Statuts du PCF , début (33ème congrès, 2006, préambule et chapitre 1 (activité du PCF)
Les statuts du Parti communiste français
PREAMBULE
Les femmes et les hommes qui s’associent pour constituer ensemble le Parti communiste français ont en projet commun de vouloir répondre aux immenses défis de notre époque par l’émancipation de chacun-e, la maîtrise sociale, la mise en commun et le partage des connaissances, des pouvoirs, des richesses. Elles et ils refusent un monde où les possibilités considérables qui surgissent de l’activité et du génie humain sont dévoyées en pillage des ressources, en concurrence aveugle, en affrontements et en guerres ; une société d’injustices et d’inégalités où les forts écrasent toujours les faibles. Elles et ils considèrent que la toute puissance de l’argent peut être combattue, que le capitalisme n’est pas la fin de l’histoire.
Leur engagement politique a pour raison d’être de promouvoir la pleine autonomie et le plein épanouissement de chaque femme et de chaque homme en faisant reculer, jusqu’à leur dépassement, toutes les formes sociales d’exploitation, de domination et d’aliénation.
Des êtres humains libres, égaux et associés, c’est la conception révolutionnaire qu’elles et ils se donnent d’un communisme libérateur d’humanité.
Les communistes font du développement de l’intervention du peuple, donc du progrès historique de la démocratie l’axe majeur de leurs efforts. L’élargissement des droits, des pouvoirs, de l’accès au savoir et à la culture dont dispose effectivement et également dans la société chaque être humain leur paraît être la condition déterminante pour que les choix collectifs, l’utilisation de l’argent et de toutes les ressources soient efficaces et attentifs aux intérêts de tous. Ils entendent explorer toutes les voies de la démocratie participative pour impulser l’intervention citoyenne.
L’action pour une société, un monde plus justes et plus humains ne doit plus jamais se retourner contre l’espoir qu’elle porte. La visée émancipatrice du communisme se concrétise dans son action au quotidien pour y faire progresser et prévaloir, sous toutes les formes possibles, au rythme des luttes et des rassemblements qu’appellent les défis de notre époque, la liberté, l’égalité, la fraternité, la paix.
Les communistes sont ouvert-e-s à toutes les forces du mouvement social comme à toutes les énergies citoyennes. Les enjeux de la lutte de classes s’étendent à de nouveaux acteurs et terrains. Ils revêtent de plus en plus une dimension européenne et mondiale. Les communistes sont parties prenantes de toutes les mobilisations et de toutes les luttes émancipatrices. Elles et ils agissent dans la société, les entreprises et les institutions pour mettre en cause l’hégémonie de la rentabilité financière et toutes les dominations, ainsi que les pouvoirs des forces sociales, économiques et politiques qui les incarnent.
Les communistes travaillent à conquérir avec et pour toutes et tous, de nouveaux droits et pouvoirs. L’objectif essentiel de leur organisation est de favoriser le rassemblement, l’intervention et la participation à la décision politique, à égalité de droits, de toutes les femmes et de tous les hommes qui entendent travailler dans cette perspective. Il s’agit d’inventer une forme radicalement neuve de pratiques politiques et de parti politique.
Les motivations de l’adhésion au Parti communiste français sont diverses, enracinées dans les valeurs, les apports et la créativité des combats révolutionnaires - nourris par les découvertes théoriques, les anticipations de Marx - pour se libérer du capitalisme, le dépasser, dans l’histoire de toutes les luttes émancipatrices, féministes, humanistes, antiracistes, écologistes, pacifistes, anticolonialistes et anti-impérialistes, pour la laïcité, contre toutes les discriminations et exclusions, etc.
La diversité est gage d’efficacité. Investie dans la construction collective des orientations et des décisions, elle permet aux communistes de travailler en permanence, dans un rapport ouvert et vivant avec la société, à un projet politique émancipateur. Elle implique des formes et des pratiques d’organisation qui font de la reconnaissance et du respect des opinions différentes sur les objectifs et les stratégies à mettre en œuvre une dimension essentielle de la souveraineté des communistes.
C’est à partir de cette diversité que s’organise le débat dans le Parti communiste français, et que s’élaborent démocratiquement les choix et les décisions prises à la majorité qui constituent le bien commun et fondent l’unité du Parti.
