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Réveil Communiste

Islam, terrorisme, antisémitisme, États-unis, complots (communistes et populistes, partie 4)

16 Août 2015 , Rédigé par Réveil Communiste Publié dans #GQ

En perspective, le modernisme du Chrysler Building, et le postmodernisme du 11 septembre.

En perspective, le modernisme du Chrysler Building, et le postmodernisme du 11 septembre.

Communistes et populistes, GQ, partie 4

 

Texte en partie dépassé, voir :http://www.reveilcommuniste.fr/article-dossier-critique-developpe-en-reaction-aux-massacres-des-7-et-9-janvier-125401748.html

 

lien à la partie 1 : Qu’est ce qu’on appelle le « populisme » et comment les communistes l’appréhendent-ils?

lien à la partie 2 : Les fascismes colorés

lien à la partie 3 : Insécurité, immigration, assistanat, Roms, école

lien à la partie 5 : A bas les idéologies postmodernes !

 

5)      Voile, burqa, islamisation

Pour la société française et le bon sens élémentaire d’un peuple révolutionnaire qui a souvent fait trembler l’ordre du monde, il est indiscutable que le voile islamique est une atteinte à la dignité des femmes, et que la burqa est une violence symbolique extrême à l’encontre de toutes les femmes. Ces marques d’auto-stigmatisation ravalent celles qui refusent de les arborer au rang de prostituées. Et légitiment le harcèlement des filles dans les ghettos qu’elles contribuent largement à structurer.

Elles symbolisent aussi le refus de l’intégration à la société française sur des bases réactionnaires et aliénées. Les partisans de la tolérance (et de l’obligation indirecte) du voile, hormis les intellectuels de gauches naïfs ou hypocrites, sont bien souvent motivés par le machisme inconscient ou non, ou par la volonté inconsciente fréquente parmi des opprimés de dominer une sous classe encore plus opprimée. Les petits blancs de l’ère coloniale voulaient se sentir supérieurs aux Algériens, les soi-disants « indigènes » déracinés des ghettos veulent se sentir supérieurs aux femmes, et le voile est une manière d’imposer la hiérarchie des sexes.  Il ne faut pas viser à interdire le voile, sauf en milieu scolaire, mais il faut le marquer clairement comme un emblème réactionnaire incompatible avec le progrès social et démocratique.

Les femmes qui  portent ces tenues qui les dégradent, volontairement ou non, trahissent leurs sœurs et renforcent en Occident les fascismes colorés qui se confortent mutuellement  en s'opposant : elles marquent le territoire pour les fascistes verts, et servent de repoussoir exemplaire pour conforter la propagande des fascistes bleus, noirs, bruns et blancs. Chaque burqa qui circule, c'est dix mille voix de plus pour le FN.

Dans les pays de culture musulmane, la problématique est un peu différente, mais pas fondamentalement. La laïcité émancipatrice peut y progresser indirectement, et il faut tenir compte de la réalité de l'opinion populaire. Mais il n'empêche que rien ne justifie ici ou là-bas, la complaisance gauchiste pour la réaction religieuse féodale-fasciste.

 

6)      Soi-disant Islamophobie

L’islam est en effet bien trop souvent représenté par des prosélytes extrémistes, subventionnés par les pétro-monarchies du Golfe (Arabie saoudite, Émirats, Qatar, Koweit), dont le rapport à la foi est hypocrite, archaïque et intolérant. La tâche des militants progressistes n’est pas de leur faciliter la tâche et de paver le chemin à une régression de civilisation.

 Il n’y a guère de sens à vouloir classer les religions sur une échelle de valeur, même si on peut remarquer que le message évangélique est susceptible d’une interprétation communiste directe qu’on trouvera difficilement dans le Coran. Un guérillero catholique d’Amérique latine est au service du peuple et non des prêtres de sa religion ; un guérillero islamique d’Algérie ou de Syrie est au service des émirs du Golfe qui le payent, non du peuple qu'il assassine.

