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Réveil Communiste

Boycott des élections européennes, réponses aux objections 6.- « C’est une stratégie gauchiste qui renonce au combat électoral. Ce n’est pas une stratégie active »

2 Février 2014 , Rédigé par Réveil Communiste Publié dans #Élections

 


Résumé


En effet, ne pas participer à un combat électoral lorsqu’il concerne de véritables enjeux de pouvoir serait inefficace et irresponsable. Toutefois, un combat électoral ne mérite véritablement ce nom que lorsque les conditions sont réunies pour qu’une élection soit démocratique, et qu’elle permette à un rapport de force de déboucher institutionnellement. Ce n’est évidemment pas le cas des élections européennes. En réalité, ceux qui au fond renoncent au combat électoral sont ceux qui acceptent de renoncer à la souveraineté nationale, seul cadre permettant à un processus électif de s’inscrire dans un rapport de force démocratique. Et c’est ce renoncement qui seul explique les chiffres devenus massifs et structurels d’abstention. Il faut donc revitaliser les élections qui comptent, les nationales, et délégitimer celles qui travestissent cette réalité, les élections européennes. Boycott !


Développement


Le combat électoral ne mérite ce nom que lorsque les conditions sont réunies pour que ces élections soient démocratiques, et qu’elles permettent donc à un rapport de force de déboucher institutionnellement. Effectivement, ne pas participer au combat électoral lorsqu’il concerne de véritables enjeux de pouvoir est inefficace et irresponsable. En revanche, y participer lorsqu’un scrutin cautionne une institution antidémocratique et ne peut par construction impacter aucun enjeu de pouvoir réel, est encore bien plus inefficace, contreproductif et irresponsable que de s’abstenir dans une élection authentiquement démocratique.


Ceux qui renoncent concrètement, dans les faits, au combat électoral, sont ceux qui acceptent de renoncer à la souveraineté nationale, seul cadre et condition de possibilité pour qu’un processus électif représentatif puisse s’inscrire dans un rapport de force démocratique. Ceux qui cautionnent les élections européennes en y participant renoncent par conséquent au combat électoral, le vrai, celui qui concerne la réalité du pouvoir. Du fait de la dissolution de tous les instruments essentiels de la souveraineté nationale, ce combat a désormais a disparu de tous les pays occidentaux, sauf en Amérique latine qui n’a pas renoncé à la souveraineté nationale et où donc les enjeux fondamentaux n’ont pas disparus des processus électoraux. Pour réactiver le combat électoral, il faut lui rendre ses conditions de possibilité, et il faut donc restaurer de manière pleine et entière les souverainetés nationales.


Tous ceux qui ne militent pas pour cette tâche prioritaire ont ainsi renoncé concrètement au combat électoral, pour se contenter de participer à des élections sans objet, sans enjeux, sans souveraineté. Ce faisant, on déconsidère de plus en plus les institutions politiques aux yeux des classes populaires exaspérées, ayant compris qu’on leur vendait du vent en les appelant à participer à un processus électoral qui ne débouche plus jamais sur autre chose qu’une version ou une autre du néolibéralisme. Telle est d’ailleurs la véritable clé des chiffres toujours plus massifs de l’abstention, premier parti de France, et des votes pour le FN. Ceux qui en concluent que les citoyens se dépolitisent risquent d’être surpris lorsqu’une formation politique réussira à être visible sur une vraie proposition de rupture, constructive et réaliste, avec cette situation délétère. Il ne s’agit pas de faire en sorte que les gens votent. Mais qu’ils aient la possibilité de voter pour un projet politique dans lequel ils récupèrent leur souveraineté et partant la possibilité retrouvée de projets démocratiques et émancipateurs, donc la sortie immédiate du néolibéralisme et des traités et institutions supranationales faites pour l’imposer.


La rhétorique républicaine de la participation électorale tourne désormais à vide, sans objet, et se révèle contre-productive. Rappelons d’abord cette idée force, qui devrait être une évidence pour le moindre démocrate : la souveraineté nationale est la condition impérative pour qu’une élection puisse correspondre à un processus démocratique. Le boycott des élections du « parlement » européen est un signe fort pour enclencher cette dynamique émancipatrice et cette rupture nécessaire. Ce sera un puissant révélateur pour voir qui est du côté du statuquo et des classes dominantes, et qui est du côté de l’émancipation, de la démocratie et des classes populaires. Bien des masques et des postures rhétoriques peuvent tomber à cette occasion, comme en 2005.

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