André Gerin à Lyon mardi 26 mai ; bousculer la domination capitaliste
Intervention de André GERIN
A l'occasion de la rencontre-débat :
« crise sociale et politique : comment élargir et renforcer le front des luttes ? Comment bousculer la domination capitaliste ? »
mardi 26 mai 2009 - 18 heures
Maison du Peuple de Lyon 8ème
Plus de 100 personnes étaient présentes à cette soirée, dont de nombreux représentants d'entreprises (Rhodia Organique, Leroy Sommer, Vinatier, Total, Bosch, Anoflex, Crapie, Galeries Lafayette, RVI, SNCF, Saint-Jean Industries, Danone...)
L'intérêt du PCF et du réseau national que nous avons mis en place « Faire vivre et renforcer le PCF », comme le prévoient les statuts, est de faire des propositions politiques et de participer à des rencontres publiques pour apporter notre contribution à la bataille électorale. Nous ne sommes pas indifférents à l'élection européenne, à la présence de candidats communistes.
J'estime que notre résultat aux Européennes peut progresser de manière significative car le PCF est la seule force politique du NON représentée à l'Assemblée nationale. C'est le sens de l'initiative de ce soir.
Par-delà les préoccupations des salariés, c'est toute la société qui est chamboulée par la crise sociale et politique à des degrés divers. Tous les pays européens sont concernés. Nous militons comme communistes pour engager l'épreuve de force directe et frontale avec la droite et le grand patronat. Montrons du doigt les fauteurs de crise, les briseurs de rêve, le Président Nicolas Sarkozy, le gouvernement Fillon, les dirigeants de l'UMP, du Medef. Mettons-les au banc des accusés en criant haut et fort : Oui les salariés sont en état de légitime défense ! Oui beaucoup de PME/PMI, pas toujours soucieuses des relations sociales, sont garrottées par la dictature de la finance.
Le mécontentement, la colère, l'exaspération ne trouvent pas de débouché politique, car l'UMP et le PS jouent le duo d'accompagnement du capitalisme, de la bipolarisation mortifère. Pour eux, l'essentiel est d'exclure les classes populaires.
Etre sur le front des luttes pour exprimer le point de vue des communistes face aux ravages du capitalisme, est impératif. Nous voulons porter une parole forte, nationale, car des millions de femmes et d'hommes sont en attente de la part du PCF, face à une misère endémique, l'insécurité généralisée, la paupérisation de masse.
Je propose de reprendre notre bataille pour le produire français, le produire en France métropolitaine et outre-mer, et une nouvelle révolution industrielle, de coopération équitable en Europe, de co-développement avec les pays du Sud. Mettre l'économie au service de l'homme, une nouvelle croissance, un nouveau modèle de développement, un nouveau mode de production, rompre avec le mode de production capitaliste, construire le communisme du XXIème siècle, le commun, le partage, la promotion de la personne.
Depuis les années 70, les grandes entreprises externalisent, sous-traitent, sous-traitent la sous-traitance, c'est l'euphorie du tout-à-l'exploitation, on délocalise sans scrupules.
Stigmatisons les ogres de la finance, fauteurs de crise qui crient au feu, eux les pyromanes de ces 30 dernières années. Stigmatisons le CAC 40, les seigneurs, saigneurs de notre industrie, de l'économie française. Ils font semblant de s'inquiéter « des violences sociales », de la radicalisation des luttes, ce qui nous rappelle les luttes qui ont précédé mai et juin 1968.
Depuis Pompidou, l'industrie est laissée de côté au profit d'objectifs qui se déplacent vers les espaces de loisirs, de jeux, de drogues, de business sportifs, médias, nouvelles technologies et armements. Sous Giscard, Mitterrand, Chirac, on a assisté à l'abandon progressif de nos industries, nos savoir-faire. Avec Nicolas Sarkozy, c'est le jeu de massacre.
