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Réveil Communiste

Le résultat de Mélenchon aux présidentielles, analysé par GQ en mai 2012

25 Janvier 2017 , Rédigé par Réveil Communiste Publié dans #GQ, #élection 17, #lutte contre l'impérialisme

Le résultat de Mélenchon aux présidentielles, analysé par GQ en mai 2012

GQ  appelle à voter Mélenchon en 2017. Qu'écrivait-il en 2012?

Bilan du 22 avril 2012

Mélenchon à 11% c’est en fait un succès pour l’homme, dont la personnalité est la principale force. Il avait vraiment envie de gagner, et comment gagner sans cela ? Il se rêve en Chavez français. Pourquoi pas ? Il a revitalisé les thèmes révolutionnaires et patriotiques, et une partie du peuple l’a entendu bien au delà de ce qui était prévu, même au mois de janvier. Il n’a pas eu peur de la médiacratie, il n’a pas eu peur de déplaire aux biens pensants en attaquant ad-hominem les monopolisateurs de la communication.

Mais il n’a pu dépasser les 14% de la « gauche de gauche » de 1995 et de 2002 parce qu’il a refusé d’affronter les questions qui fâchent les travailleurs.

En négligeant complètement la question de la sécurité, il s’est trouvé pris à contre-pied avec le retour brutal du thème sur scène avec l’affaire Merad, qui a coupé court à sa dynamique.

Il est monté sur les salaires, et il est redescendu sur la « sixième république » qui a occupé de plus en plus de place dans ces discours de fin de campagne, discours de plus en plus courts prononcés pourtant devant de plus en plus de monde. Il paye là le prix de sa faiblesse politique sur l’Europe, et c'est justice car il ne peut pas ne pas se rendre compte que la « sixième » existe déjà depuis longtemps : le traité de Lisbonne est notre constitution, et Maastricht (qu'il avait voté) l'était déjà.

Au lieu de préconiser la diminution de l’immigration pour favoriser l’intégration, il est apparu comme une fois de plus le porte parole de la main gauche du capital : la main droite noie les immigrés dans la Méditerranée, tandis que la main gauche les encourage à s’embarquer en promettant la régularisation à tout le monde. Ce qui concourt à un monde parfait pour le capital où les immigrés sont utilisés à la fois pour faire baisser les salaires et pour détourner le débat politique du social et de l’économique vers les questions identitaires.

Je ne lui reproche pas son engagement écologiste, les limites des ressources vitales de la planète et les menaces sur son habitabilité sont une réalité qu’il faut accepter en matérialiste. Mais de ne pas dire ce qu’il sait très bien, que l’écologie réelle est pro nucléaire et pro OGM.

Après avoir surpris agréablement en n’ayant pas eu peur de chahuter les fausses icônes médiatiques de la CIA telle le Dalai Lama, il avait déçu sur la Libye, sur la Syrie en refusant de s’opposer aux ingérences impérialistes dans ces pays. Mais il a su tout de même au cours de la campagne se montrer solidaire de Cuba et préconiser la sortie unilatérale de l'OTAN.

Le vote Mélenchon représente donc la petite bourgeoisie de gauche, historiquement forte dans ce pays depuis Proudhon, avec une petite percée en direction des jeunes prolétaires enfants d'immigrés, et fort dans le secteur public, et comme lui très homogène sur le territoire : il fait bien plus que Marchais en Alsace, bien moins que lui dans le Nord. Et il ne peut donc guère servir à des conquêtes législatives ou municipales qui supposent des points forts bien localisés.

Cela dit Mélenchon reste meilleur c'est-à-dire plus révolutionnaire au moins dans les mots, moins compromis avec le PS, moins crypto-atlantiste et moins pro-européen que le groupe dirigeant du PCF. Ce qui est paradoxal, puisqu'il est utilisé par cette même direction pour faire disparaître toute trace de marxisme et de classe ouvrière au PCF et le transformer en coquille vide. Et c’est lui en ce moment qui peut, peut être, retenir notre parti sur la pente glissante d’une nouvelle gauche plurielle.

