Critique d'une formule de Pierre Laurent : "la gauche durable"
11 Mai 2008 , Rédigé par Réveil Communiste Publié dans #Congrès du PCF depuis 2008
Outre un clin d'œil au langage altermondialiste en perte de vitesse, la "gauche durable", c'était le leitmotive du discours du groupe dirigeant dans la campagne des collectifs antilibéraux, qui, comme nous nous en souvenons tous, a explosé en vol le 10 décembre 2006 à l'île au Vannes à Saint Ouen, lorsque les compagnons de route du soi-disant collectif national n'ont pas voulu de Marie George Buffet comme candidature unitaire. Et cette gauche-là n'a certes pas été durable, elle fut aussi éphémère que l'Arc en Ciel de Bertinotti en Italie. Les cadres de Rifundazione, même les plus opportunistes, ont l'air d'avoir compris que garder l'équipe sortante, c'est le suicide garanti. Mais chez nous ça s'est moins vu, car il y a encore en France après 2007 et 2008 des élus communistes, malgré l'expérience des collectifs et le 1,9% de MGB qui s'en est suivi. Et notre groupe dirigeant à l'air d'être le premier surpris de cette rémission inattendue du "déclin structurel" du PCF qui devait le dédouaner de ses responsabilités historiques. Mais de là à s'en attribuer le mérite, il ne faudrait pas pousser le parti dans les orties!
Une piqûre de rappel s'impose. Pierre a été plus qu'un simple militant de la campagne visant à faire désigner Marie George Buffet par les collectifs, au point de prendre son bâton de pélérin. Je l'ai entendu raconter l'apparition miraculeuse en Saône et Loire d'une bonne demi-douzaine de collectifs. Et cela tout en ne ratant pas une réunion du lundi du collectif du vingtième à l'UL CGT rue Bonard. Pierre, fils de Paul Laurent, est membre du parti de longue date mais son influence n'est pas un gage de continuité. La tonalité de ses interventions en section reste encore très "arc en ciel" ou "collectif", sa grande préoccupation est de construire, reconstruire, la "gauche" et le PCF pour lui paraît devoir être employé à cette fin. Dans sa hâte de faire remonter le PCF en première division il en achèverait bien la mutation en "PSG" (PS de gauche).
Le problème, c'est que je ne l'ai pas entendu (et pourtant j'ai eu l'occasion d'entendre nombre de ses longs rapports en AG de section) pas plus que je n'ai vu pour le moment aucun des autres dirigeants qui nous ont entraînés dans l'affaire des collectifs faire ne serait ce qu'un début d'autocritique. A part le vague écho de l'indignation des camarades contre l'attitude de la faction Bové, d'ailleurs sans suite, la catastrophe de l'île au Vannes est passée par profits et pertes. Pourtant Pierre savait que le pari était risqué, puisqu'il avait déclaré à l'époque en section "si on n'y arrive pas on sera dans la merde, alors on verra bien". Et bien on a vu.
De plus Pierre persiste à n'ouvrir les colonnes de l'Huma en vue du congrès qu'aux partenaires qu'ils considère comme valables, c'est à dire à la droite, aux mouvementistes et refondateurs qui cachent à peine leur anticommunisme (et pas du tout leur antimarxisme).
Dans ces conditions, la gauche durable qu'il appelle de ses vœux risque de n'être que ce qui dure depuis bien trop longtemps déjà : la survie d'une équipe qui a tenté de se dégager idéologiquement de son stalinisme historique, mais a jeté le bébé et gardé l'eau du bain. Le PCF a été, et sera, je pense, bien plus durable que cela. GQ 6 mai 2008
Réveil Communiste :
Réveil Communiste est animé depuis 2010 par Gilles Questiaux (GQ), né en 1958 à Neuilly sur Seine, professeur d'histoire de l'enseignement secondaire en Seine Saint-Denis de 1990 à 2020, membre du PCF et du SNES. Les opinions exprimées dans le blog n'engagent pas ces deux organisations.
Le blog reproduit des documents pertinents, cela ne signifie pas forcément une approbation de leur contenu.
Le blog est communiste, non-repenti, et orthodoxe (comme ils disent). Il défend l'honneur du mouvement ouvrier et communiste issu de la Révolution d'Octobre, historiquement lié à l'URSS quand elle était gouvernée par Lénine et par Staline, mais sans fétichisme ni sectarisme. Sa ligne politique est de travailler à la création et à l'unité du parti du prolétariat moderne, et de lutter contre l'impérialisme (contre le seul qui importe, l'impérialisme occidental, dirigé par les États-Unis).
Les textes originaux, écrits par l'animateur seul ou en collaboration et dont il endosse pleine et entière responsabilité sont publiés dans la catégorie GQ, accessible directement dans la barre de menu. Ils sont reproductibles, sans modification, à condition d'en mentionner l'origine.
Les commentaires sont publiés après validation, mais ne sont pas censurés, sauf abus (insultes, diffamation, mythomanie, publicité, non-pertinence, ou bêtise manifeste).
Newsletter
Abonnez-vous pour être averti des nouveaux articles publiés.
Catégories
- 5156 Impérialisme
- 3551 Ce que dit la presse
- 3288 Economie
- 2467 Répression
- 2368 Journal des luttes
- 2266 Front historique
- 2142 lutte contre l'impérialisme
- 2106 l'Europe impérialiste et capitaliste
- 1851 États-Unis
- 1786 Qu'est-ce que la "gauche"
- 1716 Cuba
- 1627 A gerber !
- 1461 Initatives et rendez-vous
- 1415 L'Internationale
- 1360 Syndicalisme en débat
- 1352 classe ouvrière
- 1324 Russie
- 1274 Théorie immédiate
- 1269 Positions
- 1221 Chine
- 1167 Ukraine
- 1101 loi travail
- 1013 Venezuela
- 993 Élections
- 953 Réseaux communistes
- 908 Amérique latine
- 856 élection 17
- 838 la bonne nouvelle du jour
- 822 Asie
- 625 Publications
- 606 Afrique
- 575 Congrès du PCF depuis 2008
- 562 Europe de l'Est
- 508 Art et culture révolutionnaires
- 499 Syrie
- 484 Articles les plus lus archivés chaque semaine
- 413 Royaume-Uni
- 407 Euroboycott
- 383 Corée
- 355 GQ
- 355 Grèce
- 353 Colombie
- 350 Luttes 2008-2011
- 275 Brésil
- 265 Bolivie
- 260 Communistes en Italie
- 242 Ce qui ne peut plus durer au PCF
- 241 Mille raisons de regretter l'URSS
- 217 Mexique
- 210 Pérou