Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Réveil Communiste

La catastrophe sociale en Grèce

16 Février 2013 , Rédigé par Réveil Communiste Publié dans #l'Europe impérialiste et capitaliste

sur le blog du PTB :

 

Grèce : 3 jeunes sur 5 sans emploi

Les chiffres du chômage en Grèce pour le mois de novembre 2012 viennent d’être publiés. C’est l’hécatombe. La Grèce est confrontée à un risque de crise humanitaire.

Cécile Chams

 

Attention, cela fait beaucoup de chiffres. Mais vous verrez, ils sont éloquents.

 

  • Le pays compte 27 % de chômeurs.
  • Il y a 323 808 chômeurs de plus qu’en novembre 2011 et 20 255 de plus qu’en octobre 2012.
  • En moyenne, chaque jour, 887 personnes ont perdu leur emploi.
  • Chez les jeunes de moins de 25 ans, 61,7 % sont sans emploi, contre 22,7 % en 2007 et 50,1 % en 2011.
  • Dans la tranche de 25-34 ans, ils sont 36,2 % (11,1 % en 2007, 28,9 % en 2011).

Il s’agit des chiffres officiels. Il faudrait ajouter les milliers de petits indépendants qui ont dû mettre la clé sous la porte.

Beaucoup de jeunes diplômés ont perdu tout espoir de trouver un emploi et cherchent une issue à l’étranger. C’est le cas de Kostas1 : fraîchement diplômé en ingénierie des réseaux, il a récemment passé un entretien dans une entreprise de services informatiques : « On m’a expliqué que la charge de travail était très importante. On m’a demandé si j’étais célibataire et si j’habitais loin de l’entreprise, car la vie de couple n’était pas compatible avec l’emploi proposé. La personne qui me faisait passer l’entretien m’a clairement dit qu’il faudrait rester jusqu’à 22 heures la plupart des soirs et commencer vers 9 heures le matin.

On m’a demandé combien je demandais, et j’ai indiqué un salaire mensuel dans la moyenne actuelle pour un jeune ingénieur, soit entre 900 € et 1 000 €. L’examinateur m’a dit que c’était hors de question. Le salaire proposé était de 450 € par mois, soit le salaire minimum pour les jeunes de moins de 25 ans. Un salaire qui ne me permet pas de vivre. Et un rythme de travail qui détruirait toute vie sociale. C’est de l’esclavage, j’ai refusé. Je recherche toujours, aussi à l’étranger. »

Risque de crise humanitaire

En Grèce, les allocations de chômage ne sont accordées que pour quelques mois. La grande majorité des chômeurs sont sans aucune ressource. Il n’y a ni CPAS, ni service social pour aider les défavorisés. Aux chômeurs devraient être ajoutés les travailleurs pauvres, qui ont des salaires si bas qu’ils ne peuvent pas satisfaire leurs besoins fondamentaux. Correspondants à  13 % de la main-d’œuvre, ils représentent la plus forte proportion de travailleurs pauvres dans la zone euro. Plus d’un tiers des Grecs sont désormais sous le seuil de pauvreté.

La Grèce est confrontée à une crise humanitaire, titre le Guardian1, quotidien britannique.

Sur la base des critères et des données de l’Union Européenne, la Grèce est un pays en situation de grave pauvreté. En 2011, 31,4 % de la population, soit 3,4 millions de personnes, vivaient avec un revenu inférieur à 60 % du revenu national moyen disponible. Dans le même temps, 27,3 % de la population, soit 1,3 millions de personnes, étaient menacés de pauvreté. Il n’y a pas encore de données pour 2012, mais les choses ont certainement empiré.

Le nombre de personnes sans-abri a atteint des niveaux sans précédent pour un pays européen : des estimations non officielles indiquent un nombre de 40 000. L’Eglise orthodoxe distribue environ 250 000 repas par jour, qui s’ajoutent aux repas et soupes populaires des autorités municipales et des ONG. Le gouvernement vient d’augmenter les rations municipales distribuées aux enfants suite au nombre croissant d’enfants qui s’évanouissent le ventre vide.

1. Okeanews.fr, 14 février 2013. • 2. The Guardian, 11 février 2013.

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article