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Réveil Communiste

Les vœux de Rouge Vif 13 vus par Paul Barbazange

26 Janvier 2012 , Rédigé par Réveil Communiste Publié dans #Réseaux communistes

 

Réunir et rassembler la diversité des communistes n’est pas, ne sera jamais chose simple. Surtout en période électorale quand tant de questions allant des hommes et de leurs histoires locales jusqu’aux choix stratégiques tendent plutôt à éloigner. Surtout quand au travers d’une violente crise systémique le "neuf" tape à la porte et qu’il faut inventer. Raison de plus pour profiter des moments qui rassemblent et permettent de progresser, tant en ce qui concerne les contenus que la fraternité.


Vendredi 13 janvier 2012, j’ai répondu avec Marie Christine Burricand à l’invitation de nos camarades Rouges vifs 13 qui recevaient leurs amis pour les vœux.


J’ai passé une excellente soirée. Belle par le nombre (nous étions plus nombreux que l’année précédente), belle par la diversité : des FRALIB bien sûr qui étaient près d’une dizaine et heureux d’être là (et encore d’autres fralibiens se sont excusés car ils avaient une autre initiative ailleurs), des précaires du commerce, des chômeurs, des gens des quartiers alentours, des jeunes militants associatifs de l’antiracisme et du droit des migrants, des militants d’associations de quartiers, des militants syndicaux d’entreprises... Un rassemblement, à mes yeux, plus jeune et directement lié à la production que dans de nombreuses sections du PCF.

Belle par l’atmosphère, par le discours rigoureux de Serge prenant justement l’exemple des FRALIB pour illustrer les positions de l’organisation qu’il préside sur la sortie de l’euro et de l’UE. UE qui est à contrario de ce qui se fait en Amérique du sud (et dont la gauche française pourrait s’inspirer) où après être sortis de l’ALENA, les peuples se regroupent avec l’ALBA et maintenant la CELAC.

Belle parce que les participant-(e)-s sont reparti-(e)-s en se disant que l’espoir est dans les luttes présentes et à venir et que plus que jamais, c’est dans la rue (et les entreprises occupées) que ça se passe.

Pourtant, même là, l’intervention de Jean Luc Mélenchon la veille à la télé a marqué. Et au delà du discours, occupé les échanges. Tout comme d’ailleurs, les conditions concrètes de l’ensemble de la séquence électorale en cours (et ses avatars dans les diverses circonscriptions des Bouches du Rhône !).

Les luttes seront décisives, avant, pendant et après les élections. La façon dont les communistes, membres ou non du PCF participeront à ces luttes, proposeront des luttes, des rassemblements politiques, influera fortement. Le résultat électoral dépendra de ces luttes, mais le développement des luttes dépendra aussi pour partie des résultats électoraux. Nous le savons.

Nous avons dans ce domaine une vraie expérience : 1936, 1945, 1968, et même 1981 et 1995. Sommes nous, les uns et les autres en capacité d’interroger, de bouger avec les militants cette question ?

Sommes nous les uns et les autres capables d’agir pour briser l’attentisme électoral ? Mener les luttes et manifestations politiques nécessaires ? Dans combien de sections, de fédérations du PCF, avec combien de groupes communistes ont eu lieu de réelles mobilisations de lutte politiques contre la crise... trop peu !

Comment se situent les syndicalistes CGT, FSU, SUD par rapport aux luttes, par rapport aux échéances politiques, à leurs contenus ? Comment appréhender la réalité du Front de gauche... son hétérogénéité, sa diversité, ses multiples évolutions possibles... vers un outil politique au service d’ambitions personnelles, vers une social-démocratisation ou vers un outil utile aux luttes ?

Il ne peut suffire d’avoir un programme plus ou moins bon... Le mouvement ouvrier en avait un en 1981 ! Il ne peut suffire d’avoir un candidat bon orateur et débatteur télévisé de talent.

Arriver à organiser les luttes anticapitalistes, avant, pendant et après la séquence électorale, préoccupait tous les participants. Répondre n’était facile pour personne.

Comment les articuler aux moments électoraux : campagnes, meetings et votes ? Comment faire "exploser" les calendriers et les programmes électoraux ?

La forte présence des FRALIB par les questions politiques que posent leur lutte peut aider à éclairer certains aspects.

Jean-Luc Mélenchon, le lendemain même de sa désignation par 57 % des communistes (rappelons à cette occasion que 43% avaient donc voté pour une candidature issue de leurs rangs) a visité leur usine. Il a indiqué son intention d’instaurer des contrôles et taxes douanières aux frontières européennes. Malheureusement, c’est en Pologne que le trust UNILEVER essaie de délocaliser les emplois. C’est bien l’Europe capitaliste qui est en cause, sa construction depuis 1956 contre les exploités.

