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Réveil Communiste

Détachement, libre circulation, immigration : NOMADES LAND

4 Janvier 2014 , Rédigé par Réveil Communiste Publié dans #l'Europe impérialiste et capitaliste

Lu sur Commun Commune

 

BRN-titre

Une nouvelle directive va organiser le « détachement » de salariés à l’intérieur de l’Union européenne . Sous couvert de lutte contre la fraude, ce texte confirme et précise la directive de 1996 qui « invit(ait) un nombre croissant d’entreprises à détacher des travailleurs ». Cette « libre circulation » de la main d’œuvre constitue, avec celle des marchandises, des services, et des capitaux, l’une des quatre libertés fondamentales sur lesquelles repose l’intégration européenne.

 

L’élargissement de l’UE à l’Est a cependant conféré à ces libertés une dimension plus aigue : « aujourd'hui, la France doit tirer toutes les conséquences de l'Europe des Vingt-huit : les marchés se sont ouverts », se réjouissait récemment (Les Echos, 11/12/13) le patron du grand groupe de transport routier Dentressangle, qui n’hésite pas à recruter massivement ses chauffeurs au sein des nouveaux Etats membres.

 

Pour sa part, la Confédération européenne des syndicats (CES) demande que soit « renforcée la protection des droits des travailleurs détachés », mais se garde bien de remettre en cause le principe même de ce détachement. Pas plus que la « gauche » politique et syndicale française, craignant sans doute d’être accusée de xénophobie. De même naturellement que l’UMP, dont le chef, Jean-François Copé, martelait récemment : « nous ne récusons pas la mondialisation et les mouvements de population en tant que tels, alors que le FN est un parti antimondialiste et antilibéral ». Le PS français a fêté le futur texte européen comme un outil permettant de conjurer le spectre du « plombier polonais » : « il ne faut pas que ce thème monte trop fort à la veille des élections européennes car il pourrait faire disjoncter très fort » confiait ainsi le député Gilles Savary.

 

Pour sa part, une commission de l’europarlement vient d’exiger que les différentes agences nationales pour l’emploi travaillent ensemble. Histoire qu’un jeune Grec ne manque pas un petit boulot qui lui serait proposé à Vilnius… Car le terme même de « libre circulation » est trompeur. Il sous-entend que les Roumains, Polonais ou Portugais profitent avec joie de cette « liberté » qui leur permet de chercher un travail – bien souvent pour un salaire et dans des conditions indignes – à plusieurs milliers de kilomètres de chez eux. N’en déplaise aux chantres du moderne « nomadisme », nul ne quitte sa famille, ses amis, son pays, sa culture d’un cœur léger.

 

Le « détachement de travailleurs » est du reste une facette de ces migrations qui constituent, répète constamment le Medef, « une chance pour la France » (le même discours est transposé et martelé sans cesse par sa maison-mère européenne, Business Europe). Comprendre : une chance pour le capital.

 

Jusqu’à la fin 2013, l’immigration de travailleurs roumains et bulgares pouvait être restreinte, ces deux pays ayant adhéré à l’UE non en 2004, mais en 2007. Cette dérogation est tombée au 1er janvier, avec la perspective d’un nouvel afflux vers l’Ouest. Des grandes villes allemandes, par exemple, alertent sur l’effondrement de leurs finances qui risque de s’aggraver, puisqu’elles sont responsables du versement de diverses aides sociales.

 

Paradoxe : alors que le premier ministre britannique est un fervent partisan du libéralisme, notamment en matière de détachement des travailleurs sans contrôle, il a jugé opportun, pour des raisons électorales et au grand dam de Bruxelles, d’annoncer des restrictions à l’immigration. Il est vrai qu’en 2004, les statisticiens britanniques tablaient sur un flux de 13 000 travailleurs par an. En dix ans, le Royaume-Uni en a vu arriver… 900 000.

 

Le Monde – peu suspect de sympathie à l’égard de qui critique l’immigration – publiait récemment (28/11/13) un reportage réalisé dans une banlieue populaire de Londres. Le journaliste notait que « les services publics et les infrastructures sont débordés » ; citait une responsable municipale affirmant que « la pression est telle que les limites physiques sont atteintes » ; et concluait, quelque peu décontenancé : « désormais, même les travailleurs sociaux appellent à un durcissement des frontières ». Seule note positive : « les nouveaux immigrés sont plutôt appréciés, notamment par les employeurs, qui les trouvent durs à la tâche et peu exigeants sur les conditions de travail ».

 

CQFD.

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