Mais au-delà de cette évaluation subjective, le christianisme du XXème siècle, le catholicisme de Vatican 2 par exemple, vaut mieux que l’islam du VIIème siècle auquel veulent nous ramener ses prosélytes les plus actifs, salafistes, wahhabites, takfiristes, frères musulmans, et autres vaticinateurs de fatwas terroristes. L’islamisation du prolétariat qui se fait avec l’argent des pétromonarchies pour promouvoir cette interprétation rétrograde et sectaire de la religion doit être combattue. Certes elle ne prévaudra pas. Mais dans les conditions actuelles, ce seront des Sarkozy et des Bush qui y veilleront, à leur manière, et à notre grand dam avec l’appui populaire, si les progressistes apparaissent comme laxistes en cette matière.

On peut comprendre que les musulmans n’aiment pas que leur religion soit critiquée, mais l’islam n’aura jamais un privilège qui puisse lui donner le droit de devenir un tabou dans une société à forte culture anticléricale, frondeuse et insolente. Les interdits concernant le prophète Mahomet n’ont de valeur que pour les musulmans, et il est aberrant que certains veuillent les imposer à tout le monde. La seule réaction correcte aux provocations commerciales d’un torchon comme « Charlie  Hebdo » est de les ignorer. Et il est bien évident que si l’islam obtenait une sorte de respect public excédant l’usage habituel, les autres cultes fonceraient dans la brèche pour en réclamer autant.

Sur le fond, l’islam est une idéologie politico-religieuse qui s’est formée et s’est développée dans les formations sociales médiévales du Moyen Orient, entre les septième et dixième siècles, qui a fort peu évolué depuis, et qui est maintenant complètement dépassée au plan politique, et au niveau des mœurs.  Elle est largement corrélée aux retards de développement accumulés dans cette région, et à l’impuissance des peuples à lutter efficacement contre l’impérialisme.  L’islam comme toute religion de ce monde est un héritage du passé, qui produit encore de la culture et du lien social, et permet à ses fidèles de satisfaire des aspirations subjectives morales, esthétiques ou métaphysiques, mais il ne peut plus rien revendiquer en dehors de la sphère de la vie privée. Les peuples musulmans ne pourront reprendre leur destin en main sans achever le processus de laïcisation qui a conduit les éléments radicaux de la bourgeoisie européenne révolutionnaire, à la suite de précurseurs à l’audace sans limite, tel Spinoza, dès le XVIIème  siècle, à neutraliser les empiètements de leur propre religion dans l’espace politique.

Beaucoup de militants gauchistes prétendent qu'il faut défendre les droits civiques des musulmans, en tant que tels. Ils se leurrent profondément, car il est clair que les musulmans qui sont injustement traités en France ne le sont pas pour leur religion (qui au contraire s’affiche ostensiblement, bien davantage que les autres, dans l’espace public, et bénéficie de toutes sortes de complaisance d'État, dont le moindre n'est pas la reconnaissance officielle de UOIF). Ils le sont parce qu’ils sont ouvriers, immigrants exploités, ou victimes de racisme à cause de leur type physique étranger, de leur couleur de peau, et les Algériens à cause du ressentiment remontant à la guerre d'indépendance qui persiste dans la droite française.

L'hostilité montante à l’islam qui serait devenue majoritaire (?) dans la population ne provient pas du racisme, mais est la conséquence peu surprenante des abus et des crimes de toute sorte, largement médiatisés, qui ont été commis par des fanatiques au nom de cette religion depuis plus de vingt ans, et d’abord dans les pays musulmans.

