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Réveil Communiste

Question au gouvernement d'André Gerin, mardi 30 mars 2010 BOSCH : le site de Vénissieux menacé

30 Mars 2010 , Rédigé par Réveil Communiste Publié dans #Luttes 2008-2011

Monsieur le Président,

Ma question s’adresse à Monsieur le Premier Ministre,

Je veux vous interroger sur le désengagement du groupe Bosch sur l’ensemble du territoire français.

La question centrale, c’est l’industrie. En trente ans, notre pays a perdu 2,5 millions d’emplois industriels. Nous sommes loin derrière l’Allemagne en valeur ajoutée, avec une industrie qui ne pèse que 16 % du PIB. En dix ans, l’exportation : c’est 100 milliards de perte dans la zone euro.

On a même théorisé sur l’industrie sans usine, une véritable folie ! C’est ce que j’appelais le pétainisme industriel.

Il faut arrêter aujourd’hui les discours démagogiques sur la faute des salaires ! En comparaison avec l’Allemagne, les experts disent : c’est faux ! Le coût du travail est moins élevé chez nous.

Monsieur le Premier ministre, au-delà des annonces, que fait le gouvernement alors que le groupe Bosch arrête des productions :

- Fermeture de l’usine de Beauvais

- Fermeture de l’usine de Pont de l’Arche

- Menace de fermeture à Vénissieux (630 salariés à qui on a imposé une baisse des salaires de 12 % en 2005)

Il faut savoir que la France est le deuxième marché de Bosch en Europe, avec Renault et Peugeot. On délocalise en République Tchèque, en Turquie, en Inde et peut-être en Chine. Voilà un cas d’école : Bosch veut faire son marché ici en abandonnant les productions.

C’est insupportable économiquement et socialement.

Monsieur le premier ministre, il n’y a pas une minute à perdre.

Réponse de Christian Estrosi, ministre de l’industrie

Merci Monsieur le Président,

Monsieur le Député André Gerin,

Le dogmatisme, Mr le Député, n’a jamais conduit une entreprise industrielle vers le retour à la croissance. Mais le pragmatisme si. Et le pragmatisme, c’est quoi ? Le pragmatisme c’est pour une entreprise comme Bosch, d’avoir su déroger il y a six ans de cela au carcan des 35 heures pour sauver l’emploi et redonner de la compétitivité au moment où elle était menacée.

Le pragmatisme c’est bien évidemment celui que montre aujourd’hui cette entreprise avec l’ensemble de ses salariés en formant une commission pour développer de nouvelles activités. Je les recevrai prochainement pour que le gouvernement puisse les accompagner dans ses nouveaux défis.

Mais le pragmatisme, Mr le député Gerin, c’est surtout qu’aujourd’hui, alors que je vous donne raison, oui depuis 30 ans, la France a abandonné sous tous les gouvernements de gauche comme de droite, une politique industrielle ! Oui la France a perdu des parts de marché par rapport à l’Allemagne qui est aujourd’hui en valeur ajoutée industrielle à 31 % là où nous ne sommes qu’à 16 %.

On peut s’interroger pourquoi. Tout simplement parce que nous nous sommes enfermés dans des politiques de service, nous nous sommes enfermés dans des politiques de finance d’économie virtuelle.

Nous avons le courage, avec le Président de la République et le 1er ministre François Fillon, de nous engager dans une grande politique de réindustrialisation, avec les états-généraux de l’industrie, la suppression de la taxe professionnelle, 23 mesures innovantes pour aider à la relocalisation, le combat que nous menons pour qu’il y ait une taxe carbone aux frontières européennes pour nous redonner de la compétitivité, 35 milliards d’euros positionnés sur des enjeux stratégiques de demain oui, une ambition pour le destin d’une grande Nation industrielle, c’est en étant aux côtés des industries et des salariés et non de l’idéologie.

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