Le lauréat du prix Nobel de la Paix a sorti les couteaux ( le Quotidien du Peuple en ligne )
7 Septembre 2013 , Rédigé par Réveil Communiste Publié dans #Chine
En 2009, Barack Obama a reçu le prix Nobel de la Paix pour une raison incroyablement simple : il s'est contenté de prononcer quelques belles paroles en direction du monde arabe. Mais la décision du comité d'attribution fut certainement une erreur. Au minimum, cette décision fut extrêmement injuste, ne serait-ce qu'à l'égard des lauréats des prix Nobel de physique, de physiologie ou de médecine. C'est pour les résultats de leurs recherches qu'ils ont reçu des récompenses et se sont fait connaître dans le monde entier, alors que Barack Obama n'a rien fait pour remporter son prix.
Bien sûr, nous ne pouvons pas dire que le président Obama n'a rien fait, ce ne serait pas juste. L'ironie considérable de la chose est que le Barack Obama qui a remporté le prix, tout en jetant un rameau d'olivier à destination du Moyen-Orient cachait aussi un couteau dans son dos.
Voici ce qu'un chroniqueur du « Washington Times », a dit de Barack Obama : pendant les huit ans de l'administration Bush, les militants de gauche ont souvent taxé celui-ci de bellicisme, et d'être toujours prêt à déclencher le feu de la guerre dans le monde. Si le Président Bush était un traîneur de sabre, alors le Président Obama est Mars, le dieu de la guerre.
Le Secrétaire américain à la Défense Hagel a déclaré que l'US Navy se rapprochait de la Syrie, et qu'il examinait la possibilité d'une attaque de missiles, pour renverser le régime de Bachar el-Assad. Le 31 août, le Président Obama a publié une déclaration, annonçant que les Etats-Unis lanceraient une campagne de répression militaire contre la Syrie quand il l'ordonnera.
Quand on évoquait les perspectives de politique étrangère du deuxième mandat de Barack Obama, la plupart des commentaires disaient que du fait de sa réélection, Barack Obama n'avait plus rien à craindre et qu'il aurait les mains libres pour faire ce qu'il voulait faire. Qu'est-ce qu'il voulait faire ? Maintenant, les choses sont très claires : il a retiré les troupes américaines d'Afghanistan et d'Irak, et maintenant il veut s'impliquer dans une guerre en Syrie, et ce sera complètement une guerre d'Obama.
Personne n'ignore que les armes chimiques ne sont qu'un prétexte. En ce qui concerne la situation actuelle en Syrie, si l'armée régulière syrienne était prise dans une impasse, l'utilisation d'armes chimiques pourrait être un moyen de s'en sortir. Le problème est que les troupes gouvernementales ne sont pas acculées à ce point, et que face à des militants anti- gouvernementaux qui n'ont pas réussi à s'unir, elle a pris un avantage certain. Les médias anglais ont même dit que l'armée syrienne « était proche de la conclusion ». À ce moment critique, si Bachar el-Assad avait vraiment donné l'ordre d'utiliser des armes chimiques, ne serait-ce pas donner à ses adversaires le bâton pour se faire battre, et a fortiori aurait-il accepté qu'une équipe d'enquête de l'ONU passe des dizaines d'heures à enquêter sur place sur les armes chimiques ?
L'équipe d'enquête de l'ONU sur les armes chimiques a terminé son travail, mais elle ne donnera pas ses résultats avant trois semaines au mieux. Mais les Etats-Unis ont décidé de frapper en premier pour garder l'initiative, et le 30 août, le Secrétaire d' État américain John Kerry a annoncé une enquête unilatérale sur les preuves.
Le Ministère syrien des Affaires Etrangères a répondu avec colère, accusant John Kerry de vouloir purement et simplement fabriquer des preuves. De son côté, le président russe Vladimir Poutine a également dénoncé les accusations d'« utilisation d'armes chimiques par les forces gouvernementales syriennes », les qualifiant de totalement « illogiques » et « absurdes ».
Peut-être que les soupçons sur les armes chimiques ne sont en eux-mêmes qu'une fausse proposition, et que la position américaine est plus en fait un problème de « face » : Barack Obama a depuis longtemps fixé une « ligne rouge » à l'encontre de la Syrie, et maintenant que des armes chimiques ont été utilisées, peu importe qui l'a fait, les Etats-Unis doivent réagir, faute de quoi ils perdront de leur prestige et de leur influence dans la région.
Mais que donnera l'usage de la force ? Les Etats-Unis en sortiront-ils vainqueurs ? Pas nécessairement. Certains experts prédisent que la Syrie risque de devenir un pays encore plus anti-américain. Et les islamistes extrémistes en Syrie risquent de lancer une guerre encore plus violente au Moyen-Orient.
Les alliés des Etats-Unis ont déjà trouvé des prétextes pour refuser de participer à des opérations militaires, plongeant ces derniers dans l'embarras. Et dans le même temps, s'agissant de proclamer l'ordre d'attaquer la Syrie, Barack Obama a également retardé la possibilité d'entrer en guerre dans les trois jours. Tout cela montre également les préoccupations de Barack Obama : quel avantage auraient les Etats-Unis à entrer dans la guerre en Syrie ? Qu'espèrent-ils obtenir d'une guerre en Syrie ? Voilà des questions auxquelles l'administration Obama devrait répondre, mais pour l'heure, du point de vue officiel, il n'y a pas de réponse.
Le Quotidien du Peuple, Edition Outre-mer (3 septembre 2013)
Réveil Communiste :
Réveil Communiste est animé depuis 2010 par Gilles Questiaux (GQ), né en 1958 à Neuilly sur Seine, professeur d'histoire de l'enseignement secondaire en Seine Saint-Denis de 1990 à 2020, membre du PCF et du SNES. Les opinions exprimées dans le blog n'engagent pas ces deux organisations.
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