Les résultats nationaux et départementaux du vote des communistes pour le choix de la base commune sont maintenant connus et nous pouvons en faire une première analyse :
- Avec 63.033 inscrits le parti perd 5.043 cotisants depuis le vote de 2011 pour le candidat aux présidentielles, 14.067 cotisants depuis le 34ème congrès et 36.184 depuis le 33ème.
- Avec 34.170 votants, ce vote a mobilisé 13.969 communistes de moins que le vote de 2011 pour le candidat aux présidentielles, 5.298 communistes de moins qu’au 34ème congrès et 10.648 de moins qu’au 33ème congrès.
- Au final, au regard des 130.000 communistes annoncés, la participation atteint 26,82%. Presque 3 communistes sur 4 n’ont donc pas participé à ce vote.
Ces premiers chiffres, cotisants et participants, indiquent que l’affaiblissement des forces organisées du PCF se poursuit.
Il faut certes tenir compte que les textes ont été envoyés 10 jours à peine avant le vote dans un document de 75 pages, mêlant contributions et textes alternatifs. Beaucoup de communistes n’ont pas eu le temps de lire ces documents. Beaucoup ne les ont pas encore reçus.
La direction nationale et une grande partie des directions départementales ont contribué à dévaloriser la démarche de choix de base commune, stigmatisant les textes alternatifs, multipliant les démarches administratives sur la légitimité de leurs signataires, refusant d’ouvrir le débat sur le contenu.
Tout cela a favorisé la non participation et le vote pour le texte du Conseil national qui avait été rendu public dès la mi-octobre et bénéficiait du statut officiel.
Cet affaiblissement des forces organisées du PCF est le principal enseignement des résultats. Il traduit que des communistes continuent de manière significative de quitter le PCF ou de s’en mettre à la marge et il révèle la fragilité et le caractère conjoncturel du renforcement médiatique engendré par la présidentielle.
Le texte proposé par le Conseil national du PCF, « Il est grand temps de rallumer les étoiles - Humanifeste du Parti communiste à l’aube du siècle qui vient », a été adopté avec 73,15% des suffrages exprimés soit 24.597 voix, 2.622 voix de plus qu’au 34ème congrès qui suivait le désastre des 1,9% des présidentielles, mais perdant 2.801 voix sur le 33ème et 6.830 sur le 32ème.
Ce résultat conforte évidemment la direction dans la poursuite de sa stratégie. Mais ce vote est en même temps l’expression d’orientations et de préoccupations diverses, voire contradictoires. De nombreux communistes ont voté sans enthousiasme, considérant qu’il faudrait modifier largement ce texte et que des éléments des textes alternatifs devaient être pris en compte.
Les 3 textes alternatifs ont ensemble obtenu plus d’un quart des voix avec 26,85% et 9.026 voix (moins 5.288 sur le 34ème congrès, moins 2.258 sur le 33ème, retrouvant le niveau du 32ème congrès en 2003).
- Le texte alternatif n°1 a obtenu 11,08% (dans une configuration politique comparable, le texte "Fiers d’être communiste" avait obtenu 13,5% en 2006) ;
- Le texte alternatif n° 2, « Combattre l’austérité, en finir avec le capitalisme », a obtenu 9,95% (ce courant La Riposte avait obtenu 14,9% en 2008) ;
- Le texte alternatif n° 3, « Un parti résolument communiste dans l’affrontement de classe, ni abandon, ni effacement », a obtenu 5,82% (dans une configuration politique comparable, le texte "Remettre le PCF sur les rails de la lutte des classes" avait obtenu 8,22% en 2006).
Certes, ce résultat est en recul par rapport au 34ème congrès. Cela n’a rien d’étonnant. La direction du parti a surfé sur le résultat rassurant de Mélenchon à la présidentielle et sur la confiance de nombre de communistes soulagés que le PCF n’ait pas été absorbé dans l’opération Front de Gauche, sans compter le manque de temps et de débat qui a caractérisé cette première phase du congrès.