 

7)      Terrorisme

Le terrorisme fasciste vert des Mohamed Merah qui tue des enfants à cause de leur origine doit être mis hors d'état de nuire. On peut d’ailleurs légitimement se poser la question de sa manipulation, quand on constate que les terroristes de cette mouvance (depuis Kelkal en 1995) sont systématiquement tués avant d’être présentés à un juge. Il suscite par réaction un terrorisme blanc sporadique tout aussi répugnant, comme en Norvège, et des lois d'exceptions "bleues" comme le « patriot act » liberticides. Il ne légitime en rien l'usage actuel par les États-Unis du terrorisme d'État pour le combattre, mais il doit être condamné absolument, sans rémission, sans phrases et sans atténuation.

Bien évidement il faut cesser immédiatement de le sponsoriser dans d’autres pays, et de l’utiliser pour déstabiliser ou agresser directement des pays souverains, comme la Libye, la Syrie ou le Mali. Particulièrement intéressant à cet égard est le point de vue des Tartuffes humanitaires anti-syriens (BH Lévy, Glucksmann, Kouchner, etc.) qui après avoir contribué autant qu’ils le pouvaient aux conditions d’une insurrection islamiste en Syrie appellent à la guerre contre ce pays pour y mettre fin.

 

8)      Peine de mort

La peine de mort ne doit pas être rétablie pour des raisons éthiques, et ne serait-ce que pour éviter les dérives de son usage qu’on constate aux États-Unis, mais la révolte populaire récurrente qui s’élève contre les monstres criminels que produit une société malade et déshumanisée ne peut pas être traitée par le mépris. Certains individus sont sortis de l’humanité, ces auto-entrepreneurs du nazisme représentent un danger réel, et s’il ne faut pas en exagérer le nombre, il est compréhensible de vouloir les neutraliser, dans un cadre légal, pour très longtemps. Les prolétaires, par l’étymologie latine, sont les hommes et les femmes qui n’ont d’autre richesse que leurs enfants, et il est juste qu’ils demandent des comptes aux autorités quand ils sont assassinés.

 

9)      Protectionnisme

Le peuple voit juste disait Mao, et il voit juste quand il constate que l’emploi industriel est détruit par la concurrence des pays à bas salaires. La Chine a eu raison d'utiliser cette contradiction du capitalisme occidental pour accélérer son développement, mais en l’occurrence les intérêts des travailleurs de France s’opposent à celui du développement industriel chinois sur cette base. La responsabilité des communistes français est de protéger d’abord l’emploi industriel en France.

Par ailleurs, la désindustrialisation des pays riches provoquée par les politiques de libre-échange les pousse à une fuite en avant impérialiste : la richesse qui ne sera plus produite en Occident doit en effet être captée autrement, par un tribut financier extorqué dans le reste du monde, par la domination culturelle, par la rente financière, les marques et les brevets (y compris de manière criminelle pour les médicaments) et en dernière analyse par la force armée. Le bellicisme nouveau de l’Angleterre et de la France ne s’explique pas autrement.

 

10)   Euro

L’euro est contestable pour des raisons économiques objectives, qui n’ont pas leur place ici. Mais quelques soient ses démérites économiques, l’euro est l’exemple rare d’une monnaie de classe. Il a été une attaque contre le pouvoir d’achat, contre l’emploi, mais aussi contre le sentiment national des prolétaires. Il faut rétablir la souveraineté monétaire de la France, qui est aussi le pouvoir de mener une politique économique dans l’intérêt de ses habitants, ce qui signifie de pouvoir créer une nouvelle monnaie nationale.

 

