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Réveil Communiste

André Gerin écrit à Pierre Laurent

28 Avril 2009 , Rédigé par Réveil Communiste


André G E R I N Maire de Vénissieux Député du Rhône

A Pierre LAURENT, coordinateur national

A Marie-George BUFFET, secrétaire nationale,

A l'ensemble du Conseil national

Le 27 avril 2009

Cher Pierre,

Suite à ta note pour préparer le Conseil national du 13 mai, je souhaite,
dans l'intérêt du parti, faire des propositions politiques et participer à des
rencontres publiques pour apporter ma contribution à la bataille électorale.
J'estime que notre résultat aux Européennes peut progresser de manière
significative si le PCF, seule force politique du NON représentée à l'Assemblée
nationale, prend des initiatives spectaculaires. Nous avons encore 5 semaines
devant nous.

Par delà les préoccupations des salariés, c'est toute la société qui est
chamboulée par la crise sociale et politique à des degrés divers. Tous les pays
européens sont concernés. Nous pouvons, en tant que PCF, engager
l'épreuve de force directe et frontale avec la droite et le grand patronat.
Avec les communistes en première ligne, le PCF doit montrer du doigt les
fauteurs de crise, les briseurs de rêve, le Président Sarkozy, le gouvernement
Fillon, les dirigeants de l'UMP, du Medef, les mettre au banc des accusés en
criant haut et fort : Oui les salariés sont en état de légitime défense ! Oui
beaucoup de PME/PMI, pas toujours soucieuses des relations sociales, sont
garrottées par la dictature de la finance.

Passons à l'offensive pour muscler notre campagne électorale ! Le
mécontentement, la colère, l'exaspération ne trouvent pas de débouché
politique, car l'UMP et le PS joue le duo d'accompagnement du capitalisme, de
la bipolarisation mortifère.

Notre présence au quotidien, dirigeants et parlementaires, sur le front des
luttes pour exprimer le point de vue des communistes face aux ravages du
capitalisme, est impérative. Portons une parole forte, nationale, car des millions
de femmes et d'hommes sont en attente de la part du PCF, face à une misère
endémique, l'insécurité généralisée, la paupérisation de masse.

Je propose de reprendre notre bataille pour le produire français, et
une nouvelle révolution industrielle, de coopération équitable en Europe,
de co-développement avec les pays du Sud.

Stigmatisons les ogres de la finance, fauteurs de crise qui crient au feu,
eux les pyromanes de ces 30 dernières années. Stigmatisons le CAC 40, les
seigneurs, saigneurs de notre industrie, de l'économie française. Ils font
semblant de s'inquiéter « des violences sociales », de la radicalisation des luttes,
ce qui nous rappelle les luttes qui ont précédé mai et juin 1968.
Aujourd'hui c'est toute la société qui est victime, de l'ouvrier à
l'employé, de l'ingénieur au technicien et au cadre frappé, jeté. C'est la France
que l'on assassine avec Nicolas Sarkozy. C'est le pétainisme industriel appliqué
à haute dose.

Soyons présents, au coeur des mouvements sociaux, physiquement
comme dirigeant en soutenant cette radicalité potentiellement
révolutionnaire. Nous devons combattre frontalement les massacreurs de la
France, des idéaux de 1789. Sarkozy, Parisot ont la haine de classe devant
une crise sociale et politique qui devient incandescente. Ils ont peur de
l'Union du peuple de France, ils ont mis un genou à terre avec le
mouvement LKP de Guadeloupe et Martinique.

Nous vivons un moment inédit, unique de notre histoire. De nombreux
salariés ont engagé l'épreuve de force directe et frontale avec le grand patronat,
le gouvernement et les intégristes de la finance. La situation nous impose d'être
au coeur de cet aiguisement de l'affrontement de classe. Nous savons que ça va
cogner et que nous n'avons pas vu le pire avec la nature versaillaise de cette
droite qui dirige le pays. Notre vocation est d'être au coeur de la braise sociale et
politique, c'est notre raison d'être comme PCF.

