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Réveil Communiste

« DÉMOCRATIES », mythes et réalités de L’OCCIDENT

17 Février 2014 , Rédigé par Réveil Communiste Publié dans #Impérialisme

 

polex

Nos opinions occidentales, persuadées d’être plus cultivées que celle du Sahel où règne l’illettrisme, sont modelées, manipulées, par des médias omniprésents, télévision, réseaux internet, à peu près totalement contrôlés par des « spécialistes », travestis en politiciens, économistes, journalistes, communicants. Seuls admis à monopoliser la parole médiatisée, rétribués largement en fonction de leur utilité pour les pouvoirs, ils procèdent tous d’une même idéologie, que l’on peut repérer, au fil de leurs discours, à quelques mots recouvrant des concepts mythifiés, falsifiés.

 

Ainsi de l’expression « communauté internationale », utilisée quotidiennement en matière de politique internationale. Elle exprime la volonté des seuls dirigeants de l’impérialisme occidental, en ignorant superbement l’opinion des gouvernements représentatifs de plus de 5 milliards d’hommes (Chine, Russie, Inde, Amérique latine, Afrique, etc…), sur 6 à 7 milliards d’habitants de la planète.

 

- Même version manipulée du concept de démocratie, qui signifie toujours le gouvernement du peuple par lui-même. Nos télévisions la travestissent en la réduisant au modèle occidental « libéral », composé de la liberté d’observer les lois du marché, d’exploiter, en un mot du capitalisme, et d’un suffrage universel pluraliste. Cette définition exclue le reste du monde, voué au mal, à la dictature, à l’absence de droits humains, au mal politique en somme.

 

- Cette définition est d’ailleurs à géométrie variable : elle voue aux gémonies parce que non démocratique un Président russe que ses tares n’empêchent pas d’avoir de fortes majorités électorales, alors que Hollande, parangon de « démocratie », n’est approuvé que par le quart environ des assentiments populaires en France. Nos « informateurs » baptisent volontiers « démocrates » :

 

les insurgés syriens qui ont pour objectif de renverser le régime légal et représentatif par la force et l’intervention étrangère,

 

les émeutiers ukrainiens qui aspirent au coup d’Etat,

 

les bourgeois de Thaïlande qui refusent les résultats électoraux.

Et les partisans majoritaires du gouvernement de Bangkok, forts du soutien des paysans et des classes urbaines pauvres sont qualifiés de « populistes », puisqu’ils n’acceptent pas ce qu’on décidé pour eux les « élites » !

 

SUFFRAGE UNIVERSEL, UNE CONQUÊTE MANIPULÉE.

 

- Depuis l’Antiquité, on n’a pas découvert d’autre moyen d’exprimer la volonté démocratique des citoyens que le suffrage universel. Pour cette conquête, des militants, hommes et femmes, ont combattu et parfois sont morts, en France, en 1793, en 1848, 1871 et 1944, après les quatre années noires d’Etat pétainiste qui l’avait effacée. Nous n’avons pas le droit de mépriser ce précieux héritage, et devons combattre le redoutable désintérêt de la chose publique, qui conduit les plus pauvres et les plus exploités à s’abstenir massivement aux élections, dans tous les pays occidentaux capitalistes.

 

- Mais nous devons analyser leurs raisons de la faire, elles sont liées à cette escroquerie d’une « démocratie à l’occidentale », réduite par nos idéologues médiatiques à la seule consultation électorale épisodique. Les citoyens français ne le croient pas parce qu’ils souffrent depuis longtemps de promesses électorales oubliées dès l’accession au pouvoir : rien de nouveau, le Parti socialiste élu en 1956 pour négocier la paix en Algérie y expédia les jeunes Français tenter d’écraser le soulèvement national par la terreur et la torture ; 58 ans plus tard, le Président Hollande qui claironnait « guerre à la finance » met en place les recettes du Medef, et cultive l’austérité, le déclin industriel et social, et l’aventure militaire.

 

- Depuis plus de deux siècles, les Constitutions successives de notre pays prévoient expressément : « il n’y a pas de mandat impératif », ce qui signifie que tout élu, une fois choisi par le suffrage populaire, est libre de ses choix, qu’il n’est pas tenu de respecter les volontés des électeurs. Deux seulement prévoyaient le contrôle populaire des élus : celle robespierriste de 1793, non appliquée pour cause de guerre et de coup d’Etat ; celle de la Commune de 1871, qui ne dépassa pas les limites de Paris. Aujourd’hui, cette constante « délégation de pouvoirs » devenue synonyme de trahison des promesses des temps d’élection, se traduit en discrédit du suffrage universel.

