Le Front de gauche ne fait pas trembler "Les Échos"
18 Mars 2010 , Rédigé par Réveil Communiste
Alliance du PCF et du Parti de gauche, le Front de gauche, qui a obtenu 5,8 % des voix au premier tour, n'a pas réussi à rééquilibrer les forces au sein de la gauche. Le Parti communiste pourrait perdre la moitié de ses élus.
L'union fait-elle la force ? C'est une question que se pose sans doute la direction du Parti communiste après le premier tour des régionales, qui a vu le Front de gauche, alliance du PCF, du Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon et de la Gauche unitaire, petite formation de Christian Piquet (ex-LCR), obtenir 5,84 % des voix. Ce résultat, comparable à celui des européennes de juin dernier (6,05 %), contribue, certes, à tourner la page après le traumatisme de la présidentielle de 2007 (Marie-George Buffet n'avait totalisé que 1,93 % des suffrages). Mais, si le Front de gauche a donné une forte audience au jeune et petit Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon, qui aura à l'issue du second tour ses premiers conseillers régionaux, il n'en va pas de même pour le PCF, qui pourrait, quant à lui, perdre la moitié de ses élus (185 en 2004).
Lors des régionales de 2004, les communistes avaient décidé de partir d'emblée à la bataille avec les socialistes dans 14 régions métropolitaines. La situation s'est pratiquement inversée cette année : 17 des 22 fédérations communistes ont préféré se ranger sous la bannière du Front de gauche. La comparaison des scores réalisés par le Front de gauche en 2010 et par le PCF en 2004, quand il combattait sous ses propres couleurs, n'est guère flatteuse. Le Front a réalisé un meilleur résultat que le PCF en 2004 en Aquitaine et en Auvergne (où il passe la barre des 10 %). Ensuite, il a fait un score quasi identique dans le Nord-Pas-de-Calais, où le PC devra donc partager le nombre d'élus avec ses amis du Parti de gauche. Enfin et surtout, cette alliance s'est révélée inféconde dans trois régions. Tout d'abord en Picardie, où, divisé entre Front de gauche et liste « dissidente » (celle de Maxime Gremetz), le PCF n'aura aucun élu, le seuil de 10 % n'ayant pas été franchi, (le parti avait atteint 10,86 % en 2004). En Franche-Comté, le Front de gauche a réalisé un moins bon résultat (4,05 % contre 4,18 %), alors qu'il avait l'espoir de dépasser les 5 %. Enfin, en Ile-de-France, le numéro deux du Parti communiste, Pierre Laurent, a réalisé une moins bonne performance que Marie-George Buffet en 2004 (6,55 % contre 7,20 %). Qui plus est, là encore, le PCF devra partager avec le Parti de gauche le nombre d'élus obtenus quand, en 2004, il en avait le même nombre seul.
« Plus que le score, ce qui compte, c'est le rapport de force au sein de la gauche, explique un fin connaisseur du PCF. Le vrai objectif du Front de gauche était d'opérer un rééquilibrage en sa faveur. Or il y a bien eu un rééquilibrage, mais au bénéfice du PS et d'Europe Ecologie ». Certes, le Front de gauche a devancé le NPA et le Modem. Et il est devenu la cinquième force politique française, mais avec moitié moins de voix que la quatrième, le FN, qu'il voulait devancer.
Ce n'est que lorsque l'on connaîtra le nombre d'élus obtenus par le PCF dimanche soir que se mesurera son recul. Le Front de gauche, qui n'a pas encore réussi à être une force nouvelle, indépendante et populaire, ne pourra plus masquer alors le déclin du Parti communiste.
Réveil Communiste :
Réveil Communiste est animé depuis 2010 par Gilles Questiaux (GQ), né en 1958 à Neuilly sur Seine, professeur d'histoire de l'enseignement secondaire en Seine Saint-Denis de 1990 à 2020, membre du PCF et du SNES. Les opinions exprimées dans le blog n'engagent pas ces deux organisations.
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Le blog est communiste, non-repenti, et orthodoxe (comme ils disent). Il défend l'honneur du mouvement ouvrier et communiste issu de la Révolution d'Octobre, historiquement lié à l'URSS quand elle était gouvernée par Lénine et par Staline, mais sans fétichisme ni sectarisme. Sa ligne politique est de travailler à la création et à l'unité du parti du prolétariat moderne, et de lutter contre l'impérialisme (contre le seul qui importe, l'impérialisme occidental, dirigé par les États-Unis).
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