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Réveil Communiste

Une fois pour toutes, le communisme c'est quoi?

14 Février 2025 Publié dans #GQ, #Théorie immédiate, #Front historique, #Cuba, #Russie, #Economie, #Chine, #Mille raisons de regretter l'URSS, #la bonne nouvelle du jour

Marc et Engels à l'Alexander Platz à Berlin (photo de l'auteur, 2007)

Marc et Engels à l'Alexander Platz à Berlin (photo de l'auteur, 2007)

Le communisme est une idée simple et vraie à la portée de tous.


Le projet communiste moderne naît avec le Manifeste du Parti Communiste de Marx et d'Engels, publié en 1848 à Londres, quatre jours avant le déclenchement de la Révolution à Paris.

C'est l'idée de donner un but au progrès qui s'accélère vertigineusement au milieu du XIXème siècle, au progrès des forces productives et du savoir humain, et ce but est une société sans classes, où règne l'abondance et où cesse l'obligation du travail.

Une société où chacun apporte selon ses moyens et emporte selon ses besoins, ce qui est rendu possible par l'abolition des classes sociales et de l'exploitation des travailleurs et des pays colonisés.

Le communisme vise à remplacer le travail contraint dont la forme moderne est le salariat par l'activité libre et l'ordre politique par l'auto-organisation consciente de l'humanité. Choisir d'assigner à l'histoire ce but à long terme, bien différent du but actuel du progrès qui est d'accumuler les aliénations et de détruire la planète, nécessite le renversement de la bourgeoisie par le prolétariat.

La situation révolutionnaire qui peut porter le prolétariat au pouvoir et lui donner la possibilité de supprimer les classes résulte du développement des contradictions internes du capitalisme. Lorsque les contradictions du capitalisme deviennent antagoniques, dans un mouvement irrépressible, c'est la révolution sociale, dont l'issue est le socialisme - ou le retour à la barbarie.

Le socialisme est la période de transition vers le communisme, où subsiste le travail et l'État répressif. Se passer de cette étape pour sauter à pieds joints dans le communisme est tout simplement impossible car cela supposerait que les capitalistes adhéreraient à ce projet.

Si on n'est pas d'accord pour donner un tel but au progrès, si par exemple on pense que la domination de classe est indépassable, qu'elle est à jamais nécessaire pour motiver l'être humain à produire, si on pense que le travail et la guerre sont éternels, on n'est pas communiste.

Et si on ne croit pas au progrès, on ne peut pas être communiste non plus. Ce qui ne signifie pas qu'il faille se prosterner devant toutes les nouveautés techniques produites au service de l'exploitation et de l'aliénation.

La victoire ultime du communisme est bien inscrite à l'horizon de l'humanité, et c'est le seul qu'elle ait. Reste à savoir si le capitalisme ne l'aura pas détruite auparavant.

La première tentative de construire une société orientée dans ce but et dirigée par le prolétariat, la Commune de Paris de 1871, a duré 72 jours. La deuxième, le socialisme réellement existant de L'Union Soviétique, a duré 74 ans. De telles tentatives sont toujours en cours aujourd'hui à Cuba et en RPD de Corée, malgré l'hostilité implacable des États-Unis, qui sont la principale base mondiale du capitalisme et du système médiatique global qui est aligné sur eux. Il en subsiste en héritage important, qui se renforce depuis quelques années en Chine et au Viet-Nam. Il ne faut pas se fier aux idées reçues qui dominent sur tous ces pays, car n'est diffusé dans le grand public en guise de savoir scientifique et d'information objective sur toutes ces expériences qu'une mauvaise propagande de guerre.

Le communisme n'est pas qu'un projet, c'est aussi le matérialisme historique, la science réelle de l'histoire, de la société et de l'économie, dont les jalons ont été posés par Marx dans Le Capital, chef d'œuvre de la pensée théorique, dont le premier volume, le seul qu'il ait achevé, a été publié en 1867. Cette science n'est pas enseignée dans les universités, même si on y parle de Marx, et on ne peut l'apprendre que dans les luttes, à l'aide des classiques de la révolution, et au premier chef dans l'œuvre de Lénine, à condition de n'y voir pas un dogme, mais un guide pour l'action.

Et qu'est ce que le communisme n'est pas ?

Il n'est pas "l'amour", "le partage", la "citoyenneté", "l'en commun", 

il n'est pas le retour au troc, ou la mise en commun de la misère. Le communisme n'est pas un lot de consolation pour les affligés. Pour paraphraser Nietzsche, pourtant l'un de ses principaux ennemis, il est par delà le bien et le mal.

Car le communisme c'est aussi selon les mots de Marx : "la lutte réelle qui supprime les conditions existantes".


GQ septembre 2007 - décembre 2022, relu le 11 février 2025

 

Note sur la bourgeoisie, le prolétariat et les colonies :

La bourgeoisie, c'est la classe des exploiteurs, qui contient les détenteurs des moyens de production et les intellectuels qui servent ou qui justifient l'exploitation. La bourgeoisie a joué un rôle positif dans le passé lorsqu'elle a supplanté les féodaux, mais elle empêche maintenant le progrès de l'humanité vers un stade supérieur parce qu'elle accapare la plus-value produite par les travailleurs, et parce qu'elle impose aux masses, en dominant la culture et l'information, la perception que le monde capitaliste est le meilleur des mondes possible et qu'il est indépassable, au moment où il épuise ses potentialités historiques et envisage un avenir de décroissance, ou de transhumanité.

Le prolétariat, c'est la classe des exploités qui produisent tout : paysans, ouvriers manuels et intellectuels, simples travailleurs, techniciens ou cadres techniques, agents du service public.