11)   Théories de complots et de lobbies tout-puissants

Les complots imaginaires qui envahissent le Net sont de mauvaises réponses à de vraies questions, et ne témoignent pas seulement de fantasmes mais aussi d’un légitime désir de savoir et d’agir sur les causes de l’histoire. On ne doit pas y répondre par l’insulte et l’amalgame, mais par la discussion argumentée. Dans l’idée d’un complot interne à l’origine des attentats du onze septembre, les hypothèses qui circulent, selon moi, sont fantaisistes, mais il y transparait la vérité déformée que ces attentats ont été objectivement utiles au projet impérial étatsunien, et qu’ils ont été perpétrés par une mouvance dirigée par des agents américains qui s’est retournée, je pense, contre ses employeurs. Je n'ai aucun doute sur le fait que la CIA et ses sœurs sont capables moralement d'avoir commis ces attentats, mais je ne crois pas qu'elles l'aient fait, à cause du risque incalculable qu'elles auraient dû assumer. La liquidation extrajudiciaire et néanmoins toute officielle de Ben Laden a démontré non seulement que les autorités des États-Unis s'arrogent désormais une puissance tyrannique dans le monde entier, mais aussi qu'elles n’avaient pas intérêt à un procès public, qui aurait révélé au grand public américain l’alliance fondamentale entre islamistes de la mouvance saoudienne et OTAN.

Dans l’idée du lobby juif qui dominerait les États-Unis et donc le monde, il y a l’idée déformée de la conjonction d’intérêt bien réelle entre le complexe militaro industriel américain et le courant sioniste israélo-américain, lobby assumé qui a pignon sur rue à Washington. Rien d’étonnant à ce que le public accrédite l’idée de sa toute-puissance, puisque les médias ne cessent d’alimenter l’idée qu’Israël est le partenaire dirigeant de l’Alliance entre les deux pays ! Les conservateurs américains qui s’en offusquent, tels un Ron Paul, ne comprennent pas la profondeur de l’engagement impérialiste de leur propre pays. La vérité est bien sûr l’inverse : Israël n’est qu’un satellite des États-Unis. Rien n’empêchera les derniers antisémites pulsionnels de délirer, mais ils auront d’autant moins d’écho qu’on se gênera moins à critiquer l’action du lobby sioniste. Notons que l’antisémitisme actuel qui peut parfois s’exprimer sur ce thème est surtout une forme de revanchisme arabo-musulman comparable au revanchisme anti-allemand des Français après la guerre de1870, et n’a pas de rapports qu’indirects avec l’antisémitisme européen génocidaire d’avant-guerre, même s’il y a eu des rapprochements ponctuels.

 

12)   Antisémitisme

L’antisémitisme délirant qui dominait les esprits dans notre pays dans les années 1930 a quasiment disparu. Les négationnistes de la Shoah, les Goebbels de papier, sont extrêmement marginaux, et n’ont de crédit qu’autant que les médias leur en accordent, serait-ce pour feindre de s’indigner. Pourtant, les imputations calomnieuses d’antisémitisme se multiplient, dans le but évident de discréditer les progressistes qui critiquent la politique israélienne. Il faut cesser de hurler avec les loups à chaque campagne de presse, d’autant plus que les Juifs ne forment plus en France un groupe opprimé.

L’assimilation de l’antiaméricanisme (ou même de l’anticapitalisme) à l’antisémitisme est simplement grotesque, dans le registre du « plus c’est gros mieux ça passe », comme dans la campagne anti-Chavez, et ceux qui le propagent ne font que révéler leur antisémitisme inconscient qui assimile les juifs aux capitalistes et aux riches. Peut être chez certains y a-t-il le projet délibéré de favoriser l’antisémitisme pour pouvoir y amalgamer toutes les oppositions au meilleur des mondes de la « fin de l’histoire » capitaliste.

 

13)   Anti-américanisme

L’antiaméricanisme est justifié par le pouvoir impérial ombrageux des États-Unis qui impose son système social, ses intérêts et ses entreprises globales dans le monde entier ; il est exacerbé par le parti pris atlantiste omniprésent dans les médias, de la pseudo-élite autoproclamée qui construit avec enthousiasme et inconscience un empire occidental, gros de conflits de civilisation, et qui tourne le dos à ses propres valeurs de démocratie et d’État de droit. L’antiaméricanisme, qui doit bien distinguer le peuple américain de ses gouvernants et de ses capitalistes est donc la face négative mais indissociable de l’aspiration à l’égalité des peuples et à la paix.

 

à suivre ...

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