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Réveil Communiste

CN du PCF Alain de POILLY membre du conseil national à Pierre LAURENT secrétaire national du PCF

7 Mai 2011 , Rédigé par Réveil Communiste Publié dans #CN du PCF


Cher Pierre

Je tiens à te faire part de mon sentiment sur le conseil national du 8 et 9 avril 2011. Je te rappelle les faits pour qu’il n’y ait pas de malentendu sur la nature de mon indignation.

Après ton rapport, les intervenants choisis par le président de séance étaient très majoritairement favorables à la candidature de Mélenchon. Il n’y aurait rien à dire, si ce n’est que c’est la seule période où la presse a été autorisée à entrer dans la salle du conseil. La manœuvre était tellement évidente qu’un camarade est intervenu l’après-midi pour la dénoncer, en faisant observer que dés que la presse a quitté la salle les interventions en faveur de la candidature de André Chassaigne sont devenues subitement majoritaires, un pur hasard, peut-être ? Mais ce n’est pas tout. Il était onze heures, un camarade intervient : « je viens de recevoir un mail, n’informant que sur le blog de notre journal l’Humanité il est écrit que le conseil national avait décidé de soutenir la candidature de JL Mélenchon ». Une erreur, peut être ? Ta réponse a été claire « je ne tiens pas la plume des journalistes, j’ai toujours défendu l’indépendance des journalistes ».

On aurait pu en rester là, un hasard, une erreur, pourquoi pas. Mais le soir même les médias diffusent ton interview, notamment sur BFM où tu déclares « Qu’il n’y aura pas de candidat issu du parti communiste à l’élection présidentielle 2012 ». En conséquence, le lendemain, je t’ai interpellé en ces termes : « tu as affirmé devant la presse qu’il n’y aura pas de candidat issu du parti communiste à l’élection présidentielle en 2012. Alors nous ici on sert a quoi ? La conférence nationale, le vote des communistes servent à quoi ? Si toi tu peux décider tout seul, et cette fois ce n’est pas la faute des journalistes, ce sont tes propres paroles, je demande à ce qu’un démenti soit fait dans la presse ». Ta réponse a du être quelque chose comme « je n’ai pas dit cela » si bien qu’elle a suscité plus tard une réaction de révolte d’un autre camarade. «  Je suis journaliste, toujours soucieux de vérifier l’information à la source, j’ai visionné la vidéo de ton interview, tu as bien dit qu’il n’y aurait pas de candidat issu du parti communiste à l’élection présidentielle en 2012. Déontologiquement, je ne peux pas accepter ta réponse, dans ces conditions je m’interroge si j’ai encore ma place au CN. Puis il s’est levé et il a quitté le CN. On attend toujours ton démenti.

Par ailleurs, depuis des mois la direction a pris des mesures pour que rien ne puisse faire obstacle à son choix de faire de JL Mélenchon le candidat du FG à l’élection présidentielle. Elle a repoussé le congrès qui devait se tenir en 2011 à 2012, c’est à dire après les élections présidentielles, elle a décidé d’inverser le vote des adhérents et de l’instance de décision statutaire, ainsi la conférence nationale va décider avant que les adhérents puissent faire connaître leur opinion par un vote. Comme l’a dit une secrétaire fédérale « on n’a pas besoin du vote des adhérents pour connaître leur opinion et le vote des communistes n’est pas une garantie de démocratie ». Bien sûr le conseil national a voté pour maintenir cette anomalie démocratique par 83 voix pour et 29 voix contre, mais cela n’en fait pas pour autant une décision qui favorise la démocratie, cela démontre seulement que la stratégie de la direction est majoritaire dans les instances de direction du parti.

Par ailleurs, comme l’a fait remarqué un délégué, il n’est pas honnête de présenter le choix de JL Mélenchon comme le seul choix qui permet de poursuivre le Front de Gauche. On ne peut pas exercer ainsi un chantage sur ceux qui dans notre parti sont attachés au Front de Gauche. Ce chantage a été effectivement fait par J.L Mélenchon « Ou vous me désignez comme votre candidat ou il n’y a plus de Front de Gauche ». Mais tu n’étais pas obligé de t’y soumettre. Bien sûr André Chassaigne est communiste, et à t’écouter, désigner un communiste comme candidat du Front de Gauche serait interprété par les citoyens comme une preuve que les communistes n’ont pas changé, qu’ils préfèrent toujours l’intérêt de leur parti à l’intérêt du peuple. Que désigner un communiste cela serait reproduire l’échec de 2007 parce que le parti communiste n’est pas un parti rassembleur. Pourtant, les communistes représentent 98 % des forces organisées du Front de Gauche et là où le Front de Gauche progresse le plus c’est là où le parti communiste est le plus fort, le mieux organisé.

Si je tiens à porter ces faits à la connaissance de tous, c’est parce que je crois que le débat qui va s’engager dans notre parti sur la désignation de notre candidat à l’élection présidentielle mérite mieux que des coups de forces médiatiques, du chantage sur l’avenir du Front de Gauche et des manœuvres pour réduire la souveraineté des communistes à une simple ratification des décisions prises par des instances du parti où la direction est assurée d’une majorité.

Notre parti est un parti démocratique et il doit le rester. Le meilleur moyen pour qu’il y reste c’est que dès qu’il y a des dérives il faut en parler, c’est ce que j’ai fait. Je pense que tu es tout aussi attaché que moi à la démocratie dans notre parti et que de ce fait tu es attentif à l’avis de tous les communistes. Je souhaite que nous poursuivions notre combat commun contre le système capitaliste dans une confiance mutuelle et fraternelle.

Reçois cher Pierre mes fraternelles salutations.

Fait le 12 avril 2011.

 

lu sur lepecf.fr

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