 

QUELQUES ÉCHANTILLONS DE « DÉMOCRATIE OCCIDENTALE »

 

- Cette « démocratie libérale » que nos dirigeants offrent au monde comme un modèle indépassable, est une caricature, quand le suffrage universel, condition nécessaire mais pas suffisante, se révèle un attrape-nigaud politicien. Il est en effet très facile à truquer, comme le démontrent aujourd’hui de nombreux pays dans le monde :

 

- Les « Révolutions arabes », nées de revendications politiques et sociales parfaitement légitimes, ont abouti en Tunisie et en Egypte à des résultats électoraux favorables aux réactionnaires intégristes, parce que l’électorat le plus démuni, le plus pauvre, a été inondé de milliards distribués au nom d’une religion manipulée par les potentats richissimes du Golfe. Des années plus tard, Tunisiens et Egyptiens peinent à sortir de ce piège soit disant démocratique.

 

Les Etats d’Afrique Sahélienne, ou Madagascar subissent aussi les effets désastreux de ce « modèle occidental » hérité de l’ère coloniale. Ils pratiquent le multipartisme jusqu’à la caricature, avec parfois des centaines de partis concurrents ; mais ils ne sont en général que la coterie clientéliste d’un politicien, qui n’aspire qu’à conquérir les avantages du pouvoir. Dans ce paysage politique désolant, les mouvements progressistes sont désarmés par la pauvreté de leurs moyens : seuls les candidats sponsorisés par des protecteurs étrangers disposent des véhicules, du riz ou des vêtements qui permettent d’acheter les votes au cœur du pays. Faut-il s’étonner que le pourcentage de votants soit souvent très faible ?

 

Il serait naïf de croire ces falsifications réservées aux pays dépourvus de modernité technologique, à peine « entrées dans l’histoire », selon la définition xénophobe de Sarkozy. L’Inde, ce grand pays appelé à devenir, au 21ème siècle, le plus peuplé du globe, riche d’Etats et de cultures millénaires, un de ces « Brics » au taux de croissance industrielle rapide, est aussi sur bien des points, à l’avant-garde des technologies numériques. Le 9 décembre 2013, un article de Syed Masroor Hasan de New Delhi (Outlook) explique comment des entreprises indiennes de communication, contre quelques millions de roupies (jusqu’à 200 000 euros), proposent aux politiciens avides d’élections, une campagne de rumeurs en leur faveur sur les réseaux sociaux (Twitter, Facebook), en utilisant de faux « followers » capables de manipuler l’électorat, voire, si besoin est, de provoquer des émeutes ou manifestations : une «  industrie » rentable, dans un pays qui compte plus de 200 millions d’internautes connectés. Nos médias, qui savent se gargariser de « l’Inde, la plus grande démocratie du monde », ont ignoré ce phénomène. Comme ils ont aussi occulté le rôle de manipulation des opinions menées à partir d’officines occidentales, grâce aux « réseaux sociaux », en Iran, en Syrie, au Maghreb, en Ukraine, etc…

 

En France aussi, le suffrage universel est vicié :

par les découpages électoraux, et les modes de scrutin, qui réduisent les « petits partis » à la figuration, par une constitution d’inspiration monarchique qui fait du président un monarque élu aux pouvoirs énormes, et des députés une « majorité présidentielle » plutôt que des représentants des citoyens, par des scrutins « européens » appelés à trancher entre des euro-députés tous, peu ou prou, favorables à la CEE au service des multinationales et de l’austérité, etc…

Cela ne peut pourtant nous entraîner à lui préférer les régimes excluant la citoyenneté, comme l’Etat français du Maréchal Pétain, dont l’extrême droite rêve encore.

 

FRANCIS ARZALIER

 

source :http://www.collectif-communiste-polex.org/

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G
<br /> Pour ce qui est des vertus du suffrage universel, je pense qu'en régime bourgeois il n'est qu'une mystification. c'est bien que tout le monde vote, mais il n'y a pas d'équité possible dans une<br /> système où les moyens d'infleunce sont massifs et sophistiqués. Je pense que le suffrage universel ne peut intervenir qu'a posteriori de tout grand changement politque et social.<br /> <br /> <br /> C'est mon avis et je le partage.<br />
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G
<br /> "Communauté internationale" signifie ni plus ni moins "Occident", avec le Japon, et le Golfe, car d'une part ça représente pas mal de pays (environ 50) qui votent de plus en plus en bloc sur<br /> toutes les questions à l'ONU, et il y a environ 100 pays très vulnérables aux pressions de toute nature; à cela s'ajoute le bloc islamique qui dépend des subventions des pétromornarchie.<br /> <br /> <br /> Mais la Chine dispose aussi d'un pouvoir d'nfluence enfortecroissance, et l'Afrique et l'Amérique latine peuvent en jouer pour acquérir une nouvelle liberté d'action.<br />
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