La question de la protection des salariés et des productions en France en face de la rapacité des transnationales et de leur outil politique et institutionnel européen.

Cette lutte pose tout aussi clairement la question des financements : accès aux crédits, répartitions et contrôles des crédits bancaires. Pour réussir, la reprise sous une forme coopérative aura besoin de crédits. Quelque chose d’autre sera-t-il possible sans bouleversement révolutionnaire de la sphère du crédit ? Aujourd’hui par BCE et banques interposées, l’argent va à la spéculation, aux profits, au paiement de la dette... à la rente capitaliste et non à l’emploi, à la production. Au dernier trimestre les banques ont failli remettre en cause la poursuite de la production à Net Cacao. Maintenant ce sont les raffineries Petroplus qui ne disposent plus des fonds bancaires de roulement nécessaires à la production.

Le pouvoir doit changer de main. Ce sont eux ou nous !

Le front de gauche est encore très loin de le dire avec suffisamment de cohérence et de vigueur. Je l’ai senti en écoutant jusqu’au bout Mélenchon. Je l’ai senti bien plus fort dans cette amicale rencontre. Le problème n’est ni le Front de gauche, ni Mélenchon : la question à laquelle nous nous heurtons est quelles luttes, quels niveaux pour la lutte et quels contenus de classe ?

Quelle articulation entre luttes et séquences électorales ?

Quel rassemblement arriver à construire entre communistes dans le cadre national ?

Comment aborder les questions internationales : Europe, Euro, guerres coloniales... ?

Oui, j’ai passé un bon moment avec des camarades communistes de Rouge vifs 13. Oui l’essentiel se réglera dans les luttes le plus souvent à l’entreprise. Oui le peuple de France, les 92 % de salariés, ont besoin d’un grand parti communiste national.

Travaillons à son existence, avant, pendant et après son congrès de 2012.

Nous avons tous, communistes au delà des nuances qui nous séparent, à nous saisir de cette question.

Paul Barbazange

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R
<br /> Ce texte de Paul Barbazange,que j'estime beaucoup,me fait me poser pas mal de questions. Paul Barbazange a raison d'exprimer que les travailleurs n'ont rien à attendre que de leur propre<br /> action,de leur lutte,autrement dit d'un puissant mouvement social. Il a raison de relever le mutisme du Front de Gauche sur l'Europe,alors que la subordination de la France à l'Europe interdit<br /> quoi que ce soit des propositions un tant soit peu positives de Mélenchon comme de Hollande. Mais ce n'est pas le seul aspect regrettable du Front de Gauche. Que Pierre Laurent fasse ici ou là de<br /> la figuration auprès de Mélenchon, il n'empêche que le COMMUNISME a disparu du paysage politique français dans une campagne qui n'est rien d'autre que de la promotion Mélenchon. Un article du<br /> site de la section PCF de Béziers relève d'ailleurs les propos de Jacques Chabalier,responsable du pôle Vis du Parti, officialisant au CN du 11 janvier l'effacement du PCF au nom donc de sa<br /> direction. Peut-être convient-il de rappeler que c'est Mélenchon qui a déposé en 2009 le label "Front de Gauche" auprès de l'Institut National de le Propriété Industrielle (INPI,sous tutelle du<br /> Ministère de l'Economie et des Finances),qu'il en est donc propriétaire au titre de propriété intellectuelle,"le seul à pouvoir en tirer bénéfice pendant un minimum de 20 ans". Comment croire à<br /> la réalité d'un "front" qui en réalité est la propriété d'un individu ? D'après le site de la section PCF de Béziers, Paul Barbazange se présenterait comme "candidat communiste dans le cadre du<br /> Front de Gauche". Je croyais qu'il était déjà fixé qu'il n'y aurait aux législatives que des candidats Front de Gauche, sans autre précision. Est-ce que je me trompe ? Que Paul Barbazange mène un<br /> combat là-dessus, qu'il se refuse à ce que son étiquette COMMUNISTE soit interdite, très bien,mais le pourra-t-il ? Je regrette d'apporter ces remarques à l'occasion de la publication d'un texte<br /> aussi chaleureux d'un communiste de la valeur de Paul Barbazange, je le prie de m'en excuser, mais j'ai cru devoir dire ce que j'avais sur le coeur, moi qui ne voterai pas Mélenchon. Roquet<br />    <br />
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