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Réveil Communiste

Régionales : l'analyse de Jean Lévy, l'abstention, un "vote de classe"

15 Mars 2010 , Rédigé par Réveil Communiste

L'abtention massive aux "Régionales" : un vote de classe !

Dès le lendemain de élections régionales... par Jean LEVY

Trois enseignements peuvent être tirés du scrutin. Lundi 15 mars 2010

D'abord, l'échec global subi par le parti du Président, ensuite un remontée du Front National, enfin, et c'est pour nous l'élément le plus décisif, l'abstention massive des électeurs.

 Nicolas Sarkozy, après trois ans de pouvoir sans partage, s était attribué le rôle de maître de ballet, durant la campagne. L'UMP et sa stratégie étaient ouvertement téléguidées de l'Elysée. Jusqu'aux derniers jours, le président de la République s'est investi personnellement en se déplaçant en province, pour soutenir ses candidats. Et encore vendredi, son interview dans le Figaro magazine, sorti opportunément avec 24 heures d'avance, s'est voulue appel solennel aux électeurs de "bien voter". Aussi le verdict de ceux-ci a été rude : 27% des 'exprimés' ont mis un bulletin dans l'urne en faveur des candidats officiels de la "majorité" ! Certes, ces élections laissent théoriquement Nicolas Sarkozy, à la tête de l'Etat pour deux ans encore. Mais avec un capital (c'est le cas de la dire) de confiance très diminué. Et cela, au moment où il 'apprête à faire payer encore davantage le prix de la crise à la population.

Le score du Front National, plus de 12% nationalement, ne nous laisse pas indifférent. Il déjoue les pronostics des sondeurs encore une fois. Avec plus de 20% en PACA et des scores à deux chiffres dans onze autres régions, l'extrême droite, dont l'électorat avait été vampirisé par le parti de Sarkozy lors des élections présidentielles, reprend des couleurs, avec le vote sanction contre l'UMP. Malheureusement, un électorat populaire (9% en Val-de-Marne, 12,3% en Seine-Saint-Denis, 17,32% dans le Nord, 19,81% dans le Pas-de-Calais) a utilisé les listes du FN pour exprimer sa colère, voire son désespoir. Nourri par la crise, utilisant le bouc émissaire traditionnel de l'étranger "qui vient manger notre pain", mais aussi un "mal vivre" de plus en plus généralisé, Le Pen a surfé une fois de plus sur l'angoisse populaire, laissé en déshérence par un PCF obnubilé par l'alliance socialiste et la stratégie électoraliste, qui lui est liée.

Cependant, l'élément essentiel de la consultation est, sans nul doute, le taux d'abstention : 53,7% plus 2% de Nuls, en gros 55% de l'électorat. Il traduit le profond fossé qui s'est creusé entre "la classe politique", toutes formations confondues, et les électeurs. L'alternance droite-gauche et gauche-droite, depuis trente ans et la détérioration continue des conditions d'existence de larges couches de la population, quelle que soit la couleur politique du pouvoir en place, ont détourné des urnes un nombre croissant d'électeurs. Nicolas Sarkozy a, comme ses prédécesseurs, déçu nombre de Français, victimes de sa politique.

Mais l'abstention n'a pas connu, hier la même intensité selon les régions, les départements et les villes. Ces chiffres ont éloquents : si le pourcentage d'abstentions et de 'nuls' atteint 60% en Lorraine, il n'est que de 50% en Midi-Pyrénées. Les différences constatées entre départements et entre localités sont encore plus éloquentes C'est ainsi que les abstentions dépassent les 60% à Montreuil, à Saint-Denis, à La Courneuve, en Seine-Saint-Denis, comme à Lens dans le Pas-de-Calais. Le taux est supérieur à 70% à Bobigny, le chef-lieu du 93. Mais à l'inverse, ce pourcentage est inférieur à 55%,à Saint-Mandé en Val-de-Marne, 52,9% à Neuilly , dans les Hauts de Seine et 5O,5%, à Versailles dans les Yvelines, 52% à Berck, dans le Pas-de-Calais. Mais dans une même localité, entre le centre-ville et les cités, la différence est considérable. Nous en rendrons compte ultérieurement. En clair, l'abstention populaire de masse exprime un vote de classe. C'est la leçon politique de ce vote.

Tant qu'une force populaire organisée ne s‘opposera pas au système d'alternance, qui ne change ni la pauvreté, ni la misère qui s'accroissent au fil des jours, la rupture entre la politique, telle qu’elle est aujourd’hui pratiquée, et la population s’élargira. La raison fondamentale de ce divorce, c’est la dépendance totale de notre pays vis-à-vis de lois qui nous sont dictées de l’étranger par l’Union européenne. Ces lois (les directives de Bruxelles), scellent le destin de la France et des Français aux intérêts de la finance mondialisée. C’est avec cela qu’il faut rompre. C’est notre souveraineté qu’il faut retrouver. C’est la condition du véritable changement, tant espéré.
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