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Réveil Communiste

femmes contre le fascisme

9 Novembre 2011 , Rédigé par Réveil Communiste Publié dans #L'Internationale

par danielle Bleitrach sur son blog

légende: Iphigénie avec irène Papas mise en scène de Cacoyannis (1)

Le combat pour la démocratie est aussi celui des femmes, comment dire la fierté de voir une fois de plus des femmes communistes, des Rosa luxembourg, des passionaria monter à l’assaut du ciel contre le malheur, la mal vie autant que contre le fascisme parce que ce qui menace aujourd’hui est bien la fascisation d’un pouvoir capitaliste qui ira jusqu’au bout de son assaut contre les peuples.

Camila Valejo, la chilienne et Aleka Papariga la grecque, toutes deux communistes poursuivant le combat dans des terres inondées du sang des résistances populaires, vous êtes l’humanité. Votre combat est celui du genre humain pour son émancipation mais les femmes quand elles s’engagent dans ce combat apportent aussi une dimension spécifique, une radicalisation qui redouble celui des opprimés.

il y a dans le combat des femmes quelque chose qui touche à l’essence de la démocratie telle que la réprésente le mythe grec, celui d’Antigone ou d’Iphéginie. A la loi telle qu’elle est, au pouvoir tel qu’il s’incarne dans une légitimité patriarcale, celle du guerrier, les femmes opposent la nécessité d’une autre loi, celle qui unit le passé à l’avenir, la loi de la nature. Toutes les femmes ne portent pas un combat de ce type, elles ne l’incarnent que quand elles se dressent contre la brutalité, l’injustice au nom des faibles, des vaincus, au nom de la paix et de la justice contre celui qui veut partir en guerre et imposer la loi du plus fort.

Et je pense en vous voyant, en vous écoutant à cette « prière des veuves et des mères » dite par Eluard à propos de la lutte antifasciste en Grèce :

Nous avions accordé nos mains
Et nos yeux riaient sans raison

Par les armes et par le sang
délivrez-nous du fascisme

Nous bercions toute la lumière
Et nos seins se gonflaient de lait

Laissez-nous tenir un fusil
Pour tirer sur les fascistes

Nous étions la source et le fleuve
Nous rêvions d’être l’océan

Donnez-nous juste le moyen
de ne pas gracier les fascistes

Ils sont moins nombreux que nos morts
nos morts n’avaient tué personne

Nous nous aimions sans y penser
Sans rien comprendre que la vie

laissez-nous tenir un fusil
Et nous mourrons contre la mort.

Oui, comme les folles de la place de mai d’Argentine, comme ces veuves réclamant des fusils contre le fascisme, vous savez que l’arme essentielle d’un révolutionnaire est l’organisation du peuple, ne pas laisser les victimes seules face à l’oppression, l’exploitation et la répression et non seulement vous réclamez cette arme-là mais vous contribuez à la développer, à donner cette force collective à un peuple.

Grèce ma rose de raison disait Eluard et cela dit aussi le combat des femmes contre le fascisme. La force est raison, elle est beauté pas seulement la beauté éphémère de la jeunesse mais celle éternelle de l’amour comme un océan de bonheur, ce qui donne à l’être humain l’espérance d’un monde réconcilié.

Vous êtes des communistes, s’il faut des fusils les communistes savent les utiliser mais leur meilleure arme est le rassemblement conscient et organisé dans lequel chacun se sent fort et en sécurité parce qu’au milieu des siens.

Danielle Bleitrach

(1) voici le commentaire de présentation du film « ...la mère qui telle une lionne essaie de protéger la vie de son enfant des rets du pouvoir patriarcal, une Clytemnestre (Irène Papas) éternelle, archétypale, qui, forte d’une argumentation sensiblement identique, traverse l’œuvre des trois grands poètes tragiques… »

 » …Sans effets spéciaux, avec pour seul soutien la musique magnifique de Mikis Theodorakis, Cacoyannis laisse les épaules solides de deux grands acteurs porter le drame : Irène Papas dans sa grande maturité, déjà devenue un archétype du cinéma, et Kostas Kazakos, à la présence terrienne, déchiré entre le sentiment paternel et la loi inéluctable qui détermine l’existence du chef et préserve le pouvoir… »

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