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Réveil Communiste

Jean Lévy A PROPOS DES MANIF'S A PARIS

17 Octobre 2010 , Rédigé par Réveil Communiste Publié dans #Luttes 2008-2011


  Les manifestants arpentent six fois le pavé parisien depuis la rentrée.

 

Dépassant 300.000 le 12 et le 16 octobre, on peut se réjouir des foules rassemblées, de leur dynamisme, de leur volonté commune, six fois répêtée, de combattre ensemble la réforme imposée.

Et "d'aller jusqu'au bout".

 

Mais peut-on être entièrement satisfait de ce chiffre pour la région parisienne ?

L’Ile-de-France et ses 10 millions d’habitants, pose problème.

Alors qu’en province le nombre de manifestants représente souvent le quart, voir beaucoup plus, de la population locale, nous sommes, à Paris, loin de compte.

Mais ce n’est qu’un aspect du problème.

 

 Alternant le République-Nation, le Nation-République avec le Bastille-Denfert et le Montparnasse-Bastille, les « francilliens » ont sillonné de longues avenues et de larges boulevards, toujours les mêmes, sans que la population des quartiers traversés, se soucie un seul instant du passage bruyant d’une foule revendicative.

Personne aux fenêtres.

Il y a divorce entre le peuple des banlieues clamant ses colères et les bourgeois nantis, calfeutrés derrière leurs rideaux.

 

Au-delà des chiffres, fussent-ils impressionnants, il y a le côté spectacle, ou disons « spectaculaire ».

C’est la conjonction du défilé et de son effet dans les quartiers traversés.

 

Rappelons-nous (pour les plus anciens, certes) le Faubourg (Saint-Antoine) des grands heures, un jour de manifestation populaire, avant et après-guerre. Il y avait communion entre la foule qui défilait et celle, qui aux fenêtres, applaudissait. C’était comme une fête. Car, de ce temps-là, le peuple habitait encore les faubourgs. Dans la rue et dans les maisons, vivait la même classe.

Ce n’est plus le cas aujourd’hui.

En empruntant aujourd’hui ces artères désertées, le défilé, en bas, se déroule comme dans une ville morte. En négligeant cet aspect, nous nous privons-là d’une dimension importante de la manifestation et de sa médiatisation.

Aussi, faut-il réfléchir : comment faire coïncider le peuple et son habitat ?

En faisant manifester la population laborieuse chez elle, en banlieue.

 

Imaginons un défilé de la Porte de Montreuil à Bagnolet en passant par les mairies de ces communes et les « cités », les « quartiers », ces zones de « non droit » social où vivent les plus défavorisés, ou de Saint-Denis à Bobigny, tout au long de la voie du tram T1, qui traverse La Courneuve et Drancy.

Imaginons l’effet produit, aussi bien dans la population que chez les manifestants.

Imaginons aussi, les répercussions au niveau du pouvoir, du patronat et de ses médias, avec un JT, le soir, à TF1 ou France 2 exprimant la fusion des colères populaires et la joie des retrouvailles des travailleurs sur leurs terres…

 

Cela ferait l’Evènement, avec un grand E.

Qu’est-ce qui empêche d’essayer ?

 

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