La nouvelle carte PCF, où le logo de la gauche européenne se substitue à la faucille et au marteau sans que les communistes aient été consultés sur ce point, montre pourtant que l’autonomie du PCF reste un combat à mener. On comprend que la référence aux étoiles dans le texte de la direction n’était pas littéraire mais bien politique, un choix politique pro-européen fondamental pour la direction du parti.
Le résultat obtenu par les trois textes dans des conditions difficiles, témoigne que de nombreux communistes ne se satisferont pas de « Rallumer les étoiles » et pèseront au congrès pour faire bouger les lignes.
Avec 11,08%, notre texte est le premier des textes alternatifs. Il fait ses meilleurs résultats dans le Pas-de-Calais où il est devant la base commune, dans l’Orne, le Rhône, l’Hérault, la Saône-et-Loire, l’Eure et le Var.
Nous avons fait le choix du courage politique en mettant dans le débat des idées et propositions qui tranchent avec la stratégie actuelle du PCF. La violence du capitalisme, la crise sociale et politique, la guerre présente dans de nombreux pays, tout cela appelle à un combat communiste renouvelé et à un débat stratégique audacieux.
La discussion va se poursuivre dans les assemblées de cellules, conférences de section et départementales et nous allons y prendre toute notre part.
L’actualité sociale et politique peut encore bousculer les plans préétablis et nous ne doutons pas que bien des idées du texte "Unir les communistes" vont être au cœur du débat sur la résistance nécessaire à l’Union Européenne, sur les nationalisations et la perspective du socialisme comme réponse à la violence du capitalisme, sur l’autonomie nécessaire du parti communiste...
Le débat sur la modification des statuts revêt une importance primordiale pour l’avenir du PCF. Nous appelons les communistes à s’en emparer et à faire de l’existence, de l’autonomie et du renforcement des organisation de base que sont la cellule et la section, une priorité.
Plus que jamais nous sommes déterminés à faire vivre et renforcer le PCF et à unir les communistes dans leur parti sur un projet clairement identifié.
Caroline Andréani, membre du CN, Seine-Saint-Denis, section d’Aubervilliers
Paul Barbazange, membre du CN, Hérault, secrétaire section de Béziers
Floriane Benoit, membre du CN, Isère, secrétaire section de Fontaine
Pascal Brula, Rhône, section de Lyon
Robert Brun, Drôme, section de Romans
Marie-Christine Burricand, Conseillère générale, membre du CN, Rhône, section de Vénissieux
Aimé Couquet, Hérault, section de Béziers
Marie-Christine Eigeldinger, Membre du CD du Rhône, Rhône, secrétaire de section de Saint-Fons
Guy Jacquin, Ain, section de Bourg
Jean-Jacques Karman, Conseiller général, membre du CN, Seine-Saint-Denis, section d’Aubervilliers
Armand Lecoq, Hérault, section de Béziers
Bernard Le Mee, Rhône, section de Villeurbanne
Jean-Pierre Meyer, membre du CN, Var, section de Sanary
Pierre-Alain Millet, adjoint mairie, Rhône, section de Vénissieux
Pasquale Noizet, membre du CN, Paris, section du XXème
Alain De Poilly, membre du CN, Val-de-Marne, section de Fontenay-sous-Bois
Gilles Questiaux, Paris, section du XXème
Gilbert Rémond, Rhône, section de Vaulx-en-Velin
Jean-Louis Rolland, Charente-Maritimes, section de La Rochelle
Eric Ruiz, Eure, membre du CD
Laurent Santoire, Seine-Saint-Denis, section de La Courneuve
Fabrice Selingant, élu de Montargis, Loiret, section de Montargis
Bernard Trannoy, Gironde, Section Bassin d’Arcachon
Danielle Trannoy, Gironde, Section Bassin d’Arcachon
Serge Truscello, membre du CD du Rhône, secrétaire section de Vénissieux