Agir avec toutes et tous
Dans les villes, les quartiers et les villages, les entreprises et tous les lieux de travail, sur tous les enjeux politiques intéressant la vie sociale, les communistes s’organisent pour agir avec toutes celles et tous ceux qui le souhaitent afin de promouvoir des transformations de l’ordre existant concrétisant la visée communiste. Ils prennent pour cela toutes les initiatives utiles, et créent toutes les formes de structure qui peuvent contribuer à leur réussite en favorisant la réflexion et l’action collectives.
1.1. Une responsabilité collective
Sur tout le territoire national, il est de la responsabilité collective des communistes d’ouvrir à chaque adhérent-e comme à toutes celles et tous ceux qui veulent agir avec elles et eux la possibilité de s’investir dans l’activité politique de leur choix.
1.2. Une pleine capacité d’initiative
Chaque adhérent-e ou groupe d’adhérent-e-s, chaque instance locale, départementale et nationale du Parti peut prendre toutes les initiatives utiles à la mise en œuvre du projet des communistes.
L’adhérent-e ou le collectif qui prend une initiative doit en informer les organisations du Parti concernées afin qu’il puisse en être tenu compte dans l’activité d’ensemble, que soient proposées les aides, coordinations, mises en relation, en synergie ou en réseau opportunes.
1.3. Une entière liberté de choix
Toute initiative du Parti est ouverte à toutes celles et tous ceux qui veulent y participer, qu’elles ou ils soient ou non adhérent-e-s du Parti.
Chaque adhérent-e, informé-e des initiatives du Parti, choisit librement de participer ou non à un ou plusieurs des lieux et formes d’activités.
1.4. Une implantation de proximité dans la diversité des objets et des formes
Le développement d’une activité tous terrains suppose une implantation de proximité au plus près des milieux de vie et de travail où se tissent les solidarités concrètes. Elles se tissent également à travers la diversité des liens qui se développent à partir de centres d’intérêt communs. Cette proximité permet une participation active à la réflexion, à l’action et à la prise de responsabilités partagée entre membres du PCF et non membres. Parallèlement, l’efficacité implique que les membres du Parti communiste français se réservent des lieux pour analyser, proposer, décider, organiser leur activité.
Les sections dans lesquelles ils s’organisent, les cellules qu’ils constituent dans leurs quartiers, leurs villages, et leurs lieux de travail permettent aux communistes de développer leur activité au plus près des lieux de vie et de travail.
L’existence du plus grand nombre de cellules, ouvertes sur la société, faisant preuve d’initiative est un besoin pour organiser l’activité communiste sur tout le territoire national.
Les communistes considèrent les lieux de travail comme des lieux où l’action politique est nécessaire à la démocratie et encouragent les salariés à s’y organiser. Le développement de l’organisation et de l’activité communiste sur les lieux de travail, moyen décisif du développement de leur stratégie, est l’affaire de toutes les instances du parti.
L’initiative des communistes vise à favoriser l’intervention politique des femmes et des hommes, des salarié-e-s et de toutes les catégories sociales concernées. Elle contribue à l’élaboration des réponses nécessaires, comme au développement des mobilisations et des luttes qui peuvent permettre d’avancer dans leur mise en œuvre. Elle s’organise dans un cadre géographique, dans les entreprises, lieux de travail et zones d’activités, comme sur toutes les questions ou autour de tous les centres d’intérêts qui sont l’objet d’enjeux politiques.
Toute activité prend la forme que décident librement celles et ceux qui en prennent l’initiative. Elle peut être accompagnée de la création d’un comité, collectif, groupe de travail, réseau, collectif de coordination… destiné à favoriser sa réussite et à en assurer la maîtrise démocratique par ses participant-e-s. A côté de nécessaires formes d’activité permanente, d’autres peuvent s’instaurer pour la durée d’une initiative.
En coordination avec les instances du Parti, ces comité, collectif, groupe de travail, réseau, collectif de coordination… décident de leur mode de fonctionnement, de leur financement et de leurs initiatives.
Ils nourrissent le travail d’élaboration et d’initiative des instances du Parti.
1.5. Le Parti et le Mouvement Jeunes Communistes de France
La participation pleine et autonome de la jeunesse aux processus transformateurs, la rencontre entre les jeunes et le Parti communiste français, sont un enjeu fondamental. Le Mouvement Jeunes Communistes de France est un atout irremplaçable.
Le Parti communiste français, ses instances aident à promouvoir son développement et son activité dans le respect de ses décisions et de sa prise d’initiatives. Le Mouvement Jeunes Communistes de France dispose d’une indépendance d’organisation. Il participe pleinement, en partenariat avec le Parti, de l’activité communiste.
