En France les salaires réels baissent (-15% depuis 2002)
31 Décembre 2014 , Rédigé par Réveil Communiste Publié dans #Economie
Lu sur PCF Bassin :
2012 : les salaires baissent. Ce phénomène devrait se poursuivre en 2013 et 2014. C'est tout le contraire de la promesse de relance de la croissance !
Lu sur le blog de l'UL-CGT de Dieppe
L’année 2012 ne sera pas un bon souvenir pour les salariés français. Une étude d’Insee Première vient en effet de rappeler que le salaire net moyen a perdu 0,4% de pouvoir d’achat en 2012. Et les années 2013 et 2014 vont aggraver le phénomène.
En 2012, les salariés ont gagné « en moyenne » 2.154 euros nets quel que soit leur secteur (public ou privé), calcul fait sur l’ensemble des salaires. Cela a représenté 1,6% de plus qu’en 2011 (en euros courants).
Mais les auteurs de l’étude rappellent que l’inflation a été de 2% en 2012. D’où une baisse du salaire net moyen en termes réels (en euros constants).
Les cotisations amputent de plus en plus le net, mais le salaire brut recule aussi !
L’étude montre l’impact de la hausse des cotisations, notamment des cotisations retraites, sur l’évolution des salaires. Rappelons que l'année 2012 est l'année où les augmentations des cotisations retraites décidées par la loi Sarkozy de 2010 ont commencé à produire leurs effets.
Mais en euros constants, le salaire brut moyen a reculé de 0,1% (à 2.870 euros), ce qui veut dire que le problème n'est pas seulement lié à l'augmentation des cotisations: il est bien plus profond.
L’effet baissier des salaires est sensible sur longue période.
Selon des calculs faits à partir des tableaux de l’Insee, le salaire brut moyen n'a progressé que de 7,3% en 10 ans, soit seulement 0,7% en moyenne par an de fin 2002 à fin 2012, alors que les prix augmentaient de 2% par an en moyenne (jusqu'à 2012)
Le salaire net n’ayant quant à lui augmenté que de 5,2% sur la période (soit +0,5% par an), la baisse du pouvoir d'achat des salaires est donc énorme: sans doute supérieure à -15%. Et encore ce chiffre cache-t-il bien des disparités: rappelons que le prix des loyers, des transports et des produits alimentaires a littéralement explosé
Une baisse plus sensible chez les cadres
En 2012, il apparaît en tout cas que les salariés les moins rémunérés ont été les moins affectés par la baisse de pouvoir d’achat, sans doute grâce à l’existence du Smicqui est revalorisé du niveau de l’indice officiel des prix.
En conséquence chez les employés (2.081 euros bruts en moyenne), le salaire est resté stable en euros constants. Pour les ouvriers (2.164 euros), a baissé que de 0,1%.
Pour les professions intermédiaires (2.941 euros bruts en moyenne), la baisse a en revanche été marquée (-0,7%), tout comme pour les cadres (-0,8% à 5.444 euros). Il faut y voir les efforts des milieux patronaux qui cherchent à payer les qualificaitons le moins cher possible: les salaires des ingénieurs et des informaticiens en sortie d'école on plus que fléchi, dans le même temps où la prériode d erecherche de leur 1er emploi s'allonge.
L'écart entre les femmes et les hommes se réduit parce que les salaires des hommes, plus élevés, se tassent.
Les salaires des femmes étant en moyenne plus bas que ceux des hommes, et que les bas salaires augmentaient plus que les salaires moyens, l’écart hommes-femmes s’en trouve réduit. Tandis que le salaire moyen des hommes baissait de 0,2% en euros constants, celui des femmes a augmenté de 0,2%. Avec 1.890 euros nets moyen pour les femmes et 2.339 euros nets moyen pour les hommes, l’écart demeure donc important (19,2%).
ATTENTION : le salaire "médiant" était de 1.730 euros nets par mois
Si le salaire moyen était de 2.154 euros nets en 2012, il ne faut pas oublier que la répartition des salaires est loin d'être linéaire. Le salaire moyen n'exprime pas une réalité.
En fait, seul un salarié français sur deux a gagné plus de 1.730 euros nets par mois (salaire médian) et un salarié sur cinq a touché moins de 1.321 euros nets.
A l’inverse, l’étude montre que 5% des salariés ont perçu plus de 4.415 euros par mois.
Rappelons que parallèlement les profits des grands groupes on explosé en 2012 !
En 2012, la hausse du CAC 40 a été de +15,2 %, qui s’établissait à la fin de la dernière séance à 3 641,07 points. Dans le détail, les valeurs financières (Société générale : +65 % sur un an ; BNP Paribas : +40 %, Crédit agricole : +40 % ; Axa : +33 %) avaient tiré l’indice vers le haut, tout comme certaines valeurs de l’automobile (+56,7 % sur un an pour Michelin, +51,8 % pour Renault, et.). La baisse des salaires a donc profité à d'autres !
Dans le même temps, en 2012, elles avaient versé plus de 50 milliards d'euros de dividendes à leurs actionnaires, soit une progression de 5% !
La baisse du pouvoir d'achat des salaires est la véritable cause de l'athonie de l'économie ! C'est ce qu'il faut changer !
Rappelons que près de 95% de la population active est salariée. En conséquence, lorsque les salaires baissent, la consommation baisse. Cela pèse donc sur l'activité économique. Tant que les salaires baisseront, la croissance, qui restera au point mort !
Or les mesures gouvernementales vont toutes dans le mauvais sens.
Réduire le pouvoir d'achat des salariés ne permettra pas de sortir le pays du marrasme, ni de résorber le chômage. S'il l'on veut sortir de la crise et relancer l'emploi, il faut se résoudre à relancer les salaires !
Réveil Communiste :
Réveil Communiste est animé depuis 2010 par Gilles Questiaux (GQ), né en 1958 à Neuilly sur Seine, professeur d'histoire de l'enseignement secondaire en Seine Saint-Denis de 1990 à 2020, membre du PCF et du SNES. Les opinions exprimées dans le blog n'engagent pas ces deux organisations.
Le blog reproduit des documents pertinents, cela ne signifie pas forcément une approbation de leur contenu.
Le blog est communiste, non-repenti, et orthodoxe (comme ils disent). Il défend l'honneur du mouvement ouvrier et communiste issu de la Révolution d'Octobre, historiquement lié à l'URSS quand elle était gouvernée par Lénine et par Staline, mais sans fétichisme ni sectarisme. Sa ligne politique est de travailler à la création et à l'unité du parti du prolétariat moderne, et de lutter contre l'impérialisme (contre le seul qui importe, l'impérialisme occidental, dirigé par les États-Unis).
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