Pasquale Noizet : sur les tickets resto et le PCF dans ce quotidien là
25 Mai 2009 , Rédigé par Réveil Communiste Publié dans #Réseaux communistes
Réaction à l'article ci-dessous du 25 mai 2009
Pasquale Noizet
Ce qui est choquant c'est que ça semble normal de penser que les travailleurs puissent devenir des pauvres qui « bénéficient » d'un bonus pour se payer une nourriture minable et que les gentils patrons des supermarchés tolèrent que ces clients-travailleurs ne mangent pas (bien) le midi pour garder leurs tickets restaurant et payer leurs courses de la semaine avec. Que c'est rassurant n'est-ce pas !
Ce phénomène est un indicateur parmi tant d'autres sur le détournement au quotidien de ce que le salarié peut récupérer pour survivre. La jeune femme, Elodie, dont il est question, dit « si on m'enlève cet avantage, il est certain que je me poserais des questions sur mon avenir dans mon entreprise. » Ce qui suppose que cette femme comprend comme étant un avantage l'utilisation de ses tickets restaurants comme moyen de paiement pour ses courses. Si elle n'avait plus cet avantage, alors elle se poserait des questions ! Mais elle devrait déjà s'en poser au lieu de tirer sur la corde au risque qu'elle se casse. Et là je pose la question de la vocation d'un PCF dans ce quotidien là. Que proposons nous ? Comment aller vers ces personnes qui bien que dans la plus grande pénurie continuent de croire que ce système il faut le presser comme un citron alors que ce sont elles, les victimes de ce système qui sont pressées comme des citrons et qui confondent « avantages » et « détournement des droits les plus essentiels de l'être humain» comme celui de pouvoir se nourrir correctement, avoir un travail décemment rémunéré etc.
Notre parti doit être à même de s'adresser à ces travailleurs, ne pas les abandonner au profit d'une catégorie moins défavorisée même si la précarité touchent aujourd'hui toutes les catégories. L'urgence se situe dans la lutte de classes et dans la prise de conscience que ce système capitaliste est à rejeter et qu'il s'agit de construire une autre société. Encore faut-il aller rencontrer ceux qui en ont le plus besoin, les « petits » comme disaient ma grand-mère communiste, dactylo chez Renault à Boulogne -Billancourt.
Je vis de tickets-restaurant...
Posté par : Ange Santenard le 25 mai 2009 à 8 h 52 min
En cette période de récession, de nouvelles mesures destinées à augmenter notre pouvoir d'achat sont régulièrement annoncées. Dernière en date : la possibilité de payer ses fruits et légumes mais aussi d'autres menus achats en supermarchés avec des titres restaurant...
25
mai
Bien sûr, on invoque la santé publique pour justifier cette mesure qui pourrait contribuer pour chacun d'entre nous à la fameuse consommation de « cinq fruits et légumes par jour ». En réalité, il semblerait que ce soit une manière de détourner l'usage premier de ces titres restaurant, initialement, une participation de l'employeur aux repas pris sur place...
Le titre restaurant est devenu un bonus courant pour les salariés, au même titre que le remboursement de la carte orange ou la mutuelle. De plus en plus d'entreprises y ont recours. En 1981, 171 millions de titres restaurant étaient émis pour une valeur globale de 2 milliards de francs. En 2006, ce sont 585 millions de titres qui sont distribués pour une valeur de plus de 3 milliards d'euros ! Ce ticket est initialement prévu pour les salariés n'ayant pas accès à une restauration d'entreprise. Ils sont utilisables à l'unité, uniquement le midi et en semaine. Pourtant, tout le monde les utilise le soir ou le week-end au restaurant avec ses amis.
Aujourd'hui, de plus en plus d'enseignes de la grande distribution permettent de payer tout ou partie de ses courses avec ces tickets. Selon l'Union Nationale des Titres Restaurant, « seuls certaines grandes surfaces qui possèdent un traiteur par exemple, sont autorisés à accepter ce type de règlement et uniquement dans ce cadre. Ils peuvent être contrôlés et risquent des amendes s'ils les acceptent pour des produits non-alimentaires par exemple.» Du côté des fournisseurs de ces tickets ou chèques restaurant, le discours est plus clair. Le service client de Sodexo joint au téléphone par Ecotidien nous explique : « Officiellement, c'est interdit. En réalité, il y a une tolérance en raison du problème du pouvoir d'achat, et les supermarchés qui acceptent cette méthode, ne sont jamais verbalisés. » Impossible donc de se procurer une quelconque liste des établissements qui permettent ce genre de règlements.
De ce fait, l'utilisation de ce paiement en grande surface reste flou. Chaque établissement établit sa propre ligne de conduite. Marina paie régulièrement ses courses avec ses titres restaurant. Pour elle c'est une aubaine. « Nous allons très peu au restaurant, nous sommes trop nombreux dans ma famille. Avec mes tickets je peux économiser jusqu'à cent cinquante euros par mois, soit près de la moitié de mon budget alimentation. » Mais elle doit avoir recours à certaines astuces. « Je connais un magasin près de chez moi qui accepte deux tickets par caddie. Du coup, je fais mes courses avec mon mari et nous payons séparément ce qui nous permet d'utiliser deux fois plus de tickets. ». Certains hypermarchés plafonnent en nombre de tickets, souvent de deux à dix, d'autres fixent un prix maximum. Il n'est pas rare dans ce cas de voir de la lessive, du papier toilette ou même des bières être payés en titres restaurant. Mais là encore, c'est à l'appréciation des commerçants : pas en dehors des horaires du midi, oui, mais pas pour le jambon, pas le week-end, oui, mais sans rendre la monnaie...
Le titre restaurant est donc devenu un moyen de paiement indispensable. Elodie ne s'en cache pas, « si on m'enlève cet avantage, il est certain que je me poserais des questions sur mon avenir dans mon entreprise. Même si ce n'est pas censé être un critère, c'est devenu un élément essentiel. Je me suis habituée à intégrer ces titres dans mon budget. » Le ticket repas à aujourd'hui une valeur moyenne de 6,87 euros. Le salarié ne paie que 40 à 50 % de sa valeur à l'employeur. A l'heure actuelle près de 120000 entreprises y ont recours. Mais on estime à cinq millions le nombre de salariés ne bénéficiant pas encore de restaurant d'entreprise : l'avenir du titre restaurant est assuré.
Ange Santenard
Réveil Communiste :
Réveil Communiste est animé depuis 2010 par Gilles Questiaux (GQ), né en 1958 à Neuilly sur Seine, professeur d'histoire de l'enseignement secondaire en Seine Saint-Denis de 1990 à 2020, membre du PCF et du SNES. Les opinions exprimées dans le blog n'engagent pas ces deux organisations.
Le blog reproduit des documents pertinents, cela ne signifie pas forcément une approbation de leur contenu.
Le blog est communiste, non-repenti, et orthodoxe (comme ils disent). Il défend l'honneur du mouvement ouvrier et communiste issu de la Révolution d'Octobre, historiquement lié à l'URSS quand elle était gouvernée par Lénine et par Staline, mais sans fétichisme ni sectarisme. Sa ligne politique est de travailler à la création et à l'unité du parti du prolétariat moderne, et de lutter contre l'impérialisme (contre le seul qui importe, l'impérialisme occidental, dirigé par les États-Unis).
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