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Réveil Communiste

l'Enseignement de l'histoire-géographie de l'école élémentaire au lycée: vecteur de propagande ou fondement de l'esprit critique? », édition L'Harmattan.

22 Août 2009 , Rédigé par Réveil Communiste Publié dans #l'Europe impérialiste et capitaliste

Merci à Xavier Dubois pournous avoir fait parvenir ce texte de présentation.

Voici comment on éduque nos enfants à l'Europe libérale :

 

« La démocratie en Europe à la fin des années 1990,

comptait parmi ses critères:l'économie de marché, la libre entreprise, la propriété privée et la concurrence. »

Hachette, livre de terminale 2004

 

L'opinion, ça se travaille, et depuis le plus jeune âge!

La propagande quotidienne sur l'Europe libérale, « naturellement » bénéfique, commence dès l'école.

C'est ce que révèle l'étude menée par plusieurs professeurs d histoire sur les manuels scolaires de nos enfants.

Édifiant.

 

« L'Union européenne nous a apporté la paix et la prospérité. » «Son principal défi est la poursuite de la construction des institutions européennes, qui se fait très lentement, même si le traité de Lisbonne de 2007 a permis de sortir de l'impasse due au rejet du traité constitutionnel par la France et les Pays-Bas en 2005. » Ces présentations de l'Union européenne sont telles des extraits de discours ou de tracts électoraux en vue des prochaines élections? Non, on peut les lire dans des manuels scolaires de terminale 2008 (Ratier Nathan). Cette façon d' «étudier » l'UE, peu conforme à la rigueur scientifique, n'est ni une exception ni une nouveauté.

En 1999, le Bordas de troisième justifiait ainsi la primauté du droit communautaire: «Que resterait-il d'un ordre juridique communautaire si l'on voulait le subordonner au droit national? Le fonctionnement de la Commission serait compromis et la construction d'une Europe unie, porteuse de grands espoirs, serait ruinée. »

En 2004, pour Ratier, le traité de Maastricht devait «promouvoir un progrès économique et social équilibré ».

En 2004, le livre du professeur d'éducation civique Nathan de troisième présentait ainsi le projet de «constitution » européenne: «La Convention européenne est une assemblée qui prépare l'avenir politique de l'UE. Elle élabore des propositions pour mettre en place un gouvernement européen garanti par une Constitution. Elle entend fonder l'UE sur les valeurs de la démocratie: la justice, la solidarité, la paix, l'égalité dans l'unité et la diversité. »

Quant aux nouveaux membres (majoritairement ex-communistes), ils devraient «accepter de profondes restructurations » et «entrer dans une économie marchande, avec des privatisations et la fin des monopoles nationaux » (Bréal, première, 2003). Pour le Hachette de terminale 2004, «la démocratie en Europe, à la fin des années 1990 », comptait parmi ses critères: l'économie de marché, la libre entreprise, la propriété privée, la concurrence, l'intervention limitée de l'État et la remise en cause de l'État providence.

Le libéralisme économique, avec son cortège de restructurations, de privatisations et de délocalisations, est donc consubstantiel à la démocratie « la démocratie en Europe, à la fin des années 1990, comptait parmi ses critères: l'économie de marché, là libre entreprise, la propriété privée, la concurrence, l'intervention limitée de l'État et la remise en cause de l'État providence.

Le libéralisme économique, avec son cortège de restructurations, de privatisations, est donc consubstantiel à la démocratie européenne. D'ailleurs l'étude du « modèle européen » et de son volet social a disparu des programmes de terminale. Elle pouvait jeter le trouble et susciter des hésitations quant aux choix de l'Union européenne et à leur conséquences sociales.

Cette propagande officielle a été impulsée par le ministère de l'éducation nationale. Sa plaquette de présentation de la future monnaie européenne, éditée et diffusée à tous les lycéens en 1998: «L'euro, une monnaie pour le XXIe siècle », en est un exemple.

À partir de la signature du traité de Maastricht, l'Union européenne a envahi les programmes scolaires, d'histoire, de géographie et d'éducation civique, en quatrième, troisième, première et terminale. En seconde, les thèmes choisis sont destinés à faire étudier les racines de la civilisation européenne. En première, toute entité géographique européenne n'est plus qu'un élément de l'UE, et la France, un assemblage de régions toutes plus «européennes» les unes que les autres, y compris la Réunion, «une région périphérique de l'Union » (Nathan 2007).

Toutefois, il semble que cela ne suffise encore pas. Après la déception du «non » de 2005, Laurent Wirth (inspecteur général de l'éducation nationale et professeur associé à l'Institut d'études politiques de Paris) s'interroge: «Faut-il aller plus loin? » et conclut: «La réponse appartient au pouvoir politique. C'est à lui de dire s'il faut ou non aller, dans les futurs programmes d'histoire, vers une plus grande place pour l'Europe, afin de forger une véritable identité européenne. »

Et pour «forger » cette «identité européenne », les initiatives se multiplient. Les derniers Rendez-vous de l'histoire de Blois ont consacré leurs travaux à l'Europe, afin qu'ils offrent, malgré « le souvenir amer des "non" accumulés », «à la présidence française de l'Union le soubassement intellectuel dont elle a besoin ». Et Élie Barnavi, membre du Conseil scientifique de ces rencontres, de conclure: «Encore un effort de mémoire, citoyens de l'Europe, et vous serez européens! »

Odile Dauphin

Dernier ouvrage paru:

« l'Enseignement de l'histoire-géographie de l'école élémentaire au lycée: vecteur de propagande ou fondement de l'esprit critique? »,

Ëdition L'Harmattan. 25,50 euros.

Article réalisé à partir du travail de Maurice Martin.

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