On le voit les « Conti » avec d'autres sont en train de devenir un
symbole de la France, de l'Europe, de la résistance populaire au
féodalisme, aux liquidateurs de nos industries, de nos pays, de nos vies avec
la mise en lumière des méfaits de l'Union européenne, de Nicolas Sarkozy
qui a assuré la présidence française de juillet à décembre 2008.
L'heure est aux ruptures pour en finir avec les tenants de ce capitalisme
cynique et sans pitié.

Nous devrions nous mettre ainsi en ordre de bataille pour chacun des
nombreux conflits sociaux qui secouent notre pays actuellement et démultiplier
notre expression tout azimut. Nous ne sommes pas sans munitions. Notre
proposition de loi contre les licenciements, contre les délocalisations, pour
les relocalisations et le produire « Made in France » peut s'avérer une
arme très efficace à condition de la confronter aux situations concrètes que
vivent les salariés en lutte. Nous avons à faire autant de démonstrations
politiques qu'il y a de conflits en ce moment.

Malgré la chape de plomb médiatique et politique, nous pouvons percer
« le mur du son » des médias en nous plaçant sans limite du côté des salariés et
des peuples d'Europe. Si les médias, les dirigeants du pays se déchaînent déjà
contre les mouvements sociaux, qu'ils se déchaînent sur le PCF, voilà qui serait
une bonne nouvelle ! A nous de décider de parler haut et fort, d'aller à la
confrontation politique.

Organisons des initiatives percutantes de portée nationale, quelques
soient nos points de vues entre communistes, sur les élections européennes.
Tout ceci sera utile, efficace pour se faire entendre, rassembler et souder les
communistes. Le rôle du PCF est déterminant pour construire l'union du peuple
de France, un grand rassemblement, une campagne électorale porteuse de
changement de société.

Face à cette crise sociale, politique et avec ce mouvement social, le
parti a une place essentielle si l'on ne veut pas refaire les même erreurs que
dans nos expériences militantes de 1981 ou 1997, avec un parti qui se fond
et se confond avec les institutions, qui donne la primauté au pouvoir au
détriment de la légitimité populaire. Refusons cette impasse suicidaire qui
a abouti aux résultats des Présidentielles de 2002 et de 2007.

La lutte des classes est en train de regagner dans notre pays une vigueur,
le capitalisme occidental a fait son temps. Derrière le chômage, la misère, la
paupérisation économique, sociale, culturelle et morale, il y a la question
nationale de chaque pays européen. L'Union européenne porte le fer de la
violence économique d'un système capitaliste dont il faut se débarrasser.
C'est cela aussi l'enjeu du 7 juin pour faire reculer l'abstention et
réaliser un score honorable.

Reçois, Cher Pierre, mes fraternelles salutations.

