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Réveil Communiste

Judaïsme et Révolution, d'Ivan Segré

18 Mai 2015 , Rédigé par Réveil Communiste Publié dans #Théorie immédiate, #Front historique, #Publications

Judaïsme et Révolution, d'Ivan Segré

Paru en octobre 2014.

texte de présentation de l'éditeur (la Fabrique)

Le judaïsme est-il révolutionnaire ou contre-révolutionnaire ?

La question n’a sans doute guère de sens, tant qu’on ne précise pas quel judaïsme et quelle révolution. Mais de fait, depuis une trentaine d’années, la référence au judaïsme nourrit un fort courant idéologique visant à disqualifier la pensée révolutionnaire, qu’on l’entende au sens d’une « radicalité de gauche », d’un progressisme ou d’une politique d’émancipation. Il importait donc de poser la question : qu’en est-il des rapports du judaïsme à la révolution comme à la contre-révolution ?

Ivan Segré répond que le judaïsme, depuis l’origine, est divisé en deux orientations : l’une est littéraliste et contre-révolutionnaire, l’autre est dialectique et révolutionnaire. Abordant conjointement les textes de la tradition juive et ceux de la modernité philosophique et politique, il fait apparaître des convergences inattendues, des contradictions secrètes, des évidences inouïes. Dans Judaïsme et révolution, Ivan Segré relance le nom « juif » du côté de la singularité universelle et de la pensée émancipatrice.

Philosophe et tamuldiste, Ivan Segré a publié La réaction philosémite et Qu’appelle-t-on penser Auschwitz en 2009, et Le manteau de Spinoza en 2014.

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G
Révolutionnaire ou réactionnaire, le judaïsme? sans doute ni l'un ni l'autre, et certainement historiquement dépassé, mais ce ne peut être le point de vue de l'auteur, qui cherche à concilier (c'est un vilain mot, mais c'est à peu près ça) marxisme et sagesse judaïque, comme tel ou tel théologien de la libération. d'autres cultes.<br /> Une de ses cibles est Benny Lévy, un des chefs de file de la "réaction philosémite" qui vitupère contre les juifs bolcheviks qui parait-il "fermaient plus de synagogues que ne leur demandait Staline" et qui lui paraissent pire que des nazis. Mais ce n'est pas très surprenant puisque Staline à ma connaissance n'a jamais demandé la fermeture d'une synagogue; Les juifs bolcheviks devaient avoir leurs propres griefs.<br /> En fait de religion, le gouvernement soviétique sous Staline n'a interdit que l'Église antisémite uniate, pour collaboration éhontée avec les nazis. <br /> <br /> L'auteur est sous l'influence du philosophe marxiste estimable mais néanmoins trotskyste, Daniel Bensaïd, et il aurait intérêt à reconsidérer son jugement sur ce qu'il appelle comme tout le monde et sans esprit critique le "stalinisme". Seule faiblesse d'un texte intellectuellement captivant (quoique conclure sur le football me paraisse un peu démago).<br /> <br /> Pour une critique plus à fond : je crois que l'erreur des ouvriéristes, trotkystes et luxemburgistes sincères parmi lesquels ont peut ranger Ivan Segré est de ne pas voir que toute théorie révolutionnaire est une théorie du parti. Gramsci manque à leurs références (Gramsci étant le porte-parole philosophique de l'hégémonie réelle du prolétariat, le "stalinisme" aux mains sales tant détesté), et il est remplacé en guise de modernité critique par la tradition situationniste (via cette fameuse "insurrection" ... qui ne vient pas ! que leur éditeur commun, Éric Hazan, tente de promouvoir à bout de bras) qui sans être complètement nulle est tragiquement insuffisante. <br /> Ça leur passera avant que ça me reprenne, comme on dit.
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