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Réveil Communiste

Des économistes français et allemands débattent du destin de l'euro

19 Octobre 2011 , Rédigé par Réveil Communiste Publié dans #l'Europe impérialiste et capitaliste

 article signalé par André Gerin

Cher(e) Camarade,

Tu trouveras, ci-joint, un article paru dans le journal "Marianne" intitulé Des économistes français et allemands débattent du destin de l'euro " que je te recommande de lire.


Il serait temps, enfin, qu'il y ait un débat entre les communistes à propos de l'Euro !

André GERIN

 

 


MARIANNE

 

Des économistes français et allemands débattent du destin de l'euro

http://www.marianne2.fr/Des-economistes-francais-et-allemands-debattent-du-destin-de-l-euro_a211637.html 

Roland Hureaux - Chroniqueur associé | Lundi 17 Octobre 2011 à 18:01 | Lu 5196 fois

 

Le 7 octobre dernier, s’est produit à Lyon un événement de la plus haute importance pour l’avenir de l’euro et peut-être même de l’Europe. Un panel d’économistes de premier rang, français et allemands, ont débattu pendant une journée de la crise de l’euro et des moyens d’en sortir : plus exactement de l’organisation monétaire qu’il convient de substituer à l’euro, dont l’éclatement est apparu inéluctable aux participants. Notre chroniqueur associé Roland Hureaux fait état des débats. 

 

Côté français, Gérard Lafay, ancien économiste du Plan, Jean-Jacques Rosa, professeur à Dauphine, Jean-Pierre Vesperini, membre du Conseil d’analyse économique, Gabriel Colletis, professeur à Toulouse et André Vianès, de Lyon, se sont partagé la tribune. 

Côté allemand, une délégation de haut niveau comprenant le Professeur Joachim Starbatty de l’Université de Tübingen, Wilhelm Nölling, doyen de l’Académie des sciences politiques de l’Université de Hambourg, ancien député (SPD) et membre du conseil de la Bundesbank et Bruno Bandulet, consultant indépendant et éditeur à Münich, ancien collaborateur du président du Land de Bavière (CSU). 

Certains des Allemands présents à ce colloque participent au groupe qui a entrepris autour du juriste Karl Schachtschneider de contester les plans de soutien à la Grèce auprès du Tribunal constitutionnel de Karlsruhe. 

Les débats ont mis en relief les contradictions internes de l’union monétaire européenne, dont les chances de succès, à supposer quelles aient existé, ont été obérées au départ par la féroce déflation des coûts salariaux menée par le gouvernement Schroeder en Allemagne et par la politique de l’euro fort consécutive à l’arrivée de Jean-Claude Trichet à la tête de la Banque centrale européenne en novembre 2003 : son prédécesseur Duisemberg avait eu soin au contraire de maintenir  le cours de l’euro au plus bas et donc à portée des pays les plus vulnérables. 

Parmi les solutions alternatives, les participants ont envisagé, sans en exclure aucun, différents scenarios, depuis le plus libéral : retour au monnaies nationales avec flottement généralisé, jusqu’aux plus structurés : monnaie commune, nouveau système monétaire européen de parités fixes et ajustables, sans oublier la possibilité d’une Europe multizone (un euro du Nord et un euro du Sud), qui pose la question de ce que serait la place de la France.  Les participants au forum ont promis de se revoir pour examiner notamment comment pourrait s’opérer une sortie ordonnée de l’euro. 

Contrairement à la doxa officielle qui tend à opposer aux Allemands, premiers de la classe, les Français mauvais élèves de l’euro, l’opposition à l’euro est au moins aussi forte en Allemagne qu’en France, non seulement dans l’opinion mais aussi parmi les experts : les positons du Pr Hans Werner Sinn, président de l’IFO de Münich, le plus important institut de recherche économique allemand sont ainsi de plus en plus critiques vis-à-vis de la monnaie unique. 

Mais face à cette division de l’opinion, le prisme politique a, des deux côtés du Rhin, le même effet déformant : l’opposition ouverte à l’euro est cantonnée aux partis extrémistes (surtout l’extrême gauche en Allemagne) et à quelques personnalités atypiques du « mainstream », les participants allemands (et naturellement français) au colloque de Lyon se rattachant à celles-ci. Mais dans les partis classiques, UMP et PS ici, CDU et SPD là, la pression de la pensée unique est au moins aussi forte en Allemagne qu’en France. 

C’est pourquoi les eurocritiques allemands comptent beaucoup sur les Français : « L’Allemagne a provoqué d’immenses dégâts en 1914, elle a détruit l’Europe en 1940, elle ne peut se permettre la moindre initiative qui pourrait laisser penser qu’elle veut mettre à bas l’édifice européen actuel : c’est aux Français de prendre l’initiative », dit un des participants allemands.« Si on regarde les chiffres de PIB, l’euro, c’est d’abord l’Allemagne et la France, les autres ne comptent guère, c’est à eux qu’il convient de prendre les choses en mains », dit un autre.  

Aussi curieux que cela paraisse, après cinquante ans de construction européenne marquée par le primat de l’économie, le monde des économistes français et celui des économistes allemands s’ignorent largement. Qu’une rencontre de ce type ait pu avoir lieu sous les auspices non point de la monnaie unique mais du souci de la dépasser n’est un paradoxe qu’en apparence. Il pourrait montrer que la fin de l’euro ne signifie pas nécessairement la fin d’une Europe fondée sur une étroite coopération franco-allemande.

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