Cet espace politique, pensé, animé, construit par et pour les jeunes eux-mêmes est un outil contribuant à la mise en mouvement des jeunes pour transformer le monde.
Des liens de complicité, d’écoute, d’échange à égalité, de construction politique commune fondent les rapports entre les jeunes communistes, les étudiants communistes et le Parti communiste français.
1.6. Les partenariats
La crise profonde du système de représentation politique appelle la construction de pratiques politiques nouvelles faisant appel à l’intervention directe des citoyens, à la coélaboration, aux partenariats.
Dans cette perspective, les communistes créent ou participent à la création, sous toutes les formes appropriées, de relations de partenariat avec toutes les organisations politiques, syndicales, associatives et les citoyens intéressés, dans le respect de l’identité, des objectifs spécifiques et de l’indépendance de chacun.
Ces espaces participatifs contribuent à impulser une dynamique politique de transformation sociale.
1.6a. Convergences d’activités aux niveaux européen et international
Solidaires de toutes les forces qui se mobilisent sur la planète pour émanciper la mondialisation de l’hégémonie financière, pour un monde de justice, de co-développement et de paix, les communistes travaillent à la construction de convergences, d’espaces d’activités et de formes politiques inédites, à l’échelle de l’Europe comme au plan international.
1.6b. Le Parti de la Gauche européenne
Le Parti communiste français est membre du Parti de la Gauche européenne (PGE). Comme l’indique l’article 1 de ses statuts, le PGE est une association flexible et décentralisée de partis et organisations politiques de gauche européens, indépendants et souverains qui travaillent sur la base du consensus.
Sur proposition du conseil national, les adhérent-e-s ont décidé d’y adhérer par un vote à bulletin secret. Le cas échéant, la décision de s’en retirer serait prise de la même façon.
Impulsion, coordination, soutien
2.1. La responsabilité des instances du Parti.
Les instances du Parti ont, à tous les niveaux, la responsabilité de promouvoir la capacité d’intervention politique de chaque communiste ; de permettre à tous les communistes dans leur singularité, comme à celles et ceux qui veulent agir avec eux, de trouver, avec le PCF, les voies de l’efficacité. A cette fin, les instances du Parti impulsent, coordonnent, soutiennent, sur tout le territoire national, l’activité des communistes et contribuent au développement et au renforcement de l’organisation du Parti. Elles prennent pour cela toutes les initiatives nécessaires, organisent les rencontres et les mises en relation susceptibles de dynamiser le développement de chaque type d’activité. Elles y consacrent une part importante de leurs moyens financiers. Elles attachent une importance particulière à l’offre de formation en faveur de tous les adhérents, de toutes les adhérentes, notamment les jeunes. Elles ont la responsabilité de faire circuler l’information et de la faire parvenir à chaque adhérent-e.
Au niveau national, des collectifs de travail ont, chacun dans leur domaine, sous la responsabilité du Conseil National, la tâche de favoriser le développement national, européen et mondial, de l’activité et de l’intervention communistes, de susciter la mise en réseaux des individus et des structures, d’en faciliter le fonctionnement et de les associer à leur travail.
Chaque année, les instances du Parti débattent, dans le cadre de l’établissement de leur budget, des moyens matériels et financiers à mettre à la disposition des différentes formes d’activité de leur ressort. A cette occasion, les responsables des différentes activités concernées sont invités à participer au débat et à exprimer leurs objectifs et leurs besoins.
Elles rendent compte régulièrement de leur activité.
2.2. Le niveau régional
L’activité communiste prend en compte la dimension croissante des enjeux régionaux. Un comité régional est élu, après chaque élection générale des conseils départementaux, par une conférence régionale constituée de délégué-e-s élu-e-s par ces conseils sur la base, décidée en commun, d’une représentation forfaitaire par fédération, complétée d’un nombre de délégué-e-s proportionnel au nombre d’adhérent-e-s de chaque fédération. Elle élit au sein du comité régional son ou sa secrétaire et un exécutif qui ont la responsabilité d’assurer l’impulsion et la coordination de l’activité communiste sur les questions régionales.
Le comité régional assure dans chaque région, en liaison avec les conseils départementaux, l’organisation de toutes les coopérations nécessaires entre les fédérations concernées. Il a notamment pour responsabilité de travailler aux réponses communistes aux enjeux régionaux et de proposer aux fédérations les initiatives politiques concernant la région, ou des coopérations avec d’autres régions. Il peut consulter les personnalités ou les acteurs et actrices compétent-e-s sur les questions en débat.
Les fédérations décident entre elles des modalités de financement de l’activité régionale.