Les colonies au sens large sont les pays exploités économiquement et dominés militairement et idéologiquement par L'Empire occidental, dirigé par les États-Unis qui sont devenues la métropole historique du capitalisme.

 

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A
Merci pour votre Blog, que je découvre via la page Facebook du Partis Communistes de Belgique !
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L
Bonjour.<br /> <br /> Cet article synthétique me donne l'opportunité d'exprimer clairement la vision que l'on peut avoir de la perspective marxiste : Une croyance au Père Noël. La promesse d'un Paradis Terrestre, où lorsque la société sans classe adviendra, tout le monde sera beau et gentil (comme aurait dit Jean Yanne).<br /> <br /> Certains travaillerons (on se demande bien pourquoi ?), et pas les autres.<br /> <br /> Pire, si l'on croit, comme Marx, que le travail est le propre de l'espèce humaine, vouloir une société sans travail c'est fatalement viser un monde déshumanisé.<br /> <br /> Décidément cette utopie est en vérité bien adaptée aux esprits faibles ou puérils. Ou plus largement, ouvre la voie à une forme de spiritualité dont le caractère transcendant consisterait en projeter ce paradis terrestre.<br /> <br /> Pas étonnant dès lors que tant Marx est prolixe et pertinent dans la description du système capitaliste, tant il se montre évasif sur la future société à mettre en place.<br /> <br /> <br /> Pour ce qui concerne le socialisme, cette étape ; indispensable pour crédibiliser l'avènement d'un paradis toujours pour après-demain, sinon son caractère irréaliste sauterait aux yeux de tous ; cette étape donc, passe fatalement par l'accaparement du pouvoir par le prolétariat. Or, lorsque l'on connait la psychologie de cette classe, et j'ai cette connaissance en étant personnellement issu, on sait pertinemment que l'écrasante majorité des membres de cette classe n'a absolument pas la culture du pouvoir et des responsabilités politiques. Aucunement en effet dans le système capitaliste, cette classe n'est appelée à disposer en propre d'espaces significatifs de pouvoir.<br /> <br /> Ainsi, concurremment à la constitution d'une aristocratie ouvrière par les mécanismes internes aux (grandes entreprises) capitalistes, s'y adjoint une aristocratie de la représentation. Le "Parti" en est une des branches. C'est cette aristocratie, ayant objectivement partie liée avec le capitalisme, qui oriente et dirige le socialisme : En régime capitalisme, par le réformisme ; et dans l'éventualité où un régime socialiste se serait installé par l'action de plus radicaux, au bénéfice de cette aristocratie.<br /> <br /> Tout ce qui précède, qui est aisément prouvable car factuel, démontre l'impossibilité du socialisme tel qu'il se promet ; et plus encore du communisme.<br /> <br /> <br /> Mais ce n'est pas un drame. Bien au contraire. C'est l'opportunité de sortir des illusions. L'occasion de réfléchir à un modèle de société réaliste qui dépasserait durablement, désirablement le capitalisme. Ce modèle est possible. Des prémisses en existent, attestant de sa pertinence. Manque sa formalisation et sa conscientisation en tant que modèle. C'est ce à quoi je/nous travaillons au travers,<br /> notamment d'une Constitution. Une perspective concrète donc, à l'opposé du flou des lendemains qui chantent.<br /> <br /> Sans doute, rejetterez-vous ce commentaire, probablement de manière lapidaire ; je le déplore, car échapper à la Barbarie est plus important que tout, que sa propre vie, que son amour propre. Je le déplore d'autant plus, vous estimant comme étant de ceux pouvant contribuer de manière des plus pertinentes à ces Nouvelles Lumières vitales aujourd'hui.<br /> <br /> Cordialement <br /> <br /> Luc Laforets<br /> contact@1P6R.org<br /> <br /> PS : Ma proposition de débats tient toujours.
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R
Cet argumentaire anti-communiste est bien connu et il est basé sur l'hypothèse psychologique d'une nature humaine inchangée à travers la succession des modes de production. Les individus sont le résultat des conditions sociales dans lesquelles ils ont été élevé et où ils vivent leur vie, voilà qui est banal. Les ouvriers ne sont ni plus ni moins aliénés que les autres, mais ils ont le pouvoir de bloquer la machine, et non les autres. En réalité les mentalités changent de manière lente en général, mais parfois imprévisible, et de toute manière elles sont surdéterminées. Par ailleurs la barbarie est un concept trop flou pour servir à une prise de conscience. Longtemps les barbares, c'étaient les prolétaires justement.
A
J'espère qu'aujourd'hui, vous avez arrêté de fumer la moquette.
G
la photo des statues de Marx et Engels que j'ai prise à Berlin en 2007 et qui illustrait cet article est bloquée. On remarquera que ce n'est pas une histoire de droits, puisque le photographe, c'est moi !<br /> <br /> la fréquentation est tombée à environ 250 en juin 2020, pour une moyenne de 7 ou 800 environ les années précédentes, jusqu'au début de 2020.<br /> <br /> Bien entendu, il est bloqué sur Facebook, comme tout le reste des publications de RC
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G
En fait cet article a été écrit vers février mars 2013, et il a été consulté chaque mois par environ 800 lecteurs en moyenne à partir de l'année suivante, donc au moins 60 000 lecteurs. C'est l'article le plus lu sur le blog. Il nous serait utile si des lecteurs pouvaient laisser des messages indiquant par quels lien ils l'ont trouvé.
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G
Cet article qui a été consulté environ cent mille fois depuis sa première rédaction il y a une dizaine d'années reste valable mais pèche par omission en ce qu'il ne mentionne pas la Chine comme expérience socialiste, ce qui est un tort, même s'il s'agit d'une expérience parfois difficile à déchiffrer à cause de la barrière culturelle.
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