ne veux pas dire qu'il faut conserver toutes les formes de vie, mais qu'il faut agir pour préserver la biodiversité en général, et je ne suis pas opposé à l'idée d'utiliser les OGM pour cela (en modifiant légèrement une espèce, on peut créer les conditions de son maintien dans un eco-système lui même modiffié)