Aujourd'hui c'est toute la société qui est victime, de l'ouvrier à l'employé, de l'ingénieur au technicien et au cadre frappé, jeté. C'est la France que l'on assassine avec Nicolas Sarkozy. C'est le pétainisme industriel appliqué à haute dose.
Notre préoccupation est d'être au cœur des mouvements sociaux, physiquement comme dirigeant en soutenant cette radicalité potentiellement révolutionnaire. Nous devons combattre frontalement les massacreurs de la France, des idéaux de 1789. Sarkozy, Parisot ont la haine de classe devant une crise sociale et politique qui devient incandescente. Ils ont peur de l'Union du peuple de France, ils ont mis un genou à terre avec le mouvement LKP de Guadeloupe et Martinique. Aujourd'hui, ce sont les procédures judiciaires qui pleuvent.
Nous vivons un moment inédit, unique de notre histoire. De nombreux salariés ont engagé l'épreuve de force directe et frontale avec le grand patronat, le gouvernement et les intégristes de la finance. La situation nous impose d'être au cœur de cet aiguisement de l'affrontement de classe. Nous savons que ça va cogner et que nous n'avons pas vu le pire avec la nature versaillaise de cette droite qui dirige le pays. Notre vocation est d'être au cœur de l'affrontement social et politique, c'est notre raison d'être comme membre du PCF. Ça va cogner très fort.
On le voit avec les « Conti », Caterpillar et d'autres, en train de devenir un symbole de la France, de l'Europe, de la résistance populaire au féodalisme, aux liquidateurs de nos industries, de nos pays, de nos vies avec la mise en lumière des méfaits de l'Union européenne, de Nicolas Sarkozy qui a assuré la présidence française de juillet à décembre 2008, alors que des milliards d'euros sont accordés aux banques et aux grandes entreprises de l'automobile. Au nom de la crise, nous assistons à une accélération inouïe et à de multiples délocalisations.
L'heure est aux ruptures pour en finir avec les tenants de ce capitalisme cynique et sans pitié.
Nous devons nous mettre en ordre de bataille, comme jeudi 28 mai à l'Assemblée nationale, pour chacun des nombreux conflits sociaux qui secouent notre pays actuellement et démultiplier notre expression tous azimuts. Notre proposition de loi contre les licenciements, contre les délocalisations, pour les relocalisations et le produire « Made in France » peut s'avérer une arme très efficace, il faut la confronter aux situations concrètes que vivent les salariés en lutte. Casser les tabous, les dogmes sur la dictature du moindre coût !
Malgré la chape de plomb médiatique et politique, nous pouvons percer « le mur du son » des médias en nous plaçant sans limite du côté des salariés et des peuples d'Europe. Si les médias, les dirigeants du pays se déchaînent déjà contre les mouvements sociaux, qu'ils se déchaînent sur le PCF, voilà qui serait une bonne nouvelle ! Nous avons décidé de parler haut et fort, d'aller à la confrontation politique.
Le rôle du PCF est déterminant pour construire l'union du peuple de France, un grand rassemblement, une campagne électorale porteuse de changement de société.
Face à cette crise sociale, politique et avec ce mouvement social, le PCF a une place essentielle si l'on ne veut pas refaire les mêmes erreurs que dans nos expériences militantes de 1981 ou 1997, avec un parti qui se fond et se confond avec les institutions, qui donne la primauté au pouvoir au détriment de la légitimité populaire. Refusons cette impasse suicidaire qui a abouti aux résultats des Présidentielles de 2002 et de 2007.
La lutte des classes est en train de regagner dans notre pays une vigueur, le capitalisme occidental a fait son temps. Derrière le chômage, la misère, la paupérisation économique, sociale, culturelle et morale, il y a la question nationale de l'identité de la France et de chaque pays européen. L'Union européenne porte le fer de la violence économique d'un système capitaliste dont il faut se débarrasser. Notre combat est à la fois national et internationaliste.
« Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ». Aujourd'hui, c'est : « Peuples de tous les pays, unissons-nous ! »