GQ, 4 mai 2012

PS, je vote Hollande dimanche. Sarkozy est un dangereux ersatz mussolinien qu'il faut éradiquer.

PPS de mai 2014. J'ai eu tort de voter Hollande, à voir l'ignominie aggravée de la politique étrangère de la France en Syrie, Ukraine, Afrique, etc ! Quant à "retenir notre parti" sur sa pente glissante, rien n'aurait pu le faire, semble-t-il.

PPPS 28 octobre 2016, je suis toujours membre du PCF, mais je n'inscrit plus mon action politique et celle de webmaster de Réveil Communiste dans le champ défini par la politique de ce parti. Je suis également membre de l'ANC (Association nationale des communistes), fondée à Saint Denis en janvier 2016.

PPPS 16 janvier 2017

Je pense que Mélenchon peut gagner car il est moins "seul" et qu'il affronte davantage les questions difficiles en 2017 qu'en 2012. J'ai donc soutenu sa candidature au sein du PCF. En 2011, où la victoire était hors de question, j'avais voté pour Chassaigne, qui aurait été un bon candidat pour le PCF, mais bien plus droitier.

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T
Visionnaire sur le vote Hollande.....Voter "contre"c'est comme pour Chirac, ce n'est pas un projet. Sur l'écologie, la réflexion et les propos d'affinent et sont souvent plus clairs que chez les écologistes. Sans la logistique et l'implantation du PCF, son pari est irréalisable, sauf si virage social-démocrate pas impossible chez un ancien trotkiste, puis socialiste. D'ailleurs, regardez, dans ses discours, plus de rouge mais du bleu, et plus d'internationale.
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G
<br /> Ce qui tue Mélenchon, plus que le baiser de Judas de l'appareil, c'est sa réticience à comprendre que depuis le traité de Lisbonne l'Europe a montré à tous les observateurs de bonne fois son<br /> caractère pervers et inamendable.<br />
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J
<br /> Ce n'est certainement pas moi qui vait jouer le sauveur de Mélenchon. Mais je ne crois plus beaucoup à la capacité du PCF à faire preuve d'intelligence ou, à défaut, de ruse tactique, pour se<br /> redresser et contrer la montée du FN. Tout est tellement fossilisé dans ce parti... les anciens disent "on a nos habitudes, on ne change rien", les jeunes usent de la langue de bois comme<br /> personne, l'appareil agit uniquement afin que sa survie propre soit assurée, la ComEco disserte de la forme des nuages... Mélenchon est un gauchiste, mégalomane, anticommuniste, formé à l'école<br /> Mitterrand, mais : 1. il sait parler ; 2. il sait user des symboles ; 3. il a une culture historique. Personne à la direction du PCF n'a ces qualités, qui sont la base de la base pour arriver à<br /> faire quelque chose à la présidentielle.<br /> <br /> <br /> Pourquoi est-ce que je parle (déjà) de cette échéance ? Parce que c'est là que le destin de la France va se décider : depuis ce dimanche, on le sait. Donc il faut y réfléchir dès à présent, et<br /> définir, vite et bien : 1. une doctrine sortant du "gauche + Europe + sociétal + classes moyennes" ; 2. une stratégie (je ne veux pas dire "tactique électorale" ou "répartition des candidatures",<br /> mais bien : quelle classe sociale de population cibler, comment l'atteindre, quels moyens et quelle organisation se donner pour y parvenir). Sauf que, de tout cela, la direction du PCF est<br /> incapable et la base est trop légitimiste pour l'imposer.<br /> <br /> <br /> Après les élections européennes, Hollande a signifié qu'il ne changeait rien. Je crains qu'il en soit de même pour le PCF.<br />
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G
<br /> Que l'on sait !<br />
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G
<br /> Jacky Hénin, qui perd son siège dans le Nord, paye lui le prix des louvoiements de la fédération du Pas de Calais depuis 2012, quand Hervé poly a retiré sa candidature pour offrir la<br /> circonsciption d'Hénin Beaumont à Mélenchon avec le succès que l'on fait.<br />
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