André GERIN
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E
A Diablo,Peut-être je me trompe mais je crois que gérin a raison de continuer à chercher le dialogue avec MGB et l'équipe dirigeante même si on sait que le résultat sera nul.C'est, je l'imagine, une action tactique, comme aux échecs.Le risque de créer un réseau dans le contexte actuel, c'est de s'isoler de la masse militante qui n'a pas (encore) suivi le même chemin que nous et de passer non plus pour une alternative, une opposition à la direction, mais comme une fraction.En continuant de chercher le contact avec la Direction, c'est elle qui se trouve en obligation de devoir y répondre au risque d'apparaître dans sa cruelle nudité : sectaire et antidémocratique.C'est la lecture que j'en fais, en tout cas !
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P
Cher DiabloGERIN vient de nous faire suivre la réponse "tant attendue" de MG Buffet que nous publierons dès que nous aurons pu trouver comment on recopie une image PDF sur ce satané (pardon diablo ;-) machin d'overblog ! Le réseau est donc officiel au sein de la direction même si MGB je cite écrit :"J'ai pris connaissance de votre courrier m'informant de la création d'un réeau national : "Faire vivre et renforcer le ¨PCF  ajoutant qu'elle croit que "cet objectif est largement parté par l'ensemble des adhérents .../"puis cite nos trois termes qui fondent notre réseau. Ensuite elle dit :  "C'est pourquoi notre 34ème congrès a fait "le choix du PCF et de sa profonde transformation pour devenir cette force" .Faut-il un réseau pour cela? N'est-ce pas plutôt de la responsabilité de tout le parti, de chaque communiste,.../...Ainsi l'article 1-4 vise la création de réseau d'activité, non pas pour ossifier les points de vue mais pour être efficaces dans le lien avec nos concitoyens concernés par telle ou telle question, activité, action..."MGB termine en disant que ce sont "quelques premières réactions" et qu'elle est prête à poursuivre l'échange avec nous.POur finir GERIN nous envoie un message (sous word donc que je vais publier ici sur le site) et ce qui est "amusant" c'est que MGB lui envoie sa réponse à lui seul mais pas aux 17 sigantaires du CN dont elle ne connaitrait pas les adresses ! Cela confirme bien l'e reniement politique de MGB des 17 élus de la liste GERIN. Elle en rajoute une couche au cas où nous ne nous en serions pas aperçus! Diablo, j'irai lire les articles dont tu parles dès que possible. Je ferai un petit retour à l'occasion.Bien fraternellement,Pasquale Noizet
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D
Très franchement Pasquale, je vois présente mes excuses si mon petit commentaire vous a offensé.Il n'était pas dirigé contre vous qui j'en suis convaincu menée un combat sincère pour que le PCF revienne aux fondamentaux (pour faire court). Simplement je suis agacé par les "ronds de jambe" de Gerin: qu'il avance avec les militants et qu'il cesse de "regarder derrière", car MGB et Laurent c'est le passé et l'échec. Voilà c'est tout.Autre chose : étiez-vous sur la manif parisienne du 1er mai et comment voyez-vous la suite...Dernière chose : une pub pour "le Monde Diplomatique" de mai 2009 : lisez et méditez l'article d'Anne-Cécile Robert (pages 18 et 19) et faites-le lire à "Dédé de Vénissieux". Bien à vous DIABLO   
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P
cher DiabloLe sarcarsme ou l'ironie je peux comprendre lorsqu'il s'agit de critiquer ce qui est vain mais dans ce cas précis il s'agit plutôt d'essayer de comprendre la situation dans laquelle nous sommes confrontés et chacun des camarades en situation difficile, que ce soit un GERIN, une NOIZET, untel ou une telle, tente avec ce qu'il est, ses compétentes, ses qualités et ses défauts,ses doutes et ses convictions, de ne pas baisser les bras et même de rester debout le poing levé. D'autres préfèreront certes le bras d'honneur, tourner le dos ou ricaner mais ce qui se passe dans le monde, en France, les injustices sociales criantes, les partis de la gauche manipulés, vendus ou liquéfiées (voire les 3 à la fois), notre propre parti qui a vu de nombreux militants communistes le quitter, qui a connu des périodes fastes et des périodes sombres, bref lorsque tu es là, au dedans, que tu es parvenu jusqu'au CN porté  par 25% de la base qui veut que ça change, que les luttes ne soient pas vaines, que l'engagement dans un parti politique ne soit pas juste pour gérer sa bonne conscience, alors chacun ses moyens, ses stratégies, ses mots, mais avec toujours en tête que tout seul on n'y arrivera pas.Donc besoin de soutien de la part des camarades et pas seulement d'observateurs qui attendent que ça s'écroule tout en commentant.Désolée mais vraiment il y a des fois où j'en ai marre non pas de me battre mais d'entendre les collibets, les petites phrases faciles du genre "vous avez vu comme ils se débattent pour rien!". Je ne suis pas toujours convaincue lorsque je me lève et que je regarde toute l'étendue du champs des combats pour parvenir à changer radicalement de société  mais je me dis qu'il faut avancer d' où je suis et non pas aller là où je ne suis pas regarder passer la caravane dans le désert.Bien fraternellement,PasqualeBIen fraternellement,PasqualePasquale
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D
Après la "croissance négative", voilà qu'arrive "la réponse à une non réponse": nous vivons vraiment une époque formidable! Salut et fraternité
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