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Réveil Communiste

Li Ketiang et Xi Jinping, Pékin et Shang Haï, dirigistes et libéraux

20 Décembre 2013 , Rédigé par Réveil Communiste Publié dans #Chine

Sur le blog de Jean Lévy :

Li Ketiang  gardera-t-il son sourire ?

par Albin Alain‏

article écrit en 2012

Source: histoireetsociete
Auteur: histoireetsociete
 

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Propulsé par l’ex-président Jian Zemin, Xi Jinping est comme lui un membre du très influent clan Shanghaien fortement basé sur l’économie. Face à cette idéologie très libérale s’oppose un camp plus conservateur des idées premières du PCC dont les membres sont issus principalement des grandes universités de la capitale.

Cette cohabitation à l’intérieur d’un même parti n’est pas sans créer d’affrontements, les deux clans se partageant à 90% les postes les plus importants, les 10 % restant étant confiés à des courants minoritaires. Si de par sa structure unique, le pouvoir chinois ne laisse que peu filtrer ces luttes intérieures, celles-ci sont présentes depuis l’arrivée de Mao au pouvoir et n’ont donc rien d’une nouveauté, malgré ce qu’en disent certains médias.

Le futur président étant un pur produit du « club Shanghaien », la place de premier ministre devra donc revenir logiquement à un « Pékinois » qui sera sans trop de doutes l’actuel vice-premier ministre Li Keqiang.

Celui-ci aura la très lourde tâche de remplacer le très populaire et presque populiste Wen Jiabao, spécialiste en communication intérieure. Ancien secrétaire de la ligue de la jeunesse communiste, Li Ketiang a d’abord fait son apprentissage dans le Henan et le Liaoning avant de monter les marches du pouvoir en étant soutenu par l’équipe conservatrice. Entré au Politburo en 2008 Li Ketiang a été nommé la même année au poste qu’il occupe actuellement, ce en vue de le préparer à la succession de Wen Jiabao. Âgé de 55 ans, Li Ketiang affiche un aspect bien plus discret que son futur prédécesseur et un charisme bien moins « médiatique ».

En tant que proche des idées fondatrices du PCC, Li Ketiang est un partisan d’un certain recentrage de la politique, ce qui ne sera pas sans l’opposer à un Xi Jinping bien plus mondialiste.

En partie initiateur des logements à prix abordables pour les classes modestes, Li ketiang est un défenseur de la protection sociale à destination de cette même population souvent oubliée par la croissance. Pour Li Ketiang il est plus que temps de stabiliser l’économie qui pour lui a connu trop de débordements néfastes pour de nombreux Chinois.

Sans être opposé aux réformes tendant à poursuivre l’ouverture de son pays, Li Ketiang défend l’idée que plutôt que de pousser au « n’importe quoi » pour filtrer ensuite le meilleur jus, c’est en amont que les contrôles doivent s’opérer. Il s’agit là d’une vision totalement contraire à celle du camp libéral qui lui part du principe que la liberté dans l’économie permet une plus grande propagation des activités commerciales, les contrôles ne devant intervenir qu’à postériori et de manière minimale.

Parmi les difficultés à venir, le futur premier ministre devra œuvrer pour réduire la surproduction actuelle dans de nombreux secteurs de l’industrie, ce qui nuit à la rentabilité des meilleures entreprises en raison d’une trop rude concurrence. Si ces dérives sont réelles Li Ketiang devra toutefois préserver les emplois, ce qui se révèlera loin d’être un parcours des plus faciles dans un pays où la clandestinité est pour une part non négligeable de l’activité.

Les produits locaux devenus de meilleure qualité, Li ketiang espère ainsi voir le marché intérieur se dynamiser tout en réduisant la part des importations actuelles. Par manque de confiance sur de nombreuses fabrications locales, une bonne partie de la population porte aujourd’hui son choix sur des produits étrangers ce qui n’est pas sans nuire à l’emploi. La poursuite de la modernisation de l’agriculture, la protection de l’environnement et les économies d’énergie sont d’autres priorités pour celui qui devra remplacer une image de marque proche d’une appellation contrôlée « Wen Jiabao » par une efficacité moins voyante, mais plus constructive que celle de son prédécesseur.

Le Politburo devra quant à lui assurer l’équilibre entre les deux courants de pensée et laisser le moins de place possible aux querelles de personnes. Moins « visible » que l’actuel premier ministre, Li Ketiang risque dès lors d’avoir plus de mal à faire sa place tant dans le gouvernement qu’auprès de la population.

Cet équilibre précaire est le certes même depuis les années ayant suivi la nomination de Jian Zemin, mais la Chine de l’époque était celle de la croissance forte tirée par les exportations et la naissance d’une classe sociale moyenne. Les années à venir seront au contraire celles d’un tassement qui devrait être utilisé pour assimiler les trois décennies passées à un rythme souvent trop rapide. Sans parler de récession, Li Ketiang devra être l’instigateur de l’adaptation nécessaire à une nouvelle donne tant internationale qu’intérieure.

Pour cela, il devra parfaire sa communication avec le peuple afin que ses initiatives soient perçues comme une poursuite des progrès et non comme une marche arrière. La Chine se trouve pour diverses raisons à l’entrée d’un virage dangereux, la nouvelle équipe saura-t-elle le négocier ? La réponse dans les mois qui viennent.

Publié par Albié Alain

le 17 septembre 2012.
sur l’excellent blog: reflets de Chine

Cet article qui date de 2012 est bien au courant des arcanes politiques chinoises qu’il nous présente non sans humour puisque : En juin 1988, Li Ketiang est le plus jeune gouverneur du pays, à la tête de la province du Henan. Il est ensuite nommé secrétaire du comité du Parti communiste de la province du Liaoning.
 

En octobre 2007, il est élu au comité permanent du bureau politique, avant d’être élu en mars 2008 vice-Premier ministre par l’Assemblée nationale populaire. À ce titre, il succède à Wen Jiabao au poste de Premier ministre, le 15 mars 2013.

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