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Réveil Communiste

Interview de Jean Jacques Candelier (député PCF du Nord) à Intiative Communiste

27 Septembre 2010 , Rédigé par Réveil Communiste Publié dans #Paroles de communistes!

http://www.jeanjacquescandelier.fr/local/cache-vignettes/L170xH136/arton373-4a1b8.pngJean-Jacques Candelier député PCF du Nord

«  Fier d'être communiste ! »

I.C. a rencontré J-J. Candelier, qui a succédé à Geo Hage en 2O07 dans la l6ème circonscription du Nord. Si le P.R.C.F ne partage pas ses appréciations sur le P.C.F. et le Front de Gauche - d'autant que Mélenchon a refusé tout discussion avec nous - les points de convergences sont nombreux et importants par ailleurs...


I.C. : Comment prend-on la succession d'un député comme Geo Hage qui sut .défendre l'identité communiste contre la mutation réformiste, rester proche de la classe ouvrière du Douaisis et associer l'internationalisme prolétarien (il a été décoré par Cuba socialiste) au patriotisme français ?

J-J.C. : J'ai beaucoup d'estime pour Geo, mais je ne suis pas du genre à trop regarder dans le rétroviseur. J'essaie constamment d'être à sa hauteur. Comme lui, je suis fer d'être communiste.

Concernant l'internationalisme prolétarien, je suis de près à l’Assemblée les relations diplomatiques avec des pays comme Cuba et la Corée du Nord pour contrer les tentatives impérialistes de dénigrement et de déstabilisation. L'attitude de la France envers la R.P.D.C. commence à changer, on évoque l'établissement de relations diplomatiques. La position des U.S.A. envers Cuba évolue aussi, mais il faut maintenir la pression pour l'arrêt total du blocus. Il reste du chemin à parcourir ! J'ai bien entendu ma propre vision de la classe ouvrière et de la riposte qu'il faudrait mener contre la politique sarkoziste. Par exemple, tous ensemble, dans une grève générale d'une semaine, nous pourrions enterrer la réforme U.M.P du système de retraite ! De même, le blocage de toutes les raffineries de France aurait permis de sauver le site de Dunkerque. Ce n'est pas ce que font les syndicats. Dans le Douaisis, je suis à la disposition de tous les travailleurs sans distinction. Contre la casse de l’emploi et des services publics, nous ne gagnons pas toujours, mais chaque combat non mené est perdu d'avance.

Enfin, concernant le patriotisme, mon vote le plus important est le refus de l'approbation du traité de Lisbonne au Congrès de Versailles, en 2008. Si toute la gauche avait refusé cette fuite en avant dans le capitalisme européen, nous aurions pu nous opposer au projet de Sarkozy et du M.E.D.E.F..

I.C. : Le P.R.C.F. considère que la mutation réformiste du PCF est irréversible. Aux régionales, le P.C.F a semblé écartelé entre les listes PS et le Front antilibéral, que Mélenchon souhaite transformer en « Linke » française. Par-delà les  différences d'approche sar l'avenir du PCF, l'unité d'action que propose le P.R.C.F. te paraît-elle possible entre les vrais communistes ?

J-J.C. Bien entendu ! l’unité d'action est non seulement possible, mais souhaitable pour gagner. Au PC.F., la stratégie électorale des régionales s’est faite à géométrie variable, mais cela découle des statuts : il revient aux fédérations des régions de trancher à leur niveau. Globalement, la ligne du Front antilibéral souhaitée par la direction est largement majoritaire. II s’agit d'une démarche de rassemblement. Unis dans les urnes comme dans les luttes. Ce n'est pas idiot. Le référendum sur la Constitution européenne avait cristallisé deux orientations opposées à gauche. Désormais, il faut, à mon sens, donner un plus grand contenu de classe au Front de gauche, qui est encore purement électoraliste, mettre la barre plus haut et gagner en lisibilité avec des propositions simples et assumées, comme les nationalisations et la gestion démocratique par les salariés. Le P.C.F. reste le pivot de ce Front, le dernier obstacle à la création d'un parti ouvertement social-démocrate de gauche, d'un parti de gauche (nom du parti de Mélenchon !) ouvertement réformiste. Je suis profondément attaché au P.C.F. en tant qu'outil, quand bien même il n'est plus officiellement léniniste depuis très longtemps.

I.C. : Le P.R.C.F. considère que l'U.E. étant structurée pour criminaliser le communisme, détruire les nations et les acquis, il faudra en sortir pour produire en France, pour le progrès social, la coopération internationale et le socialisme, Le P.C.F. croit au contraire « l'Europe sociale » possible. Comment les marxistes peuvent-ils se retrouver dans l'action malgré cette divergence stratégique ?

J-J.C. : Je pense qu'il faudrait donner à voir concrètement la société que nous voulons construire, aux niveaux français, européen et mondial. On peut facilement se retrouver sur des mots d'ordre comme l'abrogation de tous les traités européens existants. C'était d.'ailleurs une revendication du P.C.F. et du Front de gauche aux européennes. La Suisse n'a jamais fait partie de I'U.E. et n'en meurt pas ! Mais pour être crédibles aux yeux de la population, qui souffre comme jamais de l'U.E. et de sa politique dévastatrice sans entrevoir de sortie possible, nous devons aussi clairement expliquer vers quoi nous voulons aller. La coopération internationale ALBA (l’Alliance Bolivarienne pour les peuples de notre Amérique) est à méditer pour construire une Europe des peuples.


I.C. : Tu as relayé une demande du C.O.U.R.R.I.E.L. en interpellant le Gouvernement sur le basculement patronal de notre pays au tout-anglais. Comment passer à l'offensive sur ce terrain linguistique vital pour l'existence même de la Nation et néanmoins sous-estimé par le mouvement ouvrier ?

J-J.C. ' Tout d'abord, permets-moi de féliciter les associations qui défendent la langue française. Leur travail est important. C'est vrai que le problème est politique. J'ai saisi officiellement le Ministre de la Culture (procédure de la question écrite). Au sein du groupe G.D.R. de l’Assemblée, j'ai proposé qu'une séance publique réservée à l'évaluation et au contrôle des politiques publiques soit programmée sur le sujet.

Cela aurait le mérite de contraindre le Gouvernement à rendre des comptes et de sensibiliser les députés de tous les groupes. Par ailleurs, je travaille au dépôt d’une demande de commission d'enquête, qui serait chargée « d'enquêter sur les dérives linguistiques actuelles en France, notamment l'envahissement de l’Anglo - Américain, et de réfléchir aux mesures qui s’imposent aux pouvoirs publics pour défendre et promouuoir la langue française ». Le texte est en préparation avec le C.O.U.R.R.LE.L.. Mais cette lutte est l'affaire de chacun : les politiques ne règleront le problème seuls. J'en appelle donc à la vigilance citoyenne, car il ne s’agit pas d’un combat d'arrière-garde nationaliste, mais d’un combat patriotique pour préserver notre mode de vie, actuellement mis à mal. Le calamiteux débat sur l'identité nationale aurait eu un sens s’il s’était agi de défendre nos acquis et non de rendre les étrangers responsables de tous les maux ! La société française ne fait que souffrir du capitalisme mondialisé, broyeur d'humanité et d'identité.

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