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Réveil Communiste

Syndicalisme : affirmer les valeurs de la lutte des classes

7 Décembre 2010 , Rédigé par Réveil Communiste Publié dans #Syndicalisme en débat

Lu sur El Diablo

Après l’ampleur du mouvement populaire de ces derniers mois, après la mobilisation initiée autour du refus de la réforme des retraites, mobilisation qui s’est rapidement muée en contestation du modèle de société libéral et néo-libéral, c’est-à-dire capitaliste, un certain nombre de nos camarades se prennent à douter et se demandent s’il est encore possible de renverser le cours des choses, s’il est encore possible d’imposer la volonté populaire à une classe dirigeante qui ne répond jamais que par le mépris à la colère qui gronde.

Les doutes et interrogations de ces camarades sont malheureusement légitimes : rarement un pouvoir en place n’a été aussi méprisant face aux aspirations du peuple. Ils sont légitimes aussi parce qu’au fil de la mobilisation l’écart s’est encore creusé entre la base, ceux qui sont sur le terrain et qui triment, et leurs représentants élus. Nombre de nos camarades estiment aujourd’hui que les décisions prises dans les principaux états-majors politiques et syndicaux ont empêché ce vaste mouvement populaire d’aboutir. Et de fait, si la tactique consistant à organiser des grèves et manifestations par intermittence a permis de démontrer la force des organisations syndicales et des partis politiques, cette même tactique poursuivie obstinément à un moment où la mobilisation des citoyens, qui clamaient leur exaspération mais aussi leurs espoirs dans la rue et sur leurs lieux de travail, cette même tactique, parce qu’elle a été poursuivie alors qu’il aurait fallu en changer en décrétant le blocage du pays, s’est révélée contre-productive et a conduit la plupart des militants, et des citoyens en général, au découragement et à l’incertitude.

Certains dirigeants syndicaux ont choisi, ouvertement ou tacitement, la voie de la collaboration avec le capitalisme. Ils nous présentent certaines réformes, dont celle des retraites ou celle de la Santé, comme inéluctables. Il conviendrait donc en quelque sorte de négocier afin d’en limiter les dégâts. Pour notre part, nous nous souvenons de ces paroles d’Henri Krasucki : « Rien ne fait plus de mal aux travailleurs que la collaboration de classes. Elle les désarme dans la défense de leurs intérêts et provoque la division. La lutte de classes, au contraire, est la base de l’unité, son motif le plus puissant. C’est pour la mener avec succès en rassemblant l’ensemble des travailleurs que fut fondée la CGT. Or la lutte de classes n’est pas une invention, c’est un fait. Il ne suffit pas de la nier pour qu’elle cesse : renoncer à la mener équivaut pour la classe ouvrière à se livrer pieds et poings liés à l’exploitation et à l’écrasement. »

Nous ne devons pas baisser les bras, nous ne devons pas nous laisser bercer par les sirènes de la collaboration avec le capitalisme. Oui, la lutte est dure. Elle est aujourd’hui d’autant plus dure qu’après l’imposition des réformes libérales malgré l’opposition massive des citoyens, les tenants du pouvoir et leurs sbires sont plus que jamais agressifs et méprisants - nous le voyons tous les jours en tant que délégués syndicaux. Elle est d’autant plus dure que l’idéologie capitaliste est diffusée à longueur de médias, dont la très grande majorité sont aux ordres. Mais particulièrement en cette période si difficile, nous avons le devoir d’affirmer et de réaffirmer nos idéaux, de défendre et d’imposer nos valeurs, qui reposent sur la justice sociale, le partage et la solidarité, sur l’égalité et la fraternité, et donc sur la liberté.

Alors, camarades : affirmons nos valeurs !

Bernard Giusti

Secrétaire Général CGT

de l’hôpital Saint-Vincent